Chapitre XXVIII

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Je m'étais précipitée dans le couloir. Des nombreux soldats et servants s'affairaient à l'autre bout de la demeure. La victime fut accompagnée à l'infirmerie, avant que je n'eus le temps de voir de qui il pouvait bien s'agir, le soigneur avait claqué la porte afin de pouvoir faire son travail dans le calme, seulement assisté par deux servantes qui lui porterait tout ce dont il aurait besoin.

Déjà dans ma tête je m'imaginais le pire. S'il s'agissait d'Isaac, si le médecin était incapable de le sauver je me demandais comment j'allais être capable de surmonter cela. J'avais déjà perdu assez de proche comme ça, je ne voulais pas que cela arrive de nouveau il était devenu la personne la plus importante de ma vie.

Sentant les larmes me monter aux yeux, je me précipitais de descendre les escaliers menant au rez-de-chaussez. Les portes du château étaient grandes ouverte j'en profitais donc pour filer à l'extérieur. L'effervescence était la même qu'à l'intérieur, tout le monde s'était mis au travail afin de débarrasser les lieux des nombreux cadavres et des décombres. Le souffle cours, je posais ma main sur la rampe de pierre longeant les quelques marches sur lesquels je restais planter. Il fallait que je retrouve mon calme.

- Rendez les corps de nos hommes à leurs familles, brûler tous ceux de nos ennemis.

Le ton autoritaire et à la fois compréhensif me fit sortir de mon angoisse. J'avais redressée la tête en sa direction. D'un mouvement lasse, il retirait son casque, les cheveux ébouriffé et le visage tuméfié m'avait fait douter quelques secondes de plus mais sans plus perdre de temps, je descendais les quelques marches à toutes jambes jusqu'à le rejoindre. Dans un élan inarrêtable je me jetais sur le prince enroulent mes bras autour de son coup. Tout d'abord surpris, je le sentis tressaillir mais il avait finit par se détendre me rendant mon étreinte. Après quelques secondes bien trop courte à mon goût. Isaac fut appelé, un conseil allait avoir lieu.

- Je dois y aller maintenant, je dois remplacer mon père.

Sans en dire plus, le prince s'éloignait déjà. C'est seulement après quelques instants que je compris pourquoi il avait dit cela, qu'il devait le remplacer. L'homme important blessé n'était autre que le roi. Sitôt, je retournais à l'intérieur et me dirigeais à l'étage. L'agitation s'était estompée et la porte de l'infirmerie était entre ouverte. Je décidais de m'y rendre, dans l'entrebâillement de la porte je remarquais la présence de la reine auprès de son mari, assise sur une chaise, elle tenait sa main dans la sienne.

- Tu peux entrer. Annonçait-elle en relevant son regard dans ma direction.

J'entrais dans la pièce, un feu brûlait pour réchauffer l'endroit. Les souffle haletant du roi était le seul son dans cette vaste pièce. Je prenais place sur un autre siège de l'autre côté du lit.

- Que lui est-il arrivé ? Finissais-je par demander le regard pose sur le roi semblant lutté pour sa vie.

- Il a été transpercé par une épée, son foie a été durement lacéré, les médecins ne sont pas très optimistes ...

À ces mots, la reine baissait la tête, j'avais remarqué ses yeux qui s'étaient humidifiés. J'avais de la peine pour cet homme, au dépit de son immense pouvoir il s'était toujours montré humble et brave et cette femme, qui malgré les moments les plus dures avait toujours réussi à rester forte et ne pas montrer le moindre signe de faiblesse. Pourtant, aujourd'hui elle était là, comme simple épouse laissant paraître sur son visage toute la peine du monde. Toutes les règles qu'ont m'avaient évoqué semblait avoir disparu à cet instant, alors sans réfléchir davantage je me levais et venais me placer près de la reine, je venais poser une main pleine d'empathie et d'intention sur son épaule et sitôt, elle venait poser sa main sur la mienne.

Après un long moment passé dans le silence, je décidais de laisser la reine seule avec son mari. Je prenais le soin de refermer la porte derrière moi puis je me dirigeais à travers les couloirs sans vraiment savoir où me rendre.

Plus tard, j'avais apperçut Jea qui avait déjà enfilé une nouvelle toilette et s'était faite recoiffé, un large sourire accroché sur son visage, son regard était posé en direction des escaliers qui lui faisaient face.

Mon visage se décomposait lorsque je constatais que se sourire était adressé à mon mari. Pour autant je ne bougeais pas et observais la scène, je savais pertinemment à quel point j'allais être blessés en les regardants mais cela était plus fort que moi.

Dès que le prince eut gravi la dernière marche, la jeune femme s'était approché de lui son sourire accroché au visage. Elle l'observait un moment et glissait sa main sur le visage d'Isaac afin d'effleurer les blessures sur sa peau. Isaac était venu poser sa main par-dessus celle de la jeune femme, il emprisonnait les doigts de la rousse dans sa main et l'écartait gentiment de lui. Jea eut l'air confus face au geste du prince.

Isaac - Je suis désolé Jea, mais je suis marié. Expliquait-il simplement.

Jea - Et alors ? Tu es libre de faire ce que tu souhaites. Je suis prête à te donner tout ce que tu me demanderas sans rien demander en retour. Annonçait la rousse en s'approchant dangereusement de mon mari.

Isaac - Écoute, je m'en veux de t'avoir fait penser que je voulais plus que l'amitié entre nous, j'ai été maladroit mais j'ai déjà tout ce que je souhaite. Je suis désolé de t'avoir fait espérer. Je t'apprécie, tu auras toujours mon amitié mais ...

Jea - Bien sûr que non ce n'était pas une erreur, coupait la rousse qui n'appréciait pas la tournure de leur conversation.  Quel genre d'homme heureux et ayant tout ce qu'il souhaite irait voir ailleurs ? Continuait d'insister la rousse qui ne manquait apparemment pas d'argument pour convaincre le prince de ne pas la laisser.

Isaac - Voir ailleurs ? Il ne sait rien passer entre nous Jea, l'autre soir, quand tu m'as soigné, je ne suis pas repartie au combat tout de suite. C'était juste une manière de m'éloigner de toi sans te blesser alors ne m'oblige pas à être méchant avec toi afin que tu comprennes que je suis marié et que je ne cherche rien d'autre. 

Jea ne répliquait pas, sans doute savait-il que cela serait inutile. Au même moment Charlotte venait d'arriver accompagnée de Phébus, elle était accrochée à son bras et ne semblait ne plus jamais vouloir le lâcher. Isaac semblait soulager de voir le couple arriver et il en profitait pour se détourner de Jea qui attendait toujours une réponse.

Isaac - Phébus, Charlotte, ravi de vous revoir ensemble. Annonçait le prince afin de mettre un terme à sa conversation avec la rousse.

Jea - Tu finiras par le regretter j'en suis sûre ! Pestait la rousse qui s'éloignait en claquant des talons.

Voilà une réaction qui m'avait fait sourire, il n'y avait pas de doute, elle était bien la cousine de Cassandra.


Des ténèbres à la lumière T.2Where stories live. Discover now