Chapitre 3: Partie I:

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Chapitre 3: Confidences de minuit.

           Lavignia et Ed n'avait pas vu Iria se lever. Ils n'avaient pas senti son trouble croissant ni son malaise. Occupés à discuter, les deux anges-gardiens de la jeune fille n'avaient pas eu conscience de l'avoir mise de coté. Ils s'étaient rendu compte qu'elle avait bougé seulement en attendant le bruit de la clenche grincer. Et il était déjà trop tard. Ed s'était jeté vers Iria alors que la jeune rousse n'avait eu le temps que de se lever. Le raclement du bois et le rugissement de Ed avait été les seuls sons à combler le silence tandis qu'Iria restait prostrée devant la porte ouverte.

-I...

Lavignia se mordit la langue pour retenir le nom qu'elle allait hurler. Quelqu'un se tenait dans le couloir, juste devant Iria. Lavignia ressentit tout de suite une menace emmenant de cet étranger. La situation était périlleuse. Néanmoins, elle n'avait rien pu faire avant que sa protégée ne s'effondre sur le sol.

-I..slène!

Le corps d'Iria tomba lourdement sur le sol sans qu'elle ne fasse le moindre geste pour ralentir ou amortir sa chute. Ed balança rapidement un coup de patte à la porte pour que celle-ci se referme. Le sang de Lavignia ne fit qu'un tour. En quelque pas, elle était au chevet de son amie, de sa semblable. Les yeux clos et les lèvres entrouvertes, Iria ne fit pas mine de se relever ou de bouger. Tâtant son poignet et la secouant doucement, Lavignia comprit rapidement qu'elle ne se réveillerait pas tout de suite. La jeune fille s'était évanouie. Son corps totalement relâché, elle semblait enfin paisible.

-Euh... Je peux vous aider?

Elle sursauta et se retourna brusquement. La main toujours sur la poignet de la porte, un homme d'une vingtaine d'année la fixait en patientant. Elle se sentit frissonner malgré elle. Même sans être menaçant, il lui faisait peur. Elle n'aurait pas su dire pourquoi, mais il émanait de lui un épais danger. Elle songea que cet homme devait inspirer la terreur à n'importe qui. Pourtant, physiquement, il n'était pas aussi impressionnant que certains gros bras qui fréquentaient l'auberge. Il n'avait rien d'un brigand. Il avait tout au plus l'air d'un voyou. Mais quelque chose dans ses yeux, dans son air impassible lui donnait la chaire de poule...

Il avait du sang sur les mains, elle le sentait.

Le voyant faire un pas en avant, elle se rendit soudainement compte qu'elle n'avait pas répondu trop occupée à le sonder. Cependant, le voir s'avancer fut comme une douche froide. Toutes ses alarmes s'enclenchèrent brusquement sans qu'elle n'arrive à articuler la moindre phrase intelligible. La bouche grande ouverte, elle entendit Ed cracher en direction de l'inconnu. Le chat ne l'aimait pas non plus, ce qui était très mauvais signe. L'étranger lança un peine un regard en direction de l'animal. Ses yeux gris le fixèrent sans sentiments avant de repasser sur elles deux. Iria ne faisait toujours pas mine de se réveiller et elle était figé sur place. Comme s'il avait perçu sa méfiance, il accrocha son regard au sien. Lavignia se retrouva plongée dans ses yeux gris sans trop comprendre. Toujours immobile, elle le laissa approcher d'elle et d'Iria. Ses lèvres ne s'étaient toujours pas refermées. Elles n'avaient toujours pas articuler le moindre mot. Sans lâcher son regard, il s'accroupit doucement à coté de sa protégée. Et brisa le contact visuel.

Les bras le long du corps, Lavignia fixa la pièce complétement déstabilisée. Son cerveau tournait au ralentis ainsi mit elle un moment à replonger dans la réalité. Comme si elle émergeait de l'eau, elle chercha un instant à reprendre pied. Et dès que ce fut fait, il était déjà trop tard. Se tournant précipitamment, elle put voir le jeune homme déposer Iria sur le lit. Elle se retrouva à nouveau à court de mots et de souffles. Il était une menace pour sa protégée, elle en avait la conviction désormais. Pourtant, elle fut surprise de ne pas voir son expression changer au contact d'Iria. Il la déposa paisiblement sur le petit matelas. Ses gestes étaient lents et légers. Elle ne s'attendait pas à voir cela chez lui. Bien qu'il ne ressemblait pas à un barbare, elle aurait pensé qu'il aurait agit tout autrement avec Iria.

Malédiction de sang (en suspens)Where stories live. Discover now