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Je ne pouvais pas vous laisser sur un suspense :|

J'ai vu se consumer des montages de rêves,toutes plus belles les unes que les autres.

J'étais heureux qu'elle soit heureuse,c'était bizarre à quel point mon bonheur pouvait dépendre de celui d'une autre.
Comme si j'avais perdu le propre contrôle de mon être.
Je m'étais toujours dit que je devais être le seul responsable de mon bonheur,que mon humeur ne devait pas dépendre d'une personne,pourtant avec Elisabeth c'était différent.Je lui avais donné plein pouvoir sur moi même.

C'était peut-être ça l'amour,donner à quelqu'un la possibilité de vous détruire en espérant qu'il ne le fasse pas ?

Je pousse la porte et rentre à l'intérieur,soudain une tignasse rousse se jette sur moi.A son odeur vanillée je reconnais immédiatement ma cousine Polina,celle avec qui j'ai toujours grandi.

- Vladshik tu m'as manqué ! Murmure-t-elle.

Je me détachai d'elle quand j'entendis Elisabeth tousser.

Quel enfant,rigolais-je intérieurement.

- Elisabeth je te présente ma cousine Polina

Elle me regarda en levant les sourcils puis posa ses yeux,d'un vert intense et expressif,sur la deuxième fille de la pièce.

- Polina comme dans "Ma mère ne me forcera plus à épouser Polina" ? Demanda-t-elle sceptique.

Je levai les yeux en l'air face à son comportement des plus puéril tandis que ma cousine rougissait à vue d'œil.De base nous,les Russes,avons les joues rouges mais quand nous sommes gênés,nous sommes de véritables tomates.

- Ah Vladimir tu as vu la surprise ! S'exclame ma mère,brisant le silence gênant.

Je lui jetai un regard noir sachant pertinemment que c'est elle qui l'avait invitée.
Comme si Tatiana Dorokhov était le genre de femme à tenir parole.

- Oui nous avons tous vu je pense,lui répondis-je durement.
- Je ne voulais pas qu'elle fasse le deuil de son père seule alors je l'ai invitée.Tu comprends n'est ce pas ?
- Bien sûr,concédais-je la mort dans l'âme.

Elisabeth me regarda choquée avant de tourner les talons et de sortir de la maison par la porte d'entrée.
Je voulu la suivre mais ma mère m'interpella :

- Enfin Vladimir Polina vient d'arriver tu pourrais au moins lui montrer sa chambre.

Je tournai la tête face au visage de ma mère figé par un sourire sournois.

- Nous avons des domestiques pour ce genre tâche, clôturais-je avant d'emprunter le même chemin qu'Elisabeth quelques minutes plus tôt.

Je la trouvai assise sur le rebord de la fontaine,elle regardait l'eau immobile et j'eu l'impression qu'elle y voyait autre chose.
Peut-être un vestige de son passé ou alors elle y voyait le reflet de ses certitudes tomber en morceaux.
Dès la première seconde où Elisabeth a posé ses yeux sur  Polina j'ai compris qu'elle serait jalouse.

- A quoi penses-tu ? Lui demandais-je en m'asseyant juste à côté d'elle.

Elle leva vaguement comme si je n'avais seulement été une fine brise qui dérangeais,l'espace d'un instant,ses cheveux.

- Tu savais qu'elle viendrait ? Me questionna-t-elle enfin.
- Non c'est ma mère qui l'a fait venir.
- Tu vas l'épouser ?

Elle tourna enfin sa tête vers moi,quittant du regard l'eau tranquille,et ses yeux m'avaient l'air plus vide que d'habitude.

- Non,c'est son père qui voulait nous marier
- Elle t'a sauté dessus !
- C'est ma famille, commençais-je à m'énerver.
- Mais vous,vous vous mariez entre cousins ! S'exclame-t-elle.
- ÇA SUFFIT ! ARRÊTE DE FAIRE TON ENFANT GÂTÉ !

Je me levai pour partir mais,avant de la laisser en plan toute seule,je lui lançais d'une voix teintée par l'agacement :

- Polina est ici chez elle et elle restera le temps qu'elle voudra point à la ligne.

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant