Chapitre 12

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{PDV Jack}

     La frustration emplissait Jack alors qu'il retournait à la petite maison, claquant la porte derrière lui. Il jeta son masque sur la table et claqua son poing sur le mur, levant les épaules alors qu'il bouillonnait silencieusement de rage. Encore une fois, une autre nuit de chasse ratée. Chaque soir, il s'entraînait sur des mannequins avant de chasser, mais après huit jours, il n'avait seulement récupéré qu'une fraction de son habileté originale. Le plus souvent, il devait tranquilliser ou égorger ses victimes avant de retirer leurs organes, parce qu'il se sentait encore trop faible pour garantir une mort efficaces si elles étaient conscients.
 
 
     Cette fois, cependant, ce n'était pas la raison de sa faiblesse. Il était à son apogée aujourd'hui, le meilleur qu'il ait été depuis sa fuite de captivité. Non, cette fois, il avait échoué parce qu'il avait été distrait par l'occupant mâle de la maison qu'il ciblait. Quand il passa par la fenêtre et qu'il le trouva endormi sur le canapé, Jack fut choqué de le voir. L'homme était grisonnant et brun, avec un début de barbe et une calvitie au sommet du crâne. Tout en lui était exactement comme Buddy.
 
 
     À ce moment, quelque chose fit se stopper Jack. Il se sentait comme paralysé, sa poitrine se contractant violemment. Sa respiration devenait laborieuse et soudainement lourde, son cœur battait si fort dans sa poitrine qu'il pouvait l'entendre. Des vertiges l'envahit et il faillit tomber à genoux, ses mains était engourdies alors qu'il s'appuyait contre le mur pour se stabiliser. La sueur perlait sur son visage, et il tremblait de façon incontrôlable pour aucune raison.
 
 
     Durant ce petit moment, bien sûr, le type se réveilla et le vit. Son cri de surprise sortit Jack de tout ce qui lui arrivait, et il fit rapidement taire l'homme, tranchant sa gorge avec son scalpel, avant de courir dans le couloir. Son cri avait alerté une femme dans une autre pièce en lui disant de courir, et Jack devait rapidement prendre soin d'elle. Au moment où il l'a trouva caché dans un placard, elle était déjà sur la ligne des urgences local, et après qu'il lui ai tailladé la gorge Jack fut contraint de fuir les mains vides avant l'arrivée des policiers.
 
 
     Penser à ce sujet fit bouillir son sang. C'était tellement frustrant, si... si... Jack cria en frappant à nouveau le mur, son poing claquant si fort que la plaques de plâtre se fissura et cassa sous l'impact, laissant une brèche importante et son poing sanglant. Coupant son souffle, il serra les dents alors qu'il saisit sa main saignante, la douleur rapidement remplacé par un engourdissement. Des larmes coulaient de ses yeux alors qu'il glissait lentement vers le sol, sa vision floue.
 
 
     Pourquoi ?
 
 
     Pourquoi se sentait-il comme ça ?
 
 
     Pourquoi s'était-il arrête nette ?
 
 
     Pourquoi avait-il si peur ?
 
 
     Soudain, il se retrouva dans ce donjon au sous-sol, assis sur le sol froid avec ses bras enchaînés au mur au-dessus de sa tête. La panique le prit quand il secoua les chaînes, luttant pour se libérer. Les gants métalliques renfermant ses mains faisait un bruit résonnant alors qu'ils cognaient contre le mur derrière lui, ces bruits le faisant grimacer. Désespérément, il cria... un cris sans paroles.. un crie à l'aide... Des larmes silencieuses roulaient sur ses joues lorsqu'il entendit un rire sombre à travers la pièce.
 
 
     "Lutte tout ce que tu veux, mais tu ne sera pas en mesure de t'échapper avant un long moment." déclara une voix profonde. "Tu restera ici pour encore un looong moment." Il se mit à rire avec malveillance pendant que Jack continuait à se débattre contre ses chaînes.
 
 
     Plissant ses paupières fermées sur ses orbites vides, il émit pour finir, un cri assourdissant avant de les rouvrir pour se retrouver dans sa maison. Il était au sol près de la porte d'entrée recroqueviller sur lui même, tenant toujours sa main ensanglantée avec ses deux gants noirs teinté de rouge. Son cœur battait si fort que son corps semblait ébranler à chaque battement, et sa respiration était encore lourde. Jack haletait lourdement, il resta comme ça pendant quelques instants en attendant que son cœur ralentisse avant de retirer ses gants.
 
 
     Lentement, il se hissa sur ses pieds, titubant vers la petite cuisine et faillit presque tombé à plusieurs reprises avant d'atteindre l'évier et d'ouvrir le robinet. L'eau froide coula du bec, et éclaboussa quelque peu son visage. Il l'essuya alors qu'il regardait par la fenêtre. Le ciel noir à l'extérieur de la fenêtre fit agir le verre comme un miroir, ce qui lui permettait d'entrevoir un pâle reflet de son visage. Même si il lui était difficile de voir et de se concentrer, il pouvait dire qu'il avait l'air horrible. Sa peau était pâle, son visage fatigué et il avait des cernes sous ses orbites.
 
 
     Jack haletait en regardant son reflet, et il dut se forcer à détourner le regard. Le sang se mêlait à l'eau dans l'évier alors qu'il passait sa main blessée sous l'eau, le mélange tourbillonnait et faisait une spirale dans le drain. Ces épaules s'affaissèrent alors qu'il regardait, il attendit environ trente secondes ou plus avant de fermer le robinet et de se dirigé vers la salle de bains pour récupérer la trousse de premiers soins. Si il avait été humain, sa main aurait été rompu par le coup ; comme il ne l'était pas, elle était juste meurtri. La peau autour de ses articulations commençait à devenir pourpre et bleu avec des nuances de vert, une couleur plutôt disgracieuse, mais elle fut rapidement caché derrière plusieurs couches de bandages.
 
 
     Il soupira alors qu'il regardait sa main bandée, fléchissant ses doigts. Ça faisait mal, mais sa irai après quelques jours. Pour le moment, il se sentait juste... creux. Vide. Il ne se sentait même pas fatigué. Son esprit était actif, mais en même temps rien ne le parcourait. En fait, attendez, une chose était là : la faim. Il revint dans la cuisine et ouvrit le réfrigérateur, et en sortit un bocal avec un poumon à moitié mangé de sa dernière victime. Ce n'était pas beaucoup, mais sa suffirai. Grignotant distraitement, il s'assit lentement à la table, sans vraiment penser.
 
 
     Puis il entendit un gémissement doux et il se raidit soudain. Merde ! [Nom] ! Il entreprit de sauter de son siège et de courir vers sa chambre, seulement il se stoppa et se rassit lentement. Sans doute avait-elle entendu sa petite crise. Même si elle dormait quand il était revenu, ses cris l'aurait sans aucun doute réveillé. En ce moment, elle devait probablement être blottie dans son lit, terrifiée pour sa vie. Si elle venait à le voir tel qu'il était maintenant, sans masque avec une main bandée sanglante et encore couverts de sueur froide, et bien... Ça ne la réconforterait pas vraiment.
 
 
     Jack soupira en baissant son regard sans yeux sur sa main bandée. Qu'est-ce que c'était ?
 
 
 
{PDV Lecteur}

     L'histoire venait d'atteindre son point culminant, le personnage principal était face à son suspect numéro un, quand soudain j'entendis la porte s'ouvrir. Immédiatement je me raidis, regardant ma propre porte avec inquiétude. Je ne possédait pas d'horloge, mais en me basant sur mon avancé dans l'histoire, il ne pouvait pas être passé plus de quelques heures depuis Jack était partis. Je retins mon souffle, attendant que le nouvel arrivant donne une indication de son identité, en espérant qu'il ne figurait pas parmi les "amis" que Jack avait mentionnés.
 
 
     Bientôt je put confirmé qu'il s'agissait bien de Jack lorsque j'entendis sa voix, mais ce n'était pas très réconfortant. J'entendis un bruit sourd, puis il cria de frustration, me faisant grimacer. Mauvaise nuit, semblait-il. Je m'assis sans bouger, le livre toujours ouvert dans mes mains, priant en silence pour qu'il n'entre pas dans ma chambre et déverse sa colère sur moi. Il cria à nouveau et il y eu un autre coup de poing, mais celui-ci était plus fort que le premier, presque comme un gros fracas, puis il glapis effrayé. Pendant un moment, tout était silencieux, j'avais le cœur battant.
 
 
     Puis il hurla.
 
 
     Ce n'était pas un cri de colère comme les autres. Non, celui-ci était beaucoup plus sombre et complexe. Un violent tourbillon d'émotions sombres se trouvait dans son cri insensé, des émotions que je ne m'attendais pas à entendre de sa part : désespoir, panique, angoisse... peur. Son cri semblait si douloureux, comme un animal blessé ou coincé pleurant à l'aide. Un frisson parcourut ma colonne vertébrale lorsque je l'entendis, la douleur dans sa voix résonnait dans l'air.
 
 
     Lentement, je ferma mon livre et me leva du lit, approchant discrètement de la porte. Je ne savais pas pourquoi je faisais sa. J'approchai une main tremblante vers la poignée de la porte, mais m'arrêta avant de la toucher. Une partie de moi voulait aller à l'extérieur et voir ce qui n'allait pas, mais je ne pouvais pas me résoudre à ouvrir la porte. Je resta donc là, me sentant impuissante et paralysé en écoutant ses lamentations désespérée continuer.
 
 
     Finalement, ses cris se sont éteints, et après un moment, je l'entendis se déplacer. Je retins mon souffle quand ses pas s'approchèrent du couloir mais il allait juste dans la salle de bains à côté, fouiller dans les tiroirs avant de revenir à la partie principale de la maisonnette. Un silence assourdissant retomba sur la maison, et lentement je laissa s'échapper mon souffle. Lorsque je le fit, un faible gémissement m'échappa. Soudain, j'entendis une chaise racler contre le plancher de bois et je fis la grimace, en attendant qu'il entre, mais... rien ne se passa. Après environ deux minutes, je compris qu'il ne viendrait pas dans ma chambre.
 
 
     Tremblotante, j'éteignis lentement la lumière et retourna au lit, rampant sous les couvertures et les tirant au dessus de ma tête. Ses cris restèrent dans mon esprit encore et encore alors que je m'étais allongée, se répétant indéfiniment quand je fermai les yeux.

Chains (trad.)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant