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A la fin,nous ne nous souviendrons pas des mots des nos ennemis mais des silences de nos amis.

S'en suivi un long silence, même le brouhaha extérieur ne se fit plus entendre. Comme si toute la ville avait été estomaquée par ce qu'avait dit Polina.
J'attendis longtemps que Vladimir rétablisse la vérité, qu'il dise devant tout le monde que ce n'était que sa cousine,que c'était moi sa compagne,mais il garda le silence.

Quand je me levai,le bruit que fit ma chaise me sembla si assourdissant.Soudain,
comme une émission qu'on remettait sur play les moteurs se refirent entendre dans la rue,ainsi que les respirations et les couverts des clients du dessous.

- Elisabeth assied toi s'il te plaît,m'ordonna Vladimir d'une voix sans âme.
- Pourquoi pour passer pour ta putain ?
- Elisabeth,me gronda-t-il.
- NON VLADIMIR J'EN AI MARRE ! TU NE SAUVES MÊME PAS MON HONNEUR COMMENT TU VEUX SAUVER NOTRE COUPLE ?
- Arrête de te donner en spectacle

Son ton ferme brisa quelque chose en moi.Pourtant la colère prît le dessus sur la tristesse.

- Je te déteste,dis-je la voix brisée.

Malgré son regard indéchiffrable,je tournai les talons et descendis les escaliers.Devant le restaurant,j'entourai mon buste avec mes bras.
Dehors,la pluie se mit à tomber.Même le temps semblait s'accorder à la perfection avec mon humeur maussade.
Une voiture passa devant moi et je pus y voir un couple rire aux éclats.
Sans le prévoir,j'éclatai en sanglots.Les larmes coulaient tellement sur mes pommettes rougies par le froid que je ne les différenciais même plus des cordes qui s'abattaient en dehors du perron.

Soudain,une main de posa sur mon épaule.Un court instant la petite fille en moi cru au miracle,mais quand je me retournai je vis avec surprise la femme avec qui j'avais échangé quelques mots.Sans rien dire,elle me tendit un bout de papier où était gribouillé à la va vite un numéro de téléphone.

- Nous les femmes nous devons nous soutenir,dit-elle le regard dans le vide.

Puis,aussi vite qu'elle n'était apparue,elle retourna à l'intérieur.
Je rangeai sa carte de visite dans une des poches de la combinaison avant de sortir du perron dans l'espoir de trouver un taxi.
J'agitai la main puis me rendis compte que non seulement je ne connaissais pas l'adresse de la villa mais que je n'avais pas la moindre chance de réussir à me faire comprendre.
Comme la pluie commençait doucement à se calmer,je décidai de marcher et,bravant le froid et le noir, je commençai à suivre un trottoir puis un autre,m'engouffrer dans une ruelle puis une suivante.
Et soudain,une main colla un mouchoir sur mon visage.
Et une forte odeur de produit fut la dernière chose que je sentis avant de tomber dans un sommeil profond et sans rêve.

La protégée du diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant