Chapitre 6 - Incompréhension

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Après ma discussion avec Ruggero et le tournage, je pars avec Valentina chercher mes affaires chez le Melon.
Le trajet me semble une éternité, personne ne parle et même si ce silence ne me dérange pas. J'aurais étrangement préférée qu'elle me pose des questions sur mon rapide déménagement. Ne pouvant plus supporter ce silence, je décide de parler la première.
" Je sais que tu meurs d'impatience de me poser cette question. Vas-y !
- Ce n'est pas la peine, Ruggero m'a tout raconté. Je ne te comprend pas, Karol. Pourquoi tu lui fais ça ? Me répond elle légèrement déçue par mon comportement.
- J'en sais rien, Val'. Il était devant moi, cherchant à savoir la vérité et mes lèvres ont bougés toutes seules.
- Tu es en train de tout chambouler. Ruggero est au plus mal, Agustin essaye de comprendre ce qu'il se passe et les filles ne savent pas comment réagir face à cette histoire.
- Je vais essayer de changer les choses. Dis-je tristement."
Je n'ai jamais voulu que tout ceci arrive. Ruggero, mes sentiments, nos disputes, tout ça, ce n'était pas volontaire.
" Commence par parler avec Ruggero, c'est la seule solution, me lance t-elle."
Comme si c'était si simple. Qu'allais-je pouvoir lui dire ? La vérité ? Il en était hors de question.

Une fois garés devant l'appartement de Ruggero, je prend l'ascenceur toute seule et entreprend de mettre les clefs dans la serrure.
" C'est déjà ouvert, me lance une voix derrière mon dos."
Je sursaute, a présent les mains tremblantes.
Son souffle est à présent en train de survoler mon cou, un frisson me parcours, me faisant trembler de haut en bas.
" J-Je..., dis-je incapable de finir ma phrase."
Comment a t-il fait aussi vite ? Je ne l'ai même pas vu partir du studio.
" Tu es venue prendre tes affaires, rectifie t-il face à mon silence.
- Oui.."
Il ne daigne pas me répondre et ouvre la porte pour me faire entrer. Je fais quelques pas et fini par m'arrêter quand j'entend une voix féminine dire :
" C'est toi, chérie ?"
Candelaria était rentrée bien plus tôt que prévu et Ruggero semblait être au courant. Il me regarde rapidement et passe devant moi pour embrasser sa dulcinée sans aucune gêne à mon égard.
" Karol, me dit elle visiblement heureuse de me voir.
- Bonsoir Candelaria, comment vas tu ?
- Très bien, merci et toi ?
- Bien.."
Mes yeux n'arrivent pas à se détacher du petit diamant qui orne l'annulaire gauche de Candelaria.
J'avale ma salive avec difficulté et m'excuse en quittant le salon pour entrer dans ce qui a été ma chambre pour quelques jours.
Je prend ma valise qui avait été vidée et commence à la remplir.
Je répète mes mouvements durant quelques minutes quand une main douce se pose délicatement sur mon épaule.
" Je crois que nous avons besoin de parler, me lance Candelaria d'une voix calme.
- Écoute, je..
- Ruggero m'a raconté vos disputes et je suis désolée. C'est moi qui ne voulais pas t'annoncer nos fiançailles.
- Pourquoi ? Dis-je étonnée.
- Je ne voulais pas que tu penses qu'après ça, tout allait changer. Ruggero restera toujours ton Melon et je ne veux pas m'immiscer dans votre amitié.
- C'est gentil, Cande, vraiment. Malheureusement, ce n'est pas aussi simple.
- Qu'est ce qu'il se passe ? Vous qui êtes si proches, j'ai l'impression que tout s'effrondre et ça vous fait souffrir. Je le vois.
- Candelaria... "
Comment puis-je lui faire comprendre mes sentiments sans trop en dévoiler ? Je ne peux pas lui avouer ce que je ressens envers son copain mais je n'ai pas me droit de lui mentir. Elle est si gentille et ouverte par rapport à notre amitié fusionnelle.
" Je n'arrive plus à supporter cette amitié, dis-je simplement.
- Il y a une raison, Karol. Tu peux me la dire, je suis là, tu sais ?
- Bien sûr et merci beaucoup mais pour l'instant, je dois m'éloigner de lui."
Je fini ma valise sans l'aide de Candelaria qui me demande à multiples reprise de rester pour tempérer les choses.
Une fois ma valise faite, je rejoins Ruggero qui est debout en plein milieu de son salon.
" Bon....Je vais y aller. Lançais-je sans trop de conviction.
- Bien...me répond t-il dans le même ton.
- Tu devrais rester pour la nuit, me conseille Candelaria.
- C'est très gentille à toi, Cande, mais je préfère rentrer chez moi."

A peine la porte refermée, une fois rentrée dans ma maison, je fond en larmes.
Je me sens stupide et surtout gamine. Pourquoi suis-je en train de pleurer comme une imbécile derrière ma porte d'entrée ? Pour Ruggero ? A quoi ça sert ? Monsieur est fiancé et ne ressens absolument rien pour moi. Sans oublier, ces stupides années d'écart qui nous sépare et une copine en or, que tu ne voudrais quitter pour rien au monde.
Je ne serai jamais plus que sa livreuse et les "je t'aime" qu'il aime tant me dire, ne seront que des "je t'aime" amicaux.
Vanée de mes larmes qui ne censent de couler et par mes sentiments envers mon camarade de scène, je décide d'aller me coucher. Malheureusement, mon téléphone en décide autrement car il se met à sonner. Ma mère. Je répond ayant ce besoin d'entendre sa voix.
" Bonsoir ma puce, comment vas tu ? Comment ce passe ta cohabitation avec Ruggero et Candelaria ? Me demande t-elle sans s'arrêter.
- Bonsoir maman, dis-je retrouvant peu a peu le sourire. Je vais très bien et la cohabitation ce passe toujours aussi bien."
Je ne suis pas fière par le mensonge que je viens de lui dire mais je n'avais pas le choix. Si par malheur, elle vient a apprendre ce qu'il ce passe à Buenos Aires, elle risque de quitter le Mexique pour revenir à mes côtés. Je n'en ai pas envie. Ma mère me manque mais pas au détriment de son bonheur.
" Tu peux me passer Ruggero ? me demande ma mère.
- Euh...Il est sous la douche !
- Tu peux me rappeler quand il sera sorti ? J'ai quelques petites choses à lui demander.
- Comme ? Dis-je curieuse.
- Quelques petites choses. Oublie pas rappelle moi.
- Oui, maman...
- A tout de suite, ma princesse. Je t'aime.
- Moi aussi, je t'aime."
Ma mère raccroche. Je soupir et le coeur lourd, compose le numéro de Ruggero.
" Karol ? Me répond mon camarade, la voix cassée.
- Excuse moi de te déranger mais...
- Tu ne me déranges pas !
- Je viens d'avoir ma mère au téléphone... Elle croit encore que nous vivons ensemble et....
- Elle aimerait m'avoir au téléphone ?
- Oui.. "
Je suis totalement honteuse par mon comportement. Me voir contrainte de l'appeler pour mes petits besoins alors que quelques heures auparavant je disais ne plus jamais vouloir le revoir hors tournage.
" J'arrive, me lance t-il sans attendre.
- T-tu es sur ?"
Je n'ai le droit à aucune réponse, il raccroche me laissant seule derrière le combiné.

Coiffure, maquillage, je revois tout au peigne fin avant d'entendre la voiture de Ruggero se garer à l'entrée. Je souris bêtement devant ma glace pour regarder si j'ai rien entre les dents et pars ouvrir la porte après l'avoir entendu frapper à celle-ci.
" Salut...
- Salut, dis-je timidement.
- Tu me laisses entrer ? Me demande t-il un léger sourire sur les lèvres.
- Bien sûr."
C'est bien beau Karol de regarder ses dents dans le miroir mais faut peut-être garder sa politesse.
J'ouvre la porte à son maximum et le laisse entrer. Nous restons dans un silence de plomb durant de longues minutes. Il décide de rompre ce silence.
" J'aimerai qu'on discute de..ce qu'il s'est passé dans ta loge.
- Je sais..Ecoute..."
Ma phrase est interrompu par mon téléphone. Ma mère est sûrement en train d'attendre son fameux appel.
Je regarde Ruggero furtivement et répond :
" Maman ?
- Tu as oublié d'appeler ta mère, princesse.
- Excuse moi, Ruggero sort à peine de la salle de bain."
Le Melon fronce les sourcils, je lui souris timidement et lui tend le téléphone. Il me frôle les doigts en me le prenant des mains puis quitte le salon avec.
En revenant, il me redonne mon téléphone, un rictus, légèrement retenu par son propriétaire.
" Qu'est ce qu'elle t'a dit ?
- Rien de bien important.
- Je suis désolée de t'avoir fait venir pour si peu.
- Tu ne m'as pas fait venir pour rien. Tu allais me dire quelque chose avant d'être dérangée par le téléphone.
- J-Je...J'ai oublié..dis-je confuse devant ses yeux pointés vers moi.
- Karol...
- Ne complique pas les choses !
- Elles sont aussi compliqués pour moi que pour toi ! Me répond t-il presque énervée.
- Tu ne sais pas de quoi je parle..
- Tu sembles être dans le même cas. Tu ne comprend pas ce qu'il se passe et je suis dans le même état que toi.
- J'en doute Ruggero, vraiment.."
Il repousse une mèche de cheveux qui cachait mon regard et avance son visage du mien, déterminé.
" Je n'ai jamais été aussi perturbé, Karol. TU me perturbes, me lance t-il en accentuant sur le "Tu"."
Il finit par m'embrasser sur le crâne avant de quitter la maison. J'entend sa portière claquer et avant d'actionner la première, je reçois un message qui dit :
" Je comprend ce que ressens Matteo, maintenant.."
Ce message me laisse face à une centaine de questions.

J'espère que ce chapitre vous a plu ! (Tu as vu Koala, il est posté ton chapitre)
J'ai essayé de poster rapidement (avec un peu de retard, je l'avoue) et une fin quelque peu joyeuse (je suis consciente qu'il me reste du boulot concernant les fins heureuses x'D) mais il est là. Fini et posté !

Game or Reality ? (Tome 1 & 2)Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon