Chapitre 22: Joyeux Noël Liv' (Partie 1)

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Inspire, expire, inspire, expire Liv'...

Ma tête me tourne affreusement et je me la tiens avec douleur. J'ai l'impression que mes tempes me brûlent, mes yeux sont plus rouges que rouges et je pleure toutes les larmes de mon corps.

Alors oui, je suis bloquée dans le grand duplex – car oui, il s'agissait en réalité d'un duplex – de Caleb, recluse dans une des nombreuses pièces de l'étage, qui s'avère être une chambre d'ami que m'a prêté la gentille Annabella, la femme de ménage que j'avais rencontré mercredi dernier. La chambre n'est pas aussi immense que ce que je l'aurais imaginée, mais elle l'est plus que la mienne quand même. Dans un coin, il y a une coiffeuse et quelques produits de cosmétiques, puis dans l'autre, il y a une armoire que je n'ai pas osé ouvrir.

Actuellement, je n'ai envie que d'une chose. Je vous le donne en mille.

Du chocolat chaud et de la chantilly. Avec beaucoup, beaucoup de chantilly.

J'entends une voix masculine de l'autre côté de la porte, alors que je me bouche les oreilles avec ardeur.

« Olivia, s'il te plaît, laisse-moi t'expliquer... Sa voix est brisée comme s'il avait trop crié, ce qui est le cas.

— Laisse-moi tranquille ! hurlé-je le plus fort que je puisse. »

Je l'entends soupirer d'ici puis il me répond, profondément attristé, malgré sa voix étouffée :

« J'ai demandé à Annabella de te ramener de la crème glacée et du chocolat chaud avec beaucoup de chantilly. Silence puis il reprend, sache que j'ai demandé leur départ... Ils ne sont plus là. Je te le promets... »

J'entends un bruit lourd contre le bois de la porte et en déduit qu'il est assis par terre, dos contre elle, peut-être épuisé.

Un pas en avant, deux en arrière.

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Plus tôt, dans l'après-midi

« Je n'avais jamais remarqué ce tableau. De qui s'agit-il ? demandé-je, en m'approchant de plus près pour observer la finesse des traits. »

C'est une femme d'une grande beauté, des cheveux bien plus foncés que les miens ou ceux de mon hôte, presque noir de jais, raides et encadrant gracieusement son visage anguleux. Elle se tient solennellement, sur une chaise avec un drapé vermeil qui contraste avec la blancheur diaphane de sa peau et de sa robe. Le fond est gris foncé, mais fait ressortir chacun des coups de pinceau. Son regard me rappelle vaguement quelqu'un. Le cadre est une sobriété déconcertante, mais correspond parfaitement avec la décoration froide et minimaliste de l'autre partie du corridor qui fait face à une immense fenêtre.

« Tu n'es venue qu'une seule fois Liv', c'est plutôt logique que tu ne l'aies pas vu et tant mieux. Amusé, il agite sa main devant. C'est un portrait de ma mère, quand elle était jeune.

— Elle était magnifique.

— Oui, mais désespérément ennuyante selon les dires de mon père. Heureusement que cela a pu changer avec l'arrivée de... Son regard se perd dans le vide durant un court instant. »

Il est temps que je lui pose la question qui me triture depuis cette nuit.

« Caleb, je peux te poser une question ?

— Oui ? répond-il, surpris de ma question qui a le mérite être plus vague que vague. »

Je me tourne entièrement vers lui.

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Where stories live. Discover now