13.

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Je suis littéralement entrain d'agoniser. Je savais pas qu'il y avait autant de marches à la Tour Eiffel. Vraiment, quelle idée. Mais bon, comme dis Ouss', "pourquoi payer une blinde alors qu'on a deux pieds et 10 doigts d'pieds hein?".  Lui, il monte les marches limite deux par deux, il a l'air super serein quand moi je suis une épave sur la rambarde, qui essaye de se hisser tant bien que mal.

Ouss - Alala vraiment, une p'tite tapette la Radia !

- Pfff..

Ouss - Regarde toi wech ! T'arrives même pas à monter 10 marches tu fais déjà un caca nerveux.

Il me regarde, et je sais pas je dois avoir une tête marrante parce qu'il éclate de rire.

Ouss - WAWWWW MATTE TON RACE ! Toute rouge là, on dirait un pamplemousse.

- Gneugneugneu

Ouss - Après ça fait la meuf sportive ze3ma joggeuse et tout.

- Je te fume à la course... Là c'est des circonstances différentes.

Ouss - WAllah me défie pas. J'vais tellement te mettre dans le mal que tes poumons ils vont explosés.

- Ouais c'est ça !

Ouss - Ok, on parie ?

- Est-ce qu'on peut en reparler dans genre 1 heure, quand je retrouve mon corps ?

Il esquisse un sourire, et ne dit plus rien.


***


Je suis au deuxième étage, et j'ai la larme à l'œil. Pour deux raisons, premièrement parce que j'ai les mollets EN FEU. Deuxièmement, c'est magnifique. Le soleil ne va pas tarder à se coucher, vous voyez le moment où le ciel vire légèrement au rose et au violet ? Ou nous pouvons observer la beauté de l'univers ? J'adore ce moment. C'est clairement mon moment préféré de toute une journée. Cette étendue rose est parsemée de longs nuages, ce qui rend le ciel sublime. Il y a des nuances de couleurs de partout, du orange, du rose, du violet, du bleu, du blanc... Je n'arrive même pas à me décoller du grillage. Je contemple toute cette grandeur, et oui, ça m'émeut. Je suis croyante, et dans ces moments là j'ai une prise de conscience de la grandeur du Créateur, de notre insignifiance, et de la beauté de Ses créations. Mais même si je ne croyais pas en Dieu, j'en aurais chialer de cette vue.

Après le ciel, c'est Paris. Alala, Paris... Des parcs, de l'herbe, de grands bâtiments blancs, gris et bleu. Un spectacle merveilleux. La vue d'ici est vraiment sublime. Ça fait quelques minutes qu'Oussama n'a pas parlé, ni moi d'ailleurs. On est scotchés. Le vent me soulève les cheveux, un peu comme dans les films, et je lance un regard au péquenot qui m'accompagne.

- Tu vois que c'est exceptionnel la Tour Eiffel.

Il tourne la tête vers moi, et m'observe quelques secondes avant de retourner à la contemplation du paysage. Un sourire se dessine sur ses lèvres, et sa tête se penche en avant. Il ricane.

Ouss - J'aurais jamais pensé à venir ici.

- Pourquoi ?

Ouss - Je sais pas... J'ai même pas l'impression d'être parisien. J'me considère comme un banlieusard. Paris, tout ça là, on connaît pas nous. Tu vois que du beau, tout le monde dit Paris plus belle ville du monde, tu prends le RER pendant 30 minutes et tu tombes sur nos quartiers crasseux...

Il hausse les épaules.

Ouss - Je me considère pas du même monde. Je suis pas d'ici moi. Alors j'viens pas. J'sais pas trop comment t'expliquer ça. Mais pour moi ya une frontière.

« Soleil de mes nuits »Where stories live. Discover now