Chapitre 48 : 3...2...1...

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   « Où m'emmènes-tu ? fais-je, essoufflée d'avoir monté autant de marches aussi rapidement. Si c'est un endroit bizarre, je te jure, je pique une crise ! »

Quelques marches plus hautes, Caleb se retourne, l'air clairement moqueur. Il secoue la tête en feignant d'être résigné puis me répond :

« Tu crois sincèrement que ça me plaît de monter cet escalier avec un petit microcèbe qui ne fait que se plaindre sans arrêt ? Sois patiente, tu verras. Il tend sa main que j'attrape, désespérée. Et puis de toute façon, on n'est presque arrivés donc tu vas encore faire un effort puis quand on y sera, tu te jetteras sur moi comme le veut la tradition ! »

À cette dernière phrase, je m'arrête et le retiens plus fort pour qu'il cesse de monter pour se retourner vers moi.

« Tu ne te surestimes pas un peu trop toi ? Et qu'est-ce qu'un microcèbe ?

— Une sorte de petit lémurien mignon. Je te connais assez pour être sûr à 100 % que tu vas aimer. Son regard est fuyant et j'arque un sourcil en esquissant un sourire entendu. Bon d'accord, peut-être 90 %, mais c'est pas grand-chose 10 % de moins.

— Pour l'homme d'affaires le plus vicieux de tout New York, je te trouve un peu trop approximatif, pas toi ? On verra ça quand on arrivera et j'espère pour toi que ce sera magnifique, finis-je, sur le ton de l'humour.

— Je n'ai jamais été autant sous pression ! Tu te rends compte de que tu me fais Liv' ?

— Une aubaine pour un bourreau des cœurs ! Je prends un air pensif. Tu crois qu'il y a une corrélation ?

— Je ne préfère même pas y penser, tu pourrais me faire passer par le toit. Folle furieuse va. Nous rions en cœur en poursuivant notre montée. »

Ce n'est que quelques instants plus tard que nous nous retrouvons sur un palier un peu vieillissant. Il a de la rouille qui lézarde la porte en fer et une petite ampoule qui éclaire faiblement l'espace. Alors que j'observe l'endroit avec surprise, Caleb semble réellement heureux et excité. Il s'agite en se balançant sur ses deux jambes.

« Je n'aurais jamais cru avoir un aussi beau New Year's Eve dans un placard à balais rouillé, grimacé-je, perplexe par la proximité de nos deux corps.

— Et encore, tu n'as pas tout vu. Il dépose ma main sur la poignée. Vas-y, ouvre-la. »

Je l'observe perplexe et actionne le mécanisme qui ouvre la porte. Elle grince violemment et j'ai un peu de mal à la pousser avec cette robe qui réduit assez mes capacités. Oh et puis merde, je m'appuie avec toute la force de mon épaule contre et débouche sur un immense toit plat avec tout le système de climatisation et de recyclage d'air dessus. Je me retrouve côte à côte de mon compagnon qui semble si épanoui d'être là. Il me regarde et effectue un mouvement de bras.

« Alors, t'en penses quoi ?

— À part que c'est un toit, plein de bouches d'aérations, pas grand-chose, réponds-je, les bras croisés et serrés contre mon buste. Il fait vraiment froid. Ah et que je vais me transformer en glaçon d'ici quelques minutes. Pourquoi m'as-tu amené ici si ce n'est pas pour la vue ? »

Il éclate de rire et me prend dans ses bras, pour me réchauffer sans doute. Contre son torse, je peux sentir de très loin son cœur battre doucement. C'est agréable. De plus, il porte une douce odeur de musc qui n'est pas si harcelante que celle d'autres hommes. Lorsqu'il se détache de moi, j'ai l'impression que l'on m'arrache quelque chose d'indispensable.

« C'est bête, tu es dans les 10 % de « Je n'aime pas trop, mais je vais faire semblant d'être contente devant lui » ! Moi qui étais persuadé d'avoir trouvé l'idée parfaite ! »

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Where stories live. Discover now