Chapitre 7: Dorothy pête une durite

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Chez Mediatics, il y a deux types de personnes. Ceux qui s'écrasent devant leurs supérieurs et qui font tout pour garder leur travail, et puis il y a ceux qui les contestent l'autorité et qui font tout pour mettre la misère dans les locaux.

Et bien, Dorothy Jones fait partie du second groupe. Comment puis-je le savoir ? C'est simple, elle vient juste d'arriver dans les bureaux récupérer ses affaires ; et violemment se fritter avec le boss par la même occasion. Vous ne comprenez pas ce que ça fout là alors que nous étions au restaurant ? Bien, j'ai compris. Pour mieux comprendre, reprenons depuis là où nous nous étions laissés, au Daniel...

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Une heure plus tôt, au Daniel

« Marché conclu ? Il tend sa main vers moi pour la serrer.

— Marché conclu. Je la lui rends, avec une petite once de surprise. »

Merde. Mais qu'est-ce j'ai fait ?

Dans un long geste théâtral, mon patron incline la main vers le plat que je n'ai même pas remarqué l'arrivée.

« Madame Lawford, je vous prie de goûter ces merveilleuses truffes, elles sont exquises ! Caleb porte une d'elles à la bouche et pousse un petit bruit de plaisir. Carrément sexy. »

Je repose mon regard sur l'assiette et me jette à corps perdu dans la nourriture, prête à manger tout ce qui est à disposition. J'ai absolument besoin de prendre un chocolat chaud chantilly. Et non, je ne fais pas une fixette sur cette délicieuse boisson.

Bon, peut-être un peu, mais ça n'empêche, c'est excellent.

« Caleb, j'aimerais vous parler de quelque chose... dis-je, d'une voix fluette et discrète.

— Je vous écoute Olivia. Dites-moi.

— C'est à propos de Dory.

— Dory ? Qui est-ce ? Un poisson appartenant à mon père et qu'il aurait oublié de ramener chez lui vendredi soir ? Ne me dites pas qu'il est mort et que je dois le jeter à la poubelle, cela me jetterait un coup au cœur... Il porte sa main à son torse et grimace. »

Sans le vouloir, j'éclate de rire, le tout en concert avec mon patron. Cul et chemise limite.

« Non non, entre quelques éclats de rire, c'est une personne, elle s'appelle Dorothy Jones, réponds-je, en reprenant mon calme. L'assistante que vous avez renvoyée hier si vous n'arrivez pas à situer.

Celle qui ressemble à une boule à facette lorsqu'elle est à la lumière du jour ?

Je ne dirais pas ça comme ça, mais si cela vous permet de mettre un visage sur un nom, allez-y. »

Caleb repose sa fourchette au même instant que la mienne et nous nous positionnons de la même façon sur la table, le buste légèrement en avant, mains liées sous le menton et coudes sur la table. En remarquant ceci, je ris doucement.

« Bien. Que voulez-vous me dire à propos de Madame Jones ?

Elle ne mérite pas d'être renvoyée, Caleb. Dorothy est un élément rare au sein de l'entreprise et l'envoyer sur le marché du travail est une immense connerie, excusez-moi du mot. Je baisse les yeux, mal à l'aise. Il fallait que je plaide la cause de Dory, question de principe.

Vous êtes pardonnée Lawford. Il balaie l'air d'un coup de la main. Je n'ai pas viré la jeune Dorothy de gaieté de cœur, je ne suis pas insensible non plus, mais mettez-vous bien dans la tête que Mediatics a grand besoin d'une restructuration et que les moins bons ainsi que les moins rapides seront les premiers à partir. » Dory », comme vous aimez l'appeler, a échoué dans sa mission, elle était prévenue, elle savait ce qu'elle avait à faire, elle ne peut s'en prendre qu'à elle. Son ton sévère me donne froid dans le dos, sans rire. Je sens la chair de poule apparaître dans le bas de mon dos. »

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Where stories live. Discover now