Chapitre 47 : La soirée du Nouvel An (Partie 2)

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« Très bien, puisque tout le monde est enfin là, commençons ce fameux discours... Sa main enlace la mienne et me procure un frisson. Tout d'abord, j'espère sincèrement que vous avez passé de joyeuses fêtes de fin d'années. Pour ma part, elles ont été quelque peu mouvementées. Un rictus contracte sa lèvre. En ce soir du Saint Sylvestre, nous mettons un point final à cette année placée sous le signe du changement, et pour fêter le début d'une autre, qui j'espère pour nous, sera rempli de santé, d'amour et de justice. Caleb met une pause pour me regarder quelques instants. Nous ne pouvons prier pour que 2017 soit une année prospère tant pour Mediatics que pour l'industrie du cinéma... Sa voix ne faiblit pas, mais je sens son pouce bouger nerveusement sous le bout de mes doigts. Instinctivement, j'effleure celui-ci à plusieurs reprises pour qu'il s'arrête calmement. »

Seulement ce geste n'a pas effet que sur son pouce, mais aussi sur le propriétaire de la main, du bras et finalement Caleb qui s'est soudainement arrêté dans son speech pour d'abord regarder ma main puis remonter surpris vers mon visage. Pendant quelques secondes, qui semblent être des heures sur cette scène, il ne dit rien et reste à me fixer mystérieusement. Mais à quoi pense-t-il ?

Ce n'est qu'après cet interlude étrange qu'il reprend son discours comme si de rien n'était, face à ses grands invités qui ne semblent pas s'être rendu compte de ce qui vient de se produire sous leurs yeux.

Il a déjà repris le fil de sa pensée lorsque je perds la mienne et cesse de l'écouter, perdue sur cette grande scène éclairée. Les lumières me paraissent bien violentes par rapport à tout à l'heure. Il me semble presque être en face devant des centaines d'ombres chinoises qui applaudissent. Même en me concentrant, je ne trouve plus le visage hautain de Sharon, ni celui de Dave qui doit garder un coup d'œil sur le père. Quant à Merry, je ne l'ai pas vue de la soirée, elle doit être mêlée dans la foule.

C'est impressionnant comment cette scène me paraît si haute, me donnant une vue supérieure aux autres. C'est peut-être ce sentiment, cette adrénaline, que recherchent la plupart des gens. Ce pouvoir d'être au-dessus et d'imposer sa pensée. Et c'est assez horrifique comme sensation. Je déglutis en essayant de raccrocher les wagons au discours de Caleb qui semble avoir pris de l'assurance. Je crois que le public rit à une blague alors je souris en hochant vaguement la tête.

« ... Cependant, maintenant à la tête de cette entreprise, je compte bien faire quelques changements, que cela soit au plan financier qu'au plan éthique. Il lâche ma main et la dépose sur son pupitre, sûr de lui. À partir de maintenant, Mediatics sera transparente et pour bien commencer, il est de mon devoir de vous informer que certains agissements qui ont été fait par le passé seront punis et que les personnes ciblées, elles se reconnaîtront, il balaie du regard la salle qui retient son souffle, comme moi, seront traduits en justice. Je m'évertuerais que ce qu'ils ont fait les mène vers là où ils méritent d'être. Les fraudes, petites entourloupes et autres seront notre ennemi... »

C'est alors que Caleb tourne la tête vers sa gauche et fixe un point que je ne peux distinguer. D'une voix forte, il ajoute :

« J'aimerais applaudir Sharon Dawson et Andrew Barnes, deux personnes qui m'ont désespérément aidé à être devant vous actuellement, et qui sont sans doute la source de tous mes maux aujourd'hui. La salle a un hoquet de stupeur. Merci pour votre travail durant toutes ces années, vous m'avez appris plus de choses que vous ne l'auriez pensé. La première étant que l'on ne peut pas compter sur les membres de sa famille. »

Je reste abasourdie par cette partie du discours, tout comme le reste de l'assemblée. Est-ce qu'il vient réellement de les dénoncer devant tous ces dignitaires, réalisateurs et membres de la profession ? Est-il fou ? Il revient sur le public qui semble choqué. Ce n'est que quelques secondes plus tard qu'un groupe de personnes commence à applaudir et siffler Caleb. C'est bientôt la majorité qui répond par une salve d'applaudissements ininterrompus. C'est assez impressionnant.

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Where stories live. Discover now