Chapitre XXVI

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J'attrapais un heaume traînant sur le sol ainsi qu'un long poignard. Une épée serait bien trop lourde et je ne serais surement pas m'en servir. Je me retrouvais entourée de guerrier alliés et ennemis, pourtant je gardais mon sang froid. Le poids du casque sur ma tête accaparait toute mon intention m'évitant ainsi de penser au pire comme j'avais l'habitude de faire. 

J'avançait en gardant toujours les yeux rivés sur Isaac qui se débattait inlassablement contre l'homme qui continuait de le maintenir au sol. J'accélérais le pas afin de rejoindre les chemins de ronde, de nombreux homme du camp ennemis se jetait sur moi leurs lames en avant,  je plantais la lame de mon poignard dans leur chaire et continuait d'avancer avec détermination sans porter la moindre attention aux corps sans vie que je laissais derrière moi. Je continuais de foncer, imperturbable. 

Je ne prenais aucun plaisir à tuer mais je n'en fut pas choquée. J'avais vue la mort, j'avais vécue la barbarie, j'avais affrontée la peur. Ma haine s'était longtemps réfugiée au fond de mon être, faisant de moi une personne timide, apeuré et fragile mais cela n'était pas ma vrais nature. Tous ce sang versé, tous ces actes de barbarie me rappelait ma lâcheté dans le passé, l'abandon de mes camarades. Aujourd'hui, un instinct de vengeance s'emparait de ma personne, je ne ramènerais pas à la vie les personnes de mon passé mais au moins, j'aurai la conscience un peu apaisé de savoir qu'à un moment dans ma vie, j'aurai pu épargner quelques âmes innocentes. 

Je gravissais les marches pour rejoindre le chemin de ronde, plusieurs hommes au milieu de leurs combats avaient manqué de me faire chuter dans les marches en pierre, je me retenais de justesse. Une fois en haut, les choses ne s'arrangeaient pas, les combats étaient nombreux dans la petite allée, je constatais qu'Isaac avait faiblis, ses hommes bien trop occupé par les nombreux ennemis n'avaient même pas remarqué leur prince en danger.

N'y tenant plus, non sans appréhension mais avec détermination je contournais les combattant, évitait les lames qui battaient sauvagement dans les aires et me risquait à grimper sur les créneaux. A plusieurs reprises je me rattrapais de justesse de la chut qui me serait certainement fatal fasse au vide profond de l'autre côté, mais je ne me laissais pas déstabiliser et continuait mon chemin. 

Essoufflé comme jamais je sautais au sol, je laissais tomber mon casque au par terre afin de reprendre mon souffle, le poids de celui-ci m'empêchait d'inspirer l'air, je m'en étais donc débarrassé. Lorsque je relevais la tête, je constatais la silhouette de l'ennemie juste devant moi, à moins de deux pas. Le soldat levait les bras au-dessus de sa tête, les mains liées sur son épée, la lame pointant vers le bas prêt à s'enfoncer violemment dans le corps du prince qui ne se débâtait même plus. 

Dans une longue inspiration je me redressais et saisissait fermement le plus long poignard que j'avais emportée avec moi. Dans un cri pour me donner de la force, je sautais sur le dos du guerrier qui aussitôt s'agitait dans tous les sens afin de se débarrasser de moi. Son imposante armure lui faisait perdre de son agilité et il peinait à passer ses bras derrières son dos pour m'attraper. Comprenant rapidement son incapacité à se débarrasser de moi, il brandissait violemment son épée en direction d'Isaac, s'en était fini, la lame allait le traverser d'un seul coup et il n'y survivrait pas.

Avec force, j'accrochais sauvagement ma main autour de la gorge du soldat, il ne tardait pas à lâcher quelques suffocations, puis sans faiblir, j'enfonçai sauvagement la lame de mon arme à travers sa gorge, si tôt j'entendais le métal de son épée résonner contre la pierre, il l'avait lâché sous l'effet de mon attaque. Il ne tardait pas à tomber lourdement au sol, à quelques centimètres d'Isaac qui s'était redressé aussi vite, j'avais vu ses pieds flageoler quelques instants avant qu'il ne réussisse enfin à se stabiliser. Non sans mal, je me redressais à mon tour.

- Merci de m'avoir ...

Le prince n'avait pas fini sa phrase lorsqu'il s'était retourné vers moi. Nos prunelles s'étaient croisées quelques instants laissant un lourd silence s'installer entre nous. Ses yeux s'étaient arrondie lorsqu'il comprenait que j'étais la personne qui venait de le sauver.

- Mais qu'est-ce que tu fiche ici ? éclatait-il soudainement. T'es complètement inconsciente ?

Dans une colère noire, il fit plusieurs allés retour de quelques pas en soufflant fortement puis fini par s'arrêter face à moi, il fixait un moment mes prunelles avant de venir m'enlacer avec force contre lui. 

Tout d'abord surprise, je n'avais pas réagi. C'est seulement au bout de quelques secondes que je répondais à son étreinte en passant mes bras autour de sa taille. Le moment était surement mal choisie au milieu de cette guerre et pourtant tout semblait s'apaiser lorsque je me retrouvais dans ses bras. Je le revoyais encore avec Jea mais je balayais rapidement cette image de ma tête, ce n'était pas le moment pour un scandale.

Nous nous étions séparé au bout de quelques instants, la guerre continuait et rester ainsi nous rendais bien trop vulnérable. Isaac avait décidé de me raccompagner jusqu'à l'entrée des souterrains même si j'avais refusée. Je m'étais très bien débrouillé seule jusqu'à là, pour autant il ne cédait pas. Ne perdant pas plus de temps à débattre j'acceptais qu'il m'accompagne.

Les combats s'étaient atténués sur le chemin de ronde, de nombreux ennemis avaient été tués et jeté par-dessus bord ensuite.

Lorsque nous avions rejoint la cour, enfin nos soldats avaient réussi à faire reculer les ennemis, mais cela pour combien de temps ? Sans perdre une seconde nous nous dirigions jusqu'à la porte pour rejoindre les lieux protégés.

A peine arrivé qu'Isaac s'apprêtait à repartir au combat. Dans un geste impulsif, j'attrapais vivement le bras du prince qui se retournait aussitôt vers moi.

- Fais attention à toi ...

Il m'avait répondu d'un bref sourire en me donnant un baiser furtif. Lui-même ne semblait pas serin, il était déjà bien amoché et les combats qui duraient depuis plusieurs jours maintenant l'avait beaucoup affaiblie.

- Tu ne dois pas mourir, tu n'as pas le droit, ton fils ou ta fille aura besoin de toi. Lançais-je au dernier moment avant qu'il ne reparte.

Les yeux écarquillé, il eut du mal à réaliser à cet instant ce que je venais de lui avouer. Je décidais de poser sa main sur mon ventre afin qu'il se rende compte que celui-ci était arrondie. Il mit quelques secondes avant de glisser sa main le long de mon ventre, un sourire léger se dessinait sur ses lèvres.

- Je serais le meilleur des pères, je te le promet.

Je ne sais pas si s'était à moi qu'il s'adressait ou au petit être grandissant en moi mais je ne pu m'empêcher de sourire lorsqu'il avait prononcé ses mots.

Des ténèbres à la lumière T.2Where stories live. Discover now