Chains (trad.)

Chapitre 23

{PDV lecteur} 

        "... Et dans d'autres nouvelles, les informations vont..."
 
 
        La fatigue embrumait mon esprit alors que je me retournais, souhaitant tranquillement que la voix féminine inconnue s'en aille pour que je puisse me rendormir. Bien sûr, elle ne parti pas, me faisant grogner et tirer la couverture sur ma tête. Il y eut un silence soudain, me faisant sourire de soulagement, jusqu'à ce que je sente que quelqu'un me pinçait l'épaule. En fronçant les sourcils, je me blottis plus étroitement sous les couvertures. "Non... cinq minutes de plus." marmonnai-je. Il y eut une pause, et le coup fut remplacé par une main qui me secoua l'épaule, me faisant grogner. "Buddy, non..." 
 
 
        "Ne m'appelle pas comme ça !" Le sifflement démoniaque me fit ouvrir les yeux et je me redressa, haletant alors que je me retrouvais face à face avec Jack. J'essaya de m'écarter de lui seulement pour que mon dos s'appuie contre le dossier du canapé, me laissant efficacement piégé. Ses mains jaillirent et agrippèrent mes épaules, si serrées que je pouvais presque sentir ses ongles comme des griffes à travers ses gants, et alors qu'il parlait, sa voix fut émaillée de cette même qualité démoniaque. "Ne dis plus jamais ce nom devant moi. Suis-je clair ?" Mon visage s'était probablement vidé de couleur alors que je le regardais, hochant la tête d'un air tremblant.
 
 
        "Je ne le ferai plus." murmurai-je en tremblant violemment. "Je le promet, j'étais j-juste en-endorm-mie, e-et..." Je me laissa aller à bégayer alors que je commençais à sangloter. Son emprise sur mes épaules se tendit avant de se relâcher, et au bout d'un moment il les relâcha entièrement. Il tendit la main vers mon visage et je grimaça, levant les bras pour me protéger, le faisant ce geler. Lentement, il laissa tomber son bras mollement à ses côtés et soupira avant de s'éloigner. Je m'assis sur le canapé en me serrant dans mes bras alors que je repoussais l'envie de pleurer. Voilà ce que je reçevais pour m'être endormir sur le canapé.
 
 
        Alors que je m'assayais là, les yeux fermés, j'entendis le réfrigérateur et l'armoire s'ouvrir, suivis d'une série de tintements. Quelques instants plus tard, il me tapota l'épaule, me faisant gémir et tressaillir, et me tourner pour le regarder en face. Il resta derrière le canapé à me regarder, imperturbable par ma réaction, et tendit un bol. "Petit déjeuner." Je jeta un coup d'œil à lui puis au bol, surpris. Des Corn Flakes givrés ? Mais pourquoi étaient-ils... Oh, c'est vrai. Je lui avais dit qu'ils étaient censés être réfrigérés.
 
 
        "Merci." marmonnai-je en prenant le bol avec hésitation. Ses mains planèrent dans l'air pendant une seconde avant de tomber à ses côtés, et je me retourna pour commencer à manger seulement pour faire une pause. Pas de cuillère. Hésitante, je leva silencieusement le bol à mes lèvres pour boire avec précaution, en essayant de ne pas laisser tomber quelque goutte sur moi. En me regardant par derrière, après quelques instants, Jack se dirigea vers la petite cuisine et j'entendis un tiroir s'ouvrir. Le tintement de métal suivit, et il revint me tapoter sur l'épaule, tendant une cuillère vers moi.
 
 
        "Si tu avais besoin d'une cuillère, tu aurais pu le dire." commenta-t-il, et je haussa les épaules avec douceur. Je ne voulais pas répondre ; j'aurai pu dire une mauvaise chose et le rendre fou. Dernièrement, j'étais plus à l'aise autour de lui, mais ma confiance habituelle s'était un peu dissipée aujourd'hui à cause de mon éveil brutal. Quelques instants plus tard, Jack soupira, réalisant que je ne répondrais probablement pas. Il prit silencieusement la télécommande et ralluma la télévision, permettant à la journaliste de parler à nouveau. À ce moment-là, elle était passée à un meurtre. 
 
 
        "... Et il n'y a toujours aucun signe de pourquoi la mère a fait ça." déclara-t-elle sombrement. "La police doit encore chercher l'origine des bonbons, tous." 
 
 
        "Des bonbons ?" Marmonnai-je distraitement.
 
 
        "Les organes de l'enfants ont été prélevés et remplacés par des bonbons, puis la mère l'a poignardée au cœur. Typique de LJ." J'aivais presque laissé tomber le bol et tourna vivement ma tête pour le regarder. Il y avait un millier de questions qui me traversaient l'esprit (qui était LJ ?), Mais elles furent éclipsées par le dégoût. En avalant le morceau de céréales dans ma bouche, je posa tranquillement le bol, ayant perdu mon appétit. Voyant cela, Jack soupira mais ne dit rien, plaçant plutôt une main sur le canapé et sauta par-dessus.
 
 
        En atterrissant à côté de moi, je tressailli et je me décala instinctivement. Cependant, il passa un bras autour de mon épaule pour m'arrêter, envoyant une onde de chair de poule dans mon dos. Je m'assis immobile, momentanément étourdi, et il pris la télécommande avec son autre main et commença à surfer sur les canaux. Une partie de moi voulait protester contre ce contact soudain, mais l'autre partie savait que c'était inutile. D'ailleurs, je pense qu'il avait besoin de compagnie. Les souvenirs des photos sur le compte de Buddy tourbillonnaient dans mon esprit, me faisant frémir involontairement.
 
 
        Sentant mon frisson, Jack me lança un regard curieux mais je détourna juste les yeux. La simple vue de son masque évoquait plus de souvenirs des photos, me plongeant plus profondément dans le canapé. Jack ne dit rien et reporta son attention sur la télévision. Me sentant relativement en sécurité, il ne voudra pas s'occuper de ce à quoi je pensais, je tomba donc profondément dans mes pensée. Ma vie entière était un mensonge. Tout était plein de doutes, pas un souvenir n'était complètement claire ou à l'écart de questions.
 
 
        Alors que j'étais assise dans le silence, je regardais mes genoux, tripotant mes mains. Je jeta un coup d'œil à Jack du coin de l'œil et vis qu'il regardait la télé, bien que son masque rendait difficile de savoir s'il me regardait. Bien sûr, même s'il ne le portait pas, je ne serais probablement pas capable de le dire. Je l'avais vu sans ça, je savais qu'il n'avait pas d'yeux. Alors pourquoi continuait-il à le porter autour de moi ? 
 
 
        Beaucoup de choses à son sujet n'avaient aucun sens, et avoir son bras autour de mon épaule faisait qu'il était difficile de ne pas penser à lui. Cela me semblait lourd, impossible à ignorer et me fit sombrer un peu dans le canapé. Finalement, cependant, je réussi à l'ignorer et me leva, en gagnant un air de surprise. Je m'attendais à moitié à ce qu'il m'ordonne de m'asseoir, mais à la place il me demanda : "Où vas-tu ?"
 
 
        "Prendre une douche." murmurai-je en ramassant mon bol et en le déposant dans l'évier. Jack hocha la tête et reporta son attention sur la télé pendant que je me dirigeais vers la salle de bain. 
 

~.~.~.~.~.~.~.~

 
        Quelques heures passèrent et je m'assis sur mon lit, en train de lire un roman. J'étais tellement immergé dans le monde fictif que lorsque j'entendis un fort cliquetis, je sursauta et glapis, en faisant presque tomber mon livre. Ouvrant lentement la porte, je vis Jack pousser sa tête à l'intérieur, sans doute paraissant assez amusé sous son masque. "Je n'essayais même pas de t'effrayer." gloussa-t-il, et je bouda.
 
 
        "Tais-toi..." Riant un peu plus, il entra en portant une assiette avec un [sandwich/f]. Sa manière silencieuse de s'excuser pour ce matin, je suppose. Il posa l'assiette sur la table de nuit alors que je marmonnais un "Merci" et attendis qu'il parte. Cependant, il alla à la commode et ouvra l'un des tiroirs supérieurs, ce qui me fit changer de position et m'asseoir. "Qu'est-ce que tu fais...?" M'ignorant, il sortit une paire de chaussettes et me les lança. 
 
 
        "Mets-les." ordonna-t-il. Je les regardai confuse pendant quelques secondes avant que mes yeux ne s'élargissent, la prise de conscience s'installant lentement. Stupéfaite, je restais assise en silence tandis que Jack se tenait près du lit, tapotant son pied avec impatience. "[Nom], je n'ai pas juste besoin de te laisser porter des chaussettes..."
 
 
        "J-je n'essaierai pas de m'échapper." dis-je rapidement, avec un ton frénétique. "Je promets, je n'ai nulle part où aller, la seule personne que je connaissais vraiment est morte, et-" 
 
 
        "[Nom]." grogna-t-il, son ton était froid et calme, et je m'arrêtai. "Mets-les." Lentement, je déroula les chaussettes et j'en tira une sur mon pied droit, et dès que je tira sur l'ourlet, il fut à côté de moi, tenant la manille en métal. En l'ajustant autour de ma cheville, il s'assura qu'aucun tissu ne gênait avant de la refermer, glissant la clé dans le trou de la serrure et la faisant tourner avec un petit déclic qui envoya des frissons dans ma colonne vertébrale. Cela faisait longtemps que je n'avais pas porté cette chaîne, j'avais presque oublié ce que ça faisait. Une partie de moi avait espéré que je n'aurais jamais à m'en souvenir.
 
 
        Un petit gémissement m'échappa involontairement pendant que je le regardais, et je mis rapidement mes genoux contre ma poitrine, enfouissant mon visage dans mes bras. J'entendis Jack soupirer et sentis le matelas s'affaisser à côté de moi, suivi d'une main sur mon dos. Un frisson me parcouru la colonne vertébrale au contact soudain, mais je ne leva pas la tête. En parlant, sa voix était calme et douce, comme s'il essayait de me rassurer. "[Nom], je sais que tu n'aimes pas ça, mais j'ai besoin d'aller chasser. Je suis presque à court de nourriture, et tu l'es aussi, alors je vais devoir partir un peu plus longtemps ce soir. Je ne peux pas risquer que tu t'enfuis. Je l'enleverai quand je serai de retour."
 
 
        Je ne répondis pas, le faisant soupirer à nouveau. Quelques instants plus tard, il retira sa main et je sentis le matelas se lever alors qu'il se redressait, suivi par le bruit de ses pas. Il y eu un clic tranquille lorsqu'il ferma la porte, me laissant seul. Ce n'est qu'alors que je m'autorisa à pousser un petit soupir, me laissant tomber sur le dos et fixer le plafond. 
 
 
        On dirait que les choses se sont finalement normalisées.