Chapitre XXII

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L'image de ce que j'avais observé dans la matinée m'avait obsédée toute la journée. Je n'avais pu m'empêcher de me repasser la scène encore et encore dans ma tête, j'avais même été imaginer le pire.

Avant que Jea ne revienne, je m'étais précipitée de retourner dans la salle, j'avais repris ma place sur ma chaise aux côtés de ma belle-mère somnolente. 

La rousse était revenue souriante, elle m'avait même adressé une légère révérence avant de s'asseoir devant moi sur les couvertures aux côtés de sa sœur. Son sourire toujours accroché aux lèvres, j'avais envie de lui crier ma haine envers elle, mais j'en étais incapable, je ne pouvais créer un tel scandale et je fus incapable de dire le moindre mot à la jeune femme. Je la méprisais soudainement tellement que si j'avais ouvert la bouche une seule fois pour m'adresser à elle je redoutais quels mots auraient pu sortir de ma gorge.

Dehors, les détonations avaient de nouveau repris. La trêve avait malheureusement été de courte durée et dès les premiers tremblements des murs, tout le monde était de nouveau réveillé. Les enfants agglutinés au milieu de la foule ne tenaient plus, ils avaient besoin de se défouler, de s'occuper et déversaient leur ennuient dans de gros chagrins. Certaines mères se donnaient un mal fou pour les calmer, elles regardaient continuellement en ma direction vérifiant ma réaction. Bien sûre que je n'allais pas reprocher à ces pauvres femmes les plaintes de leurs enfants. Afin de rassurer l'une d'entre elles, je m'approchais du jeune enfant que ne voulait pas se calmer. Accroupie à sa auteure, je passais mon doigt sur sa joue pour essuyer quelques larmes, lorsque l'enfant croisait mon visage, je le sentis se redire puis il cessa immédiatement de larmoyer. Il avait été surement impressionné de voir qu'il s'agissait de moi, un membre de la famille royale, cela les impressionnaient toujours.

Pendante que je continuais de réconforter l'enfant, une main était venu se poser sur mon épaule. Je relevais la tête et croisais le regard d'Amitia. J'avouais l'avoir évitée durant cette journée, je savais qu'elle ne cautionnait pas toujours les actes de sa sœur mais, je ne voulais pas pour autant lui parler de ce que j'avais vu un peu plutôt, Amitia était mon amie mais Jea était avant tout sa sœur. Après quelques instants, je me redressais pour faire face à la brune qui semblait avoir quelque chose à me dire.

Amitia - Sais-tu si Charlotte est revenue ?

Kinsley - Elle était encore dans la salle commune lorsque je suis partie. Où était-elle censé être allé ?

Amitia - Eh bien ... Hésitait la brune pendant un instant. Elle s'est rendu compte qu'elle avait oublié son alliance dans sa chambre au château, elle était tellement paniquée à l'idée de ne pas l'avoir qu'elle a décidé d'aller la récupérer. Lorsqu'elle est partie pour aller la chercher je savais qu'elle serait de retour rapidement, le garde lui refuserait un quelconque accès à l'étage mais, voilà bien une heure qu'elle est partie, je commence réellement à me faire dû soucie cela n'est pas normal.

Plus elle avançait dans ses mots plus mais sourcils se fronçaient. Je n'avais pas vu Charlotte depuis plusieurs heures mais il était impossible de quitter les souterrains. Afin de m'assurer qu'elle n'était pas bien loin, je décidais d'aller interroger le garde en charge de surveiller la porte d'accès au couloir du château. Lorsque je m'approchais du lieu en question, je constatais alors l'absence du garde. Mon sang ne fils qu'un tour. Où était-il passé ? J'entendis alors des voix graves résonner un peu plus loin, sans perdre plus de temps je me dirigeais dans la direction et tombais sur un groupe de soldats rassemblé. Ils discutaient entre eux et n'avaient même pas remarqué ma présence.

Kinsley - Que faites-vous là ? Finissais-je par intervenir d'une voix assez élevée. Ne devriez-vous pas être en train de surveiller les issues des lieux ?

Les soldats, surpris de mon intervention soudaine avaient tous tourné la tête vivement en ma direction. Le premier, d'un air presque gêné s'avançait d'un pas.

- Princesse, nous sommes désolés mais les ordres on changeait. Nous en avons été alerté un peu plutôt, dehors notre armée faiblis et il manque d'homme sur le champ de bataille nous devons donc nous joindre à eux mais nous n'avons pas encore eu le temps de trouver comment assurer votre protection ici.

Je restais silencieuse un moment, je n'aimais pas entendre que notre armée faiblissait à l'extérieur, de nombreux hommes avaient déjà certainement perdu la vie et je ne pouvaient m'empêcher de me faire dû soucie au sujet d'Isaac malgré ce que j'avais pu voire. Après avoir réfléchi durant quelques instants, je décidais de donner des directives à ces hommes.

Kinsley - L'un d'entre vous restera ici, pour vous autres lorsque vous serrez dehors, faite venir trois villageois, les plus jeunes, ils sont trop faibles pour le champ de bataille ici, les chances de se faire attaquer sont minces.

Les guerriers se regardaient les uns et les autres durant quelques secondes, sans dire un mot ils finissaient par se faire un signe de tête afin de se mettre à exécution. Alors qu'ils commençait déjà à s'éloigner, je me retournais et leur lançais :

Kinsley - Si vous passez devant la première maison à l'entrée du village, je vous en prie si c'est possible d'envoyer cette femme ici, sa fille l'attend.

Les soldats se contentaient d'acquiescer avant de repartir. J'espérais qu'ils croiseraient la mère de Charlotte et qu'elle soit rapidement parmi nous. Maintenant que les soldats étaient loin, je devais retrouver Charlotte, je devais me débrouiller par moi-même. D'un pas non assuré, je montais les marches de pierre et menaient dans le couloir par lequel nous avions quitté le château la veille.

Le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine, avec appréhension j'ouvrais la porte doucement, la porte grinçante me fit grimacer. Pour la discrétion, c'était raté. Constatant que le couloir était désert, j'osais enfin poser un pied sur la moquette puis le deuxième avant de prendre soin de refermer la porte derrière moi, même si je m'aventurais dans une aventure périlleuse je ne voulais pas pour autant rendre vulnérables tous ces pauvres innocents encore cachés en bas.


Des ténèbres à la lumière T.2Where stories live. Discover now