Chapitre XXIV

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J'observais le corps sans vie étendu sur le sol, entre le choc et la panique je n'avais pas réussi à me remettre de mes émotions. C'est alors les cris aigus de ma meilleure amie qui m'avait rappelée à l'ordre.

"Lâchez-moi ! " Criait-elle à de nombreuses reprises.

D'ici je pouvais ressentir la panique dans sa voix tremblante. Je me cachais dans l'angle de la porte et de la je vis deux hommes tenir fermement ma meilleure amie qui essayait tant bien que mal de se débattre.  

Soudain, un homme à l'imposante armure s'interposait devant la pauvre femme sans défense. D'un geste rude, il saisissait le doux visage de la brune entre ses larges mains et le tournait de gauche à droite afin de la regarder de plus près.

- Cette gamine ne ressemble pas à une servante. Ne lui faite rien, emmener la au campement, faite la mettre en cellule, elle aura peut-être de la valeur.

- Et si c'est pas le cas ? Interrogeait naïvement l'un des bourreau.

- Vous pourrez-vous amuset avec, ce sera ma récompense.

Un sourire dégoûtant s'affichait sur le visage du plus répugnant qui glissait quelques mots à l'oreille de mon amie terrorisée, celui-ci ricanait lorsque Charlotte lui crachait au visage. Énervé, le pauvre type allait lui mettre un coup mais il fut immédiatement stopper par son supérieur qui lui défendait de la toucher tant qu'ils ne savaient pas quelle valeur elle pouvait avoir.

De force, ils traînaient mon amie avec eux. Il fallait que j'intervienne pendant qu'il en était encore temps, pour autant il fallait que je reste prudente, s'ils me voyaient il était sûr qu'ils allaient me réserver le même sort. J'optais pour continuer de longer les murs en m'assurant de ne croiser personne. Ce ne fut pas une tâche facile, de nombreux hommes affluaient dans la structure en pensant bien évidemment à tout briser sur leur chemin. Je manquais deux fois de me faire repérer, pas chances, ou même pas miracles, des issues se trouvaient sur mon chemin afin de me permettre de disparaître avant qu'ils n'eurent le temps de comprendre que j'étais là.

C'est seulement après avoir parcouru de nombreux mètres que je parvenus enfin à rejoindre la sortie du château. De là, je me faufilais au village afin d'entrer dans la maison du couturier coincer entre deux autres battisses. La porte n'était pas verrouillée, sans doute il avait été lui aussi recruté pour le combat. 

Les dernières lueurs qu'offrais les braisons de la cheminée prêt à s'éteindre d'un moment à un autre me permettait d'apercevoir très peu de choses. Pour autant je connaissais bien ses lieux, j'étais amenée à y venir souvent afin de sélectionner quelques robes avant que le couturier du château ne revienne de voyage, il était parti découvrir les nouvelles robes de saison parait-il et durant ses absences c'est le couturé du village qui prenait la relève.

Je fouillais dans les étoffes étalés un peu partout, les tissus aux couleurs flamboyantes étaient nombreux mais je n'en voulais pas. Je continuais de farfouiller un moment avant de tomber sur un vieux tissus gris et noir délavés, sûrement un simple chiffon, mais c'était exactement ce qu'il me fallait.

D'un geste maladroit je retirais mon jupon le laissant traîner par-terre, une robe comme celle que je portais ne passerait pas inaperçue, je la recouvrais de l'étoffe de tissus. Une fois camouflé sous le vieux tissus, je regagnais l'extérieur.

D'un pas mal assuré j'avançais la tête baissée tout en continuant avec la même technique : longer les murs. Les hommes trop occupés à abattre tout ce qui se trouvait sur leur chemin ne prenait pas le temps d'observer chaque recoin et me glisser dans l'ombre semblait la bonne solution. 

Plus je m'approchais du pont levis, plus les cris s'intensifiait, il y avait des hurlements de courage, de force mais aussi de désespoirs, des hurlements à la mort, je les connaissais, je m'en souvenais, lorsque j'étais enfermé dans le camps de sauvageons, j'entendais des hurlements à la mort à longueurs de journée.

Sans me laisser impressionner je continuais mon chemin vers la sortie. Il m'avait fallu longtemps pour passer le pont levis, celui-ci assaillie d'ennemis ne laissait guère de brèche pour s'échapper, pour autant j'avais profité d'une contre attaque des opposant pour me faufiler. Trop occupé à neutraliser leurs ennemis au corps à corps, j'avais fini par pouvoir passer.

Cela avait semblé plus facile que je ne le pensais finalement. Je me retrouvais maintenant sur la plage, le sable mouillé et retourner par les allés et venus des soldats avais rendu le chemin escarpé et je manquais à plusieurs reprises de trébucher.

Je me retrouvais maintenant au cœur de camps ennemis, pratiquement désert. Cela n'annonçait rien de bon, surement signe de leur avantage au combat. Soudain les cris de mon amie affolé me rappelait à l'ordre. Je me remis en route afin de la retrouver. Quelques soldats faisaient des rondes autour du campement mais leur intention était accaparés par les combats un peu plus loin, je ne prenais même pas la peine de me cacher. 

Après avoir zigzagué entre les innombrables tentes, je remarquais l'alignement de plusieurs cages pour l'instant toute vides, visiblement, ils ne voulaient pas faire beaucoup de prisonnier.

Mise à par Charlotte, qui fut enfermée, la jeune femme ne se laissait pas abattre et si tôt elle se jetait sur les grilles en réclamant qu'on la libère, mais les hommes n'y portaient pas attention et était déjà partie.

Une fois assurée qu'il n'y eut plus personne dans les parages, je courais jusqu'à la cage de mon amie qui, surprise de mon arrivée avait lâché un cri que j'étouffais automatiquement avec ma main. Après lui avoir laissé le temps de me reconnaître, je retirais ma main de son visage.

- Kinsley ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Interrogeait ma meilleure amie qui n'en revenait toujours pas.

- Amitia m'a prévenue de ton départ, je t'ai suivie jusque là.

- Mais tu es complètement folle ! S'indignait la jeune femme. Enfin, heureusement que tu es là, fait moi sortir avant qu'ils ne reviennent.

La jeune femme n'arrivait pas à rester énervé contre moi, bien trop effrayé d'être dans le camp ennemi, elle avait envie de rentrer elle aussi. Nous cherchions toute deux une solution afin d'ouvrir la grille, les barreaux étaient bien trop épais et la serrure était bien trop solide pour être forcé.

- Il faut que je trouve des clés.

- Non c'est trop dangereux ! S'exclamait Charlotte en m'attrapant la main.

- Je ne me suis pas aventurée jusqu'ici pour te laisser là, je vais me débrouiller.

Les larmes au bord des yeux, Charlotte avait fini par me lâcher la main, prêt à partir, je ne pus aller bien loin lorsque je percutais violemment un grand homme en armure. Si tôt, celui-ci pointait son épée sur ma gorge.

- Qu'est-ce que tu fais-la-toi? Tonnait-il en appuyant un peu plus sa lame sur ma gorge.

Paniqué, je ne savais plus quoi faire, il n'allait surement pas faire de moi sa prisonnière. Il continuait d'enfoncer son épée sur ma peau, je pouvais sentir quelques goutte de sang s'échapper. Je croisais le regard du bourreau, il ne montrait aucune pitié, il semblait même fier de lui, mais avant qu'il n'eut le temps de m'achever, un violent coup de bouclier percutait sa tête. L'homme s'écroulait au sol, inconscient.

Des ténèbres à la lumière T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant