Chapitre XXIII

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Kinsley - Charlotte est-ce que tu es là ?

À peine sûre de moi, je poussais la porte de la chambre que j'avais fait attribuer à ma meilleure amie. J'entrais dans la pièce, il y faisait froid, depuis notre départ la veille, personne n'avait entretenu les feux de cheminée qui avaient fini par s'éteindre laissant petit à petit la fraîcheur s'installer. Les bras croisés, les mains sur chaque épaule afin de me réchauffer, j'avançais dans la pièce, je fis un tour sur moi-même, pas de Charlotte à l'horizon.

Kinsley - Charlotte ? Tentais-je alors d'interroger doucement dans l'espoir d'avoir une réponse.

Mais ce fut le calme plat, peut-être avait-elle laissé son alliance dans une autre pièce. Il fallait que je la retrouve, même si aucun ennemi n'avait réussi à s'introduire dans le château cela pouvait toujours arriver et il fallait que je ramène mon amie à l'abri avant qu'il n'arrive quoi que ce soit.

Je regagnais de nouveau le couloir et me dirigeais cette fois-ci dans la salle de bain commune, peut-être avait-elle enlevé son alliance pour prendre un bain. Je ne perdais pas de temps et avançais d'un pas rapide tout en prenant le soin de longer les murs. Après avoir fouillé plusieurs pièces susceptibles d'être l'endroit où pouvait être Charlotte je commençais à réellement m'inquiéter. Et si elle avait été rejoindre sa mère dehors . J'espérais que non, cela serait terrible. Je ne perdais donc pas espoir et ouvrais toutes les portes sur mon passage et ne prenait même pas la peine de les refermer derrière moi afin de ne pas perdre trop de temps. Lorsque j'arrivais à ma chambre, je poussais lentement la porte et entrais en prenant soin de refermer derrière moi. Les lieux étaient vides, il y avait toujours de l'agitation dans cette pièce d'habitude, toujours occupés par quelqu'un, lorsque ce n'était pas nous, les servantes s'activaient afin de remettre de l'ordre. J'étais attachée à cette chambre qui était mon lieu préféré à présent.

Avec émotion, j'effleurais les meubles du bout des doigts en me disant que peut-être, lorsque tout serait terminé, cette pièce ne serait plus ma chambre. Isaac ferait de Jea sa favorite et je me retrouverais seule, personne ne porterait d'intention à une femme comme moi si mon union avec le prince n'avait pas de suite. Sentant les larmes me monter aux yeux, je secouais vivement la tête afin de me remettre de mes émois.

Hésitante, je m'approchais de la fenêtre, peut-être pourrais-je apercevoir Charlotte quelques pars. Après quelques secondes d'hésitation, j'entrouvrais doucement l'épaisse tenture. Il faisait nuit noire et pourtant les éclats de feu illuminaient l'extérieur, des corps volaient sous les éclats, des cris résonnaient sans répit, mon cœur avait raté un battement sous cette vision d'horreur, j'avais porté ma main devant ma bouche pour étouffer un haut-le-cœur.

Mes yeux se perdaient dans cette vision d'horreur, je n'arrivais plus à m'en décrocher pourtant l'envie ne me manquait pas. 

Soudain, un violent vacarme avait résonné dans les couloirs, dans un sursaut, j'avais laissé retomber le rideau.

        « Le château est attaqué !  »

Hurlaient plusieurs hommes. Mon sang se glaçait lorsque j'entendis cela, les ennemis avaient réussi à investir la demeure royale. Je sentais le vent froid s'infiltrer sous la porte et j'entendais les cris des hommes plus déterminés que jamais à tout saccager. Les mains tremblantes, j'avançais lentement, il fallait que je me cache, ou que je fuis, je me retrouvais en grand danger et je n'avais toujours pas retrouvé Charlotte.

    « Fouillez chaque pièce, retourné tous sur votre passage ! » Ordonnait un homme à toute voix.

J'entendais les portes alentour s'ouvrir unes à unes s'approchant dangereusement de la chambre. Prise de panique, je saisissais une broche pointue poser sur la coiffeuse et cherchait dans la hâte un endroit par où fuir. Il n'y avait aucune autre issue que la grande porte et cela serait comme se jeter dans la gueule du loup. Le souffle cour, je fouillais chaque recoin en quête d'une planque idéale, mais rien n'y faisait, sous le lit se serait bien trop évident et tout le reste du mobilier serait déplacer de toute façon. Je me décourageais, encore une fois, je me retrouvais dans une situation dangereuse, j'avais pensé qu'après les destructions des camps sauvages plus jamais je n'aurais eu à affronter cela, mais je m'étais trompée.

Brusquement, les portes de la chambre furent ouverte d'une telle force qu'elles claquaient contre les murs. Un homme, d'une trentaine d'années, les cheveux collés à son front par la sueur affichait un sourire mauvais en croisant mon regard. À ce moment même j'avais failli m'étouffer avec ma salive tant j'avais été effrayée, d'un pas dangereusement rapide, l'homme faisait de rapide enjambés vers moi, paralysée par la peur, je n'essayais même pas de fuir, de toute façon les seuls issus semblaient maigres en cas de fuite.

Son sourire mesquin toujours accroché au visage, l'homme inclinait la tête comme pour mieux m'observer, lorsqu'il jugeait être assez proche de moi, il s'arrêtait.

- Soit gentil ma jolie, j'ai toujours eu envie de baiser une bourgeoise, si tu te laisses faire bien sagement je serais charmant et je ne prendrais pas la peine de te tuer.

Il s'avançait de nouveau, effrayée je reculais de quelques pas mais je me retrouvais rapidement bloqué le long de la commode et je ne pouvais aller plus loin, rapidement je sentais l'haleine putride du bougre sur mon visage. Tétanisée par la peur, mes mains ne pouvaient s'empêcher de trembler et lorsqu'il posait sa main sur ma cuisse, je ne pus m'empêcher de me contracter davantage, il passait maintenant sa tête dans mon coup reniflant l'odeur de ma peau en lâchant quelques gémissements afin de faire comprendre que celui-ci la lui plaisait. Avec difficulté j'essayais de me dégager de lui mais sans aucun succès, tandis qu'l devenait maintenant trop entreprenant et qu'il n'allait plus se gêner pour accéder à mon intimité, dans un mouvement brusque et impulsif, je venais planter durement la broche que j'avais toujours dans les mains dans l'estomac du violeur.

- Salope ... Murmurait-il entre deux suffocations.

L'homme tombait à terre, une tache de sang venait imbiber le tissu de son vêtement, il lui avait fallu peu de temps pour mourir. 


Des ténèbres à la lumière T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant