Malédiction de sang (en suspens)

Chapitre 3: Partie III:

        Iria s'était levée presque avec une lenteur exaspérante pour Lavignia. La pauvre fille n'y était pour rien. Mais même en le sachant, Lavignia n'arrivait pas à se calmer. Elle serait presque restée en admiration devant le calme olympien de la jeune fille si elle-même n'avait pas été complétement agitée. Elle sentait son ventre se tordre de nervosité. L'homme n'était plus dans sa chambre. Elle l'avait vu sortir en pleine nuit et il n'était toujours revenu. C'était peut être leur chance. Malgré tout, Lavignia n'arrivait vraiment pas à ce calmer. Ed avait consenti à quitter son refuge à l'évocation de leur départ prochain. Saisissant vivement les mains d'Iria, elle y déposa rapidement une tasse fumante avant de se diriger vers la porte pour faire le guet.

-Bois-ça et changes-toi vite! Je reviens!

Ed et Iria restèrent un moment immobile à fixer la porte refermée. Une tornade. Voilà ce qu'était cette fille, une véritable tornade. Iria explosa de rire malgré elle. Sa maison lui semblerait bien vide sans cette fille pour venir lui casser les pieds ou la réveiller en pleine nuit. Le tempérament de la rouquine lui manquerait aussi. Elle le sentait déjà. S'ordonnant au silence, elle reporta son attention sur sa tasse. Une liquide blanc y expirait de la buée. Arquant un sourcil, elle resta un moment interdite devant cette décoction. Qu'est ce que c'était que ça encore? Une odeur sucrée se dégageait du mélange ce qui était presque alléchant mais en même temps, Iria commençait à se méfier des boissons de sa nouvelle amie.

-Tu comptes la boire un jour ou pas?

Jetant un regard noir à Ed, elle finit par soupirer. Décidément, ce chat ne lui était plus d'aucun soutient! Prenant son courage à deux mains, elle porta le breuvage à ses lèvres. Elle sentit le liquide chaud dévaler le long de sa gorge pour inonder tout son corps. Une douce chaleur se propagea à sa suite dans chacun de ses membres. A sa grande surprise, c'était bon. Même très bon. Encore un truc de sorcière à tous les coups!

       Refermant la porte avec douceur derrière elle, Lavignia jeta un dernier coup d'œil dans le couloir avant de se retourner. L'aube n'était pas encore levée et elle ne se lèverait pas avant encore quelques heures. Néanmoins, la jeune femme n'avait aucun mal à voir dans l'obscurité ce qu'elle trouvait presque bizarre. La nuit était claire, peut-être trop à son goût.

-Ta jument t'attend près de la porte. Je l'ai sellé donc..

Se retournant, elle n'acheva pas sa phrase. Iria s'était levée en l'entendant entrée. Son regard décidé prouvait qu'elle était déjà prête à reprendre sa fuite. Mais ce n'était pas cela qui avait retenu l'attention de la rousse. Iria allait prendre la parole pour la remercier. Néanmoins, elle n'en eu que le temps d'ouvrir la bouche avant que la jeune femme ne s'exclame:

-Mais tu n'es pas changé!

Surprise Iria jeta un rapide coup d'œil à ses vêtements. Bien sur que non! Elle ne possédait qu'eux. Elle avait déjà remonté sa cape sur sa tête et sa tenue d'homme se détachait à peine sous le tissu épais.

-Alors toi! Il faut vraiment tout te dire! Retires moi ça maintenant!

Iria la regarda sans comprendre. Mais qu'elle mouche l'avait piqué? Lavignia surprit son regard sans mal. Avec une soupir, elle s'approcha d'elle pour commencer à la déshabiller.

-Hé! Mais qu'est ce que tu fais?

Iria avait beau se débattre, il fallait avouer que Lavignia savait y faire quand elle le voulait. La cape d'Iria lui fut rapidement ôté.

-Je te change vu que tu ne sembles pas capables de le faire seule!

C'était dit sur le ton même de l'évidence. Iria crut un instant qu'elle se fichait royalement d'elle. Mais c'était avant que Lavignia ne revienne à la charge. Elle allait s'attaquer au reste de ses vêtement lorsqu'elle la repoussa vivement.