Chapitre 27

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{PDV de Jack} 

        Fredonnant gaiement, Jack glissa soigneusement l'horloge sur le clou, après quelques tentatives pour l'accrocher correctement. L'ajustant pour qu'elle soit droite, puis il fit un pas en arrière pour jeter un coup d'œil à son travail, acquiesçant lentement. C’était une jolie pendule en métal noirci avec des aiguilles en laiton indiquant l’heure, et elle fonctionnait bien. Il avait même réussi à la faire correspondre au décor de la pièce, ou du moins le peu de décor qu'il y avait. Souriant avec satisfaction, il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et dit :
 
 
        "Eh bien, tu as enfin une horloge. Maintenant, tu peux compter le nombre d'heures pendant mon absence."
 
 
        “ Youpii.. ” marmonna elle sarcastiquement, courbé sur le lit, tourné vers lui. Riant, il s'approcha et s'assit à côté d'elle, lui tapotant la tête.
 
 
        "Le sarcasme n'est pas très mignon." commenta-t-il avec un sourire, gagnant un petit gémissement d'ennui. 
 
 
        "Les chaînes ne le sont pas non plus." grommela-t-elle, bougeant sa jambe pour qu'elle fasse du bruit. Cela lui fit faire une pause, un frisson involontaire lui parcourant la colonne vertébrale. Ce secouant rapidement avant que cela ne se voit, il secoua lentement la tête. Deux jours s'étaient écoulés depuis que [Nom] l'avait enfermé de manière impulsive dans la chambre à coucher et depuis lors, elle portait la manille presque constamment. Jusqu'à présent, elle n'avait été retirée qu'une seule fois, alors qu'elle avait besoin de mettre des vêtements plus confortables, mais sinon, il l'avait toujours laissée. 
 
 
        "Eh bien, tu T'ES mal comporté. Pense-y comme… être privé de sortie ?" Il sourit en le disant, soulevant la chaîne avec un seul doigt et la secouant un peu.
 
 
        "Tu sais..." commença-t-elle, mais elle s'arrêta. 
 
 
        "Quoi ?" 
 
 
        "... Rien." Il fronça légèrement les sourcils mais ne dit rien, décidant de laisser ce quoi que ce soit glisser. En lui tapotant le dos, il se pencha en avant et renifla ses cheveux, la rendant tendue. "... Tu es bizarre." marmonna-t-elle dans ses genoux. "Et un imbécile..." Il rit. 
 
 
        "Et j'en suis fier." rétorqua-t-il en lui tirant la langue. Elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et lui rendit son geste de façon enfantine. Souriant devant sa réaction, il fixa son masque et se leva. "Je vais préparer le déjeuner. Des demandes ?"
 
 
        "Peut tu faire autre chose que des sandwichs sans le brûler ?" Demanda-t-elle, sa voix empreinte de sarcasme, mais cela ne le dérangea pas.
 
 
        "... Probablement pas." admit-il, gloussant. "J'imagine que je vais y aller pour un sandwich." Elle ne répondit pas et il soupira en partant, se dirigeant vers la cuisine pour récupérer dans le réfrigérateur et le placard les ingrédients nécessaires à la fabrication d'un [sandwich favori]. Bien qu'il punisse [Nom] pour sa mauvaise conduite, il ne voulait pas être cruel avec elle. Cela ne ce vois peut-être pas, mais il ne voulait pas qu'elle soit misérable. Il ne voulait pas qu'elle le déteste. 
 
 
        Bien qu'il ne sache toujours pas pourquoi son opinion à son égard comptait tant pour lui... 
 
 
 
{PDV lecteur}

        je commençais à regretter vraiment d'avoir enfermé Jack dans ma chambre.
 
 
        De l'eau coula dans mon dos alors que je m'accroupis dans la douche en me frottant la cheville. Porter la chaîne pendant si longtemps laissait une marque sur ma peau, même si la chaussette la «protégeait». Dès que la douche prenait fin, la chaîne reviendrait ; Je savais que Jack attendait dehors que je termine. C'était ma punition pour mon petit acte de "rébellion", et je ne savais pas combien de temps cela durerait. Alors que je restais assise là, les mots que je retenais au fond de ma gorge, essayait de se libérer : 
 
 
        "Tu sais, tu te comporte beaucoup comme Buddy."

 
        Je ne pouvais pas le dire, cependant. Je savais que cela le mettrait simplement en colère et soulèverait des questions. Je ne pouvais pas encore parler à Jack des photos et de la vidéo, pas alors il était toujours en colère contre moi. Si je le faisais, il pourrait effectivement me tuer. En y réfléchissant, je regardai l'eau couler dans le bouchon, et je me demanda combien de toute cette eau était mes larmes. Les douches étaient agréables parce que je pouvais prétendre que je ne pleurais pas et pour le moment je voulais simplement rester là pour toujours.
 
 
        Bien sûr, je ne pouvais pas. Mes mains étaient ridées au point de ressembler à des pruneaux, alors je savais qu'il était temps de sortir. En plus, je ne me sentais pas très bien en ce moment, donc je ne devrais probablement pas rester là trop longtemps. Prenant une profonde inspiration tremblante, je me levai et fermai l'eau, sortis et me sécha. Tirant sur mon pantalon de pyjama et un soutien-gorge, j'ouvris la porte d'un air maussade. Jack était appuyé contre le mur avec un livre et dès que la porte s'ouvrit, il le referma brusquement et attrapa mon poignet me guidant dans la chambre. 
 
 
        "Assie toi", ordonna-t-il en poussant doucement mes épaules pour me forcer à m'asseoir sur le lit. Levant mon pied, il examina ma cheville avec précaution, la tournant légèrement pour mieux voir les marques. Appuyant doucement dessus avec deux doigts, il demanda: "... ça te fait mal ?"
 
 
        "Oui." grommelais-je, les dents serrées. Il soupira et relâcha ma cheville avant de se diriger vers la commode pour récupérer une chaussette épaisse, me la jetant avec un t-shirt. Je les attrapais et mit rapidement le t-shirt, suivie de la chaussette, seulement pour qu'il m'en jette une autre.
 
 
        "Met la sur l'autre pied.", dit-il. "Je change de jambe pour la chaîne." Cela me surprit, mais je fis comme il l'avait dit, ma cheville étant déjà reconnaissante du soulagement imminent. Une fois en place, il claqua la manille autour de ma cheville, obligé de prêter une attention particulière aux fils se trouvant sur le chemin en raison du matériau épais de la chaussette, avant de la verrouiller rapidement. C'était un peu serré, car cette chaussette était plus épaisse que les autres habituelles, mais au moins, il n'y aurait pas autant de traces. Une fois en place, Jack quitta la pièce et ne revint que quelques instants plus tard avec une trousse de premiers soins. 
 
 
        "C'est pour quoi ?" Demandai-je avec surprise. 
 
 
        "Pour traiter ta cheville."
 
 
        "... Oh..." Je retirai la chaussette pour qu'il puisse travailler, s'affalant sur mon dos avec mes jambes penchées sur le bord et regardant le plafond. Je me suis tu, traçant des motifs dans le bois au plafond, alors que je pouvais juste penser. C'était tellement frustrant d'être ici. Je n'avais nulle part où aller et je n'étais qu'un prisonnier... Cependant, la chaîne n'avait pas d'importance. Dernièrement, je n'avais pas d'énergie. Je pensais avoir un rhume ou quelque chose du genre, mais je n'avais pas encore envie de le dire à Jack.
 
 
        Soudain, j'entendis un grondement faible mais fort, me faisant tressauter et me redresser. Même Jack sembla surpris et tourna la tête vers la fenêtre. Déposant les fournitures dans la trousse de secours, il se leva et se dirigea vers l'extérieur, levant un peu les stores pour pouvoir regarder le ciel. Il faisait plus sombre que ce à quoi je m'attendais. Était-ce déjà le soir ? Après quelques instants, il les laissa tomber et revint, soulevant encore une fois ma cheville. 
 
 
        "Une tempête." dit-il alors qu'il reprenait les soins de ma cheville. "Elle va bientôt arriver. À en juger par le tonnerre, elle sera probablement grosse."
 
 
        "... Ah." Je hochai lentement la tête. À ce stade, je jeta un coup d'œil à l'horloge, seulement pour constater qu'il était un peu plus de cinq heures. Bien trop tôt pour qu'il fasse noir en été. Remarquant mon regard, j'imaginai que Jack souriait en relâchant sa prise sur ma cheville pour ébouriffer légèrement mes cheveux, me prenant par surprise et je recula par réflexe. Il ri un peu de ma réaction. 
 
 
        "Je savais que l'horloge serait utile." a-t-il déclaré. 
 
 
        "Tais-toi." murmurai-je en regardant ailleurs, et il rit à nouveau alors qu'il finissait son travail.

Chains (trad.)Where stories live. Discover now