Chapitre 11 - Paris, la ville de l'amour ? - Partie 1

3.1K 130 55
                                    

Chaque jour ressemble au précédent, je me lève péniblement de mon lit, je déjeune, me prépare pour les interviews et retourne dans ma chambre d'hôtel pour dîner et m'endormir rapidement. Ruggero ne m'a pas adressé la parole depuis trois jours, les seuls mots que nous échangeons sont pour les caméras et les journalistes. Durant notre dernier jour à Munich, mes nerfs sont au maximum. Je retiens mes larmes depuis plusieurs jours et alors qu'elles ne demandent qu'à couler, je n'y arrive pas. Une barrière invisible m'empêche de verser ses petites larmes de couler le long de mes joues. J'appuie sur le bouton qui ordonne à l'ascenseur de s'arrêter à mon étage et soupir fortement. Quand ce dernier s'ouvre, je suis surprise de découvrir ma moitié sur l'écran en larmes dans l'ascenseur. Il a son téléphone collé à l'oreille et sanglote comme un enfant de cinq ans. Je suis totalement désemparée, mon corps ne parvient pas à bouger, immobile face à lui.
Après ce qu'il me semble de longues minutes, Ruggero relève la tête, cette fois, le téléphone collé contre sa cuisse et renifle de nombreuses fois avant de parler.
" J-Je suis désolé..."
Ruggero finit par pleurer de plus belle. Mes jambes qui n'obéisse qu'à elles mêmes, s'avance jusque dans l'ascenseur et s'arrête à quelques mètres de lui. Je ne dis pas un mot, la bouche trop sèche pour pouvoir dire quoique ce soit. Cela ne semble pas l'ennuyer, il s'avance jusqu'à moi et m'enroule de ses bras, pleurant à chaude larmes. 

---------------

" Je ne suis qu'un idiot, me lance t-il soudainement prit de colère. 
- Tu devrais la rappeler...Dis-je pour la dixième fois.
- Elle a été assez franche, Karol. C'est fini.
- Mais non, réponds-je en soupirant. Votre relation est trop belle pour se finir si brusquement.
- Je ne devrais pas t'embêter avec tout ça...Tu...
- Je t'aime ? C'est ça que tu voulais dire ?"
Etrangement, avouer mes sentiments, ne m'effraie plus. Au contraire, je ressens un soulagement profond. Toutes fois, Ruggero ne semble pas si soulagé face à mes sentiments. Il sourit machinalement et hoche la tête.
" L'entendre de ta bouche m'étonnera toujours, Karol.
- Une femme ne peut pas dire ce qu'elle ressent ?
- Bien sûr et j'en suis particulièrement flatté mais...
- Je n'attend rien en retour, dis-je presque dans un murmure.
- Je sais et je t'en remercie."
C'est à mon tour d'hocher la tête. 
" Pour en revenir à ta relation avec Candelaria, tu devrais la rappeler. Explique lui la situation. Dis-je en changeant de sujet. 
- Je le ferai demain...
- Pourquoi reculer à demain ce qu'on est capable de faire aujourd'hui ?
- C'est de toi ? Me demande t-il en souriant.
- Non, réponds je en un sourire. J'ai sûrement du l'entendre dans un film."
Il finit par éclater de rires, un rire envoûtant et communicatif. Je rigole avec lui et me rappelle soudainement notre dernière interview avant le départ pour la France. Il semble immédiatement me comprendre car il m'attrape la main et court jusqu'aux escaliers où je manque de trébucher de nombreuses fois.
Dans la voiture, sermonner part notre accompagnateur, je regarde Ruggero qui semble plus détendu, je fini alors par me détendre également.

---------------

Paris, la ville de l'amour ! Je regarde émerveillée le doux paysage qui s'offre à moi. La tête collée contre la vitre du taxi, je contemple Paris et ses habitants en train de marcher joyeusement au pied de la tour Eiffel. Cette oeuvre touristique si imposante me procure un sentiment d'infériorité. Le souffle chaud de mon ami contre mon cou me fait sursaute. Je quitte alors très rapidement la vitre pour regarder Ruggero qui sourit fièrement. Je ne connais pas de garçon plus bipolaire. 
" La vue te plaît ? Tu sembles si joyeuse que s'en est communicatif.
- C'est magnifique ! J'ai hâte de rencontrer nos fans français.
- Moi aussi !"
Le silence reprend sa place, je regarde une deuxième fois par la vitre et sens le regard de Ruggero sur moi. Gênée, j'essaye de rester concentrer sur cette dame de fer qui s'éloigne petit à petit. Je reste dans cette même position, le regard focaliser sur le paysage qui s'offre à moi jusqu'à notre arrivé à l'hôtel. On finit par descendre en parfaite synchronisation, ce qui me vaut un léger sourire.
Ruggero, en gentleman, porte ma valise ainsi que la sienne. Je lève les yeux au ciel quelque peu agacée par sa gentillesse et le suit jusqu'à la réception. 
" Je suis désolée mais il n'y a qu'une seule chambre à votre nom, Monsieur Pasquarelli. Notre informe l'hôtesse d'un ton très professionnel.
- Pardon ? Ma bouche parle pour moi."
Je regarde Ruggero, il m'est impossible de partager la même chambre avec lui. Mon coeur ne tiendrait pas. Il rigole. Je n'en reviens pas. La situation est en train de l'amuser.
" Voulez-vous regardez sous le nom de Molfese, s'il vous plaît ? Demande t-il à l'hôtesse dans un français presque parfait." 
L'hôtesse s'exécute et tapote machinalement sur le clavier. Mon rythme cardiaque accélère. Pourquoi une chambre au nom de "Molfese" aurait été réservée ? M'a t-il écoutée ? A t-il appelé Candelaria pour l'inviter à Paris ? Enervée et jalouse, je regarde l'hôtesse avec impatience. Cette dernière finit par hocher la tête et sourit à Ruggero qui lui rend. Elle nous tend ensuite des clefs et un homme vient nous prendre nos valises pour nous montrer nos chambres. 
" Ne me regarde pas comme ça, Karol. J'ai l'impression que tu essayes de me tuer."
Ne m'étant pas rendue compte du regard noir que je lui lançais, je m'excuse platement et marche un peu plus rapidement. 
" Candelaria n'est pas à Paris..."
Son sourire ne camoufle pas la déception dans sa voix. Je soupir et m'excuse.
" Tu n'y est pour rien. Elle a refusée.
- Elle est stupide, dis-je soudainement."
Mon audace me surprend, Ruggero semble aussi surpris que moi.
" Paris est la ville de l'amour, tout est possible ici.
- C'est peut-être une bonne chose. Je vais pouvoir prendre du recul.
- Tu as reparlés à cette fille ?"
Sa mâchoire se crispe face à cette question. Sa relation avec Candelaria est partie en fumée à cause d'une Allemande du nom de Lena. Après ma révélation et les nombreuses disputes entre lui et Candelaria, Ruggero n'a pas trouvé mieux que de sortir s'aérer la tête. Je lève les yeux au ciel, en y repensant. Dans un bar, il a rencontrée cette Lena et après quelques verres, tout a basculé. Il s'est réveillé dans un lit qui n'était pas le sien avec une personne qui n'était pas sienne. Quand il m'a raconté son histoire, le jour où je l'ai découvert dans l'ascenseur, j'ai d'abord voulu le gifler. J'étais verte de jalousie, de rage et d'amertume. J'ai ensuite compris. Ce n'était pas facile pour lui, sa meilleure amie venait de lui avouer ses sentiments qui ne partageait pas, la femme dont il est amoureux, lui rend sa bague de fiançailles et l'éloignement de ses proches n'aidaient en rien. 
" Non..."
Je n'ose pas répondre quoique ce soit. Hochant simplement la tête, je regarde les chiffres de l'ascenseur augmenter jusqu'au cinquième étages. Les portes s'ouvrent et le porteur nous laisse poliment passer les premiers. Nous passons alors devant lui et attendons ensuite qu'il passe devant nous pour nous montrer nos chambres. Il s'arrête alors devant une porte qui comporte un écriteau écrit "La dame de fer". Ce nom me donne le sourire. Je souris alors bêtement au porteur qui ouvre la porte et me laisse entrer la première. Je m'execute et découvre avec stupeur une suite imposante ; comportant de nombreux raccords au nom de cette chambre qui est "La dame de fer". Quelques cadres de la tour Eiffel orne les murs. Le porteur pose ma valise sur le bord du lit et demande congé. Je le remercie et regarde rapidement Ruggero qui m'offre son fameux clin d'oeil, je souris d'avantage et secoue la tête.
Seulement quinze minutes après être installée dans la chambre, je reçois un message du Melon.
"Bien installée ? Ma chambre s'appelle "L'homme de fer" ironique, non ?"
Je rigole et lui répond amusée :
" Drôle de coïncidence, je te soupçonne d'avoir manigancer ça !"
Sa réponse est immédiate :
" Je ne peux définitivement rien te cacher....sauf une petite chose. J'espère que le cadeau te plaira."
Je ne comprend pas ça phrase. De quelle surprise parle t-il ? Mon questionnement est de court durée car la porte de ma chambre s'ouvre sans même ma permission. Je reste alors debout, au pied de mon lit, curieuse. Quand je croise le regard de ma surprise, je fond en larmes. 
" MAMAN !"
Je cours dans ses bras. Soulagée de retrouver ma mère à mes côtés. 
" Bonjour ma chérie...Tu m'as tellement manquée.
- Ne repars plus, dis-je dans un sanglot.
- Je te le promet. Me répond elle amusée."

Quand ma mère est endormie après de nombreuses heures à écouter mon histoire depuis son départ, je décide de remercier Ruggero. Je l'appelle.
" Allô ?
- Je te réveille ? 
- Non, t'inquiète.
- Je voulais te remercier, pour la surprise.
- Je t'en prie, me dit-il dans un baillement."
Un silence pesant prend place, après quelques minutes, je reprend la parole : 
" Tu dors ?
- Non.
- Ruggero, tu penses que l'amour que l'on porte pour quelqu'un peut disparaître ?
- Pourquoi cette question ? Me demande t-il.
- Tu penses que j'arriverai à ne plus t'aimer ? Finis-je par dire.
- ......
- Ruggero ?
- Tu en as envie ?
- De quoi ?
- De ne plus m'aimer ?
- Non....mais je n'ai pas envie d'en souffrir...dis-je dans un aveu.
- Moi non plus, Karol, je ne veux pas que tu souffres.
- D'accord....
- Et je ne veux pas que tu t'arrêtes de m'aimer, me dit-il presque dans un murmure que je parviens à entendre.
- Je n'en ai pas l'intention...Réponds je dans une contradiction extrème."

Chapitre terminé ! 
J'espère qu'il vous a plu et que ces petits moments Ruggarol aussi :)

Je tiens à vous remercier car je suis très proche des 3K...et c'est tout simplement dingue. Alors MERCI ENORMEMENT !
N'oubliez pas de laissez un commentaire, j'adore vous lire et vous répondre est ma plus grande joie. 
Bisous :-*

Game or Reality ? (Tome 1 & 2)Where stories live. Discover now