29 -

12.7K 994 128
                                    

Son regard me transperce alors qu'il est de l'autre coté d'une caméra. Incroyable.

Nedjma m'interpelle à plusieurs reprises, je n'arrive même plus à répondre à ses petites histoires. J'appuie sur le téléphone rouge, je prétexterais une batterie vide. Le rouge me monte aux joues. Qu'est ce que je dois faire maintenant ? Lui ouvrir la porte ??? Mais si c'est un psychopathe ? Et puis, je voulais lui envoyer un message justement pour ne pas avoir à faire à son visage, à ses yeux, à sa bouche, à tout ce qui fait LUI. Je suis beaucoup trop faible pour résister à un mec comme Oussama. Je finis par appuyer sur le bouton, et son corps se mouve dans l'entrée de mon hall. Oh putain. Je jette un coup d'œil à mon chignon, à mon pyjama, à mes gros cernes ... je suis laide à en faire peur. Mais après tout, il ne mérite pas que je sois au max.

Les minutes me semblent être des heures. L'ascenseur est tombé en panne dans sa montée ou quoi ??? Ma boule au ventre ne fait que grandir, je n'arrive pas à me préparer psychologiquement à une confrontation.

J'entends des pas dans le couloir, et me décale rapidement de la porte. Je vais mettre du temps à ouvrir, histoire de...

Ca sonne.

Je resserre une dernière fois mon affreux chignon, souffle un bon coups et décide d'ouvrir la porte.

Il est là, devant moi. Beau. Très beau. Tout le souffle que j'avais gardé en mon intérieur pour me donner une contenance m'échappe peu à peu.

Ouss - Ca va ?

Je ne répond pas. On se fixe dans le blanc des yeux.

Ouss - Je peux entrer ?

Mon intérieur cri NON, mais mon corps se décale doucement vers la droite afin qu'il puisse pénétrer dans mon appartement.

Le tension de l'air est palpable, enfaite on a l'air tous les deux terriblement mal à l'aise. Il finit par s'assoir dans le canapé et je m'assieds à l'autre bout. Je joue avec mes doigts, sans lever le regard sur lui. Je fais incroyablement pitié, mais pour dire vrai je suis effrayé.

Ouss - Je préférais qu'on parle en face. C'est quand même mieux qu'en message.

Mon coeur se serre, et sans réponse de ma part je l'entends soupirer.

Ouss - Radia, ca m'aiderait énormément si tu arrêtais de faire... ça. Tu me stress.
- Ca me détend.

Il approche sa main des miennes, et stop mon geste. Sa main, beaucoup plus grande que la mienne, englobe tous mes doigts.

Ouss - Calme toi
- J'arrive pas
Ouss - Pourquoi ?

Je ne répond toujours pas.

Ouss - Est ce que je te fais peur ?

Sa voix a baissé en tonalité, et on dirait même que ça lui fait mal de me demander ça.

Après tout, si il est là pour mettre les choses au clair, je me dois d'être honnête.

- Oui.
Ouss - Tu peux me regarder Dia ?

Je frissonne en entendant son surnom, et je lève mes yeux vers lui. Et quand je croise son regard, si proche de moi, mon coeur manque une palpitation. Ses yeux... Ils sont indescriptibles. Ils sont neutres, froids, sans vie, mais quand je plonge dedans je n'arrive pas à en sortir. C'est comme une chute sans fond. Je n'arrive pas à me détacher de lui.

Ouss - Je te ferais jamais de mal, wAllah c'est impossible.

Il tend sa main vers moi, mais je me recule.

Il fronce les sourcils et sur le coup je m'en veux. Je m'en veux de réagir comme ça mais psychologiquement c'est assez dur. Peut-être incompréhensible pour quelqu'un de l'extérieur. Mais j'ai toujours haie du plus profond de mon être les prisonniers, et tout ce qui s'y rapporte. Mon expérience personnelle est ancrée en moi, je ne peux pas me délaisser de cette peur. C'est une sorte de phobie. Il me fait peur non pas pour ce qu'il est, pas parce qu'il est Oussama, mais parce qu'il est un taulard. Il est techniquement tout ce que je suis censé détester. Mais pourtant, je suis sincèrement attachée à lui.

« Soleil de mes nuits »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant