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J'aime me maquiller et prendre soin de moi. J'aime me trouver jolie, et je ne fais pas ça pour attirer les garçons ou je ne sais quelle autre connerie. Je fais ça parce que j'aime ça, je le fais pour moi. C'est rassurant de se dire qu'on peut se peindre, oublier notre vraie face. Quelque part ça fait rêver, peut-être qu'on peut devenir quelqu'un d'autre ? Mais même si me maquiller est un de mes passe-temps favoris ce n'est pas pour autant que je suis un « pot de peinture ». Je fais tout dans le naturel, et le make up n'est pas essentiel à ma survie, Dieu merci je peux très bien vivre sans.

Je finis d'étaler un gloss nude sur mes lèvres et je détache mes cheveux. Ma crinière brune s'étale dans toute sa splendeur dans mon dos, et je souris de mon propre reflet. Je n'ai pas eu la chance de beaucoup d'autres métisses, je n'ai pas le « curly air ».  Mes cheveux ne sont pas assez bouclés pour être considérée comme une frisée mais ils ne sont pas non plus lisses. C'est un espèce de milieu assez zarbi, mais j'aime bien. Mon teint est lui aussi étrange, comme le dirait Kader « On est des spécimens dans cette famille que veux-tu ? ». Vous voyez les tunisiens qu'on croirait noirs ? Bah c'est à peu près ça, en moins « pakpak ». Je ressemble beaucoup à une arabe, au grand damne de Lakhdar qui rêvait d'avoir une renoi dans la famille.

Il est 14 heures de l'après midi et Aïda, la voisine du cinquième, ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez. Elle est passée chez moi hier pour me prévenir de son excursion à Leclerc et c'est avec plaisir que j'ai acceptée son offre. Franprix sont de vrais voleurs, et j'ai bien besoin de faire un gros plein de courses. Il me faut des réserves, je ne pourrais pas avoir tous les jours une voiture à ma disposition.

***

J'entre ma pièce dans la fente du cadis et je m'approche de l'entrée du supermarché.

Aïda - Tu verras, la vie ici est bien moins chère.

J'hoche la tête et elle s'approche du rayon promotion.

Aïda - Alors, parle moi de l'Espagne ? J'ai toujours rêvée d'y aller ! Mais tu sais mon mari est un peu un grincheux, il n'aime pas trop quitter son foyer ni ses habitudes.

- L'Espagne c'est... plus ensoleillée.

Ma remarque l'a fait rire.

- Les gens sont tellement plus souriants, plus avenants. Ici on a l'impression de devoir vivre à 100 à l'heure, le rythme parisien est bien pressé. On dirait que les gens ne savoure pas le présent.

Aïda - C'est souvent le cas dans les capitales.

- Oui. Et puis je sais pas... En Espagne il y a la mer. C'est quelque chose qui me manque vraiment à Paris.

Aïda - On a la Seine, c'est pas mieux ?

Sa remarque est ironique et je sourie à mon tour.

- Non, il manque l'écume.

Aïda - Tu es bilingue du coup ?

- Oui je parle le français et l'espagnol.

Aïda - Ça c'est une chance ! Ma fille a eu 5 a son bac d'espagnol et je t'assure qu'elle s'en souvient ! Elle n'a pas arrêter de répéter pendant 2 ans que c'était sûrement la langue créer par Satan.

Elle attrape un pack de lait et observe sa liste de course.

Aïda - Il faut absolument que je trouve un paquet de miel pops ou mon fils va me faire la misère, je te rejoins dans le rayon du beurre d'accord ?

J'hoche la tête et continue mon chemin dans cette grande surface. De quoi est ce que j'ai besoin ? Principalement : de cochonneries. Mais mon cadis en est déjà bien plein. Bon, ensuite de boîtes de conserves. Et de fruits. Sans oublier les légumes. Malgré que j'aime les habitudes de grosse vache je prend quand même un minimum soin de ma ligne. Et puis j'aime bien ça, les légumes frais il n'y a rien de mieux. Quand aux fruits je pourrais ne manger que ça, la Nature nous offre que de bonnes choses. Sur ces pensées je me dirige vers le côté "Nature" du magasin, en observant les pêches et les bananes avec envie. C'est sans compter sur Aïda qui débarque à ce moment là.

« Soleil de mes nuits »Место, где живут истории. Откройте их для себя