La protégée du diable.

113.

Un jour je te veux et le lendemain je ne te veux plus ... je ne peux plus vivre avec toi,mais sans toi non plus.

Je ne savais pas réellement quand j'avais pris cette décision,tout ce que je savais c'est que je l'avais fait.
J'avais fait mon sac,emportant le strict minimum,et désormais je zigzaguais dans les couloirs essayant d'éviter les gardes.
Heureusement,j'avais eu la brillante idée d'attendre la nuit j'avais donc beaucoup moins de chance d'être repérée.A l'aide de beaucoup de stratagèmes,j'étais parvenue au pavillon extérieur.
J'attendais,grelottante à cause du vent froid qui frappait ma peau découverte,la voiture de mon acolyte pour m'emmener loin de cet enfer.

Je dû me forcer pour retenir le rire qui naissait dans ma gorge tandis que sa voiture s'avançait dans l'allée.
Presque sur la pointe des pieds,je m'avançai jusqu'au véhicule et ouvris délicatement la portière.
Je m'engouffrai ensuite à l'intérieur et fus directement calmée par la chaude température.

Sa tête pivota vers moi.Ses cheveux avaient l'air blanc à cause des reflets lunaires.

Joshua.

- Prête ? Me demanda-t-il.

Incapable de répondre,la gorge encombrée par une boule de sentiments à l'état brut,je me contentai d'un simple hochement de tête.
Il me sourit faiblement avant de faire une marche arrière et de sortir de la grande propriété de Vladimir.

- Je suis désolé de te faire prendre tous ces risques,arrivais-je à dire enfin.
- Une vie sans risque ce n'est pas une vie ! Rigola-t-il.

Un faible sourire naquit sur mes lèvres,très vite remplacé par une expression inquiète.

J'étais en train de m'évader.

Je n'arrivais pas à y croire,tout c'était passé si vite.Le jour d'avant c'était le bonheur et maintenant voilà qu'on s'entretuait.
Comment avait on pu arriver à un tel retournement de situation ?

Il est amoureux de ma sœur.

Je le savais pourtant c'était comme si ça arrivait à quelqu'un d'autre.Il m'avait caché cela.Il m'avait caché sa liaison avec le seul membre de ma famille que j'aimais merde quoi !
Et elle,elle qui était toute ma vie,elle pour qui j'avais supporté toute la douleur du monde,elle qui avait pris du bon temps avec le père du bébé qui grandissait dans mes entailles.

- Elisabeth tu veux en parler ?

Je regardais droit devant moi l'autoroute comme dans une transe.

- J'ai,j'ai vu cette photo dans sa chambre.C'était ma sœur.Ma soeur,dis-je d'une voix brisée.

Je tournai ma tête vers lui, son regard fixant la route devant nous.

- Pourquoi ? Demandais-je presque dans une plainte.
- Tu sais la vie c'est un truc merdique.
- Est-ce que ça va s'arranger ? Demanda la petite fille en moi.

Joshua souffla,lui non plus n'avait pas été épargné par la vie.
Ce garçon,c'était un dur.Pas ceux qui faisaient semblant en jouant les gros bras un cure-dent dans la bouche,lui c'était un vrai.Il en avait bavé,plus que n'importe qui, pourtant il était là.
C'était ça que j'aimais chez lui,son courage.Je le respectais.

- On est des survivants nous.Bien sûr que ça va s'arranger.
- Quand ?
- Demain ou dans deux semaines,je ne sais pas mais ce que je sais c'est que tu mérites d'être heureuse.

Doucement je lui serai sa main dans la mienne.Il n'y avait rien à comprendre de cette étreinte,seule l'amitié nous liait Joshua et moi.
Et c'était peut-être tout ce que j'avais besoin.
Un ami.