8 - En amoureux

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Le week-end arriva vite. Maddie trépignait à l'idée de voir son petit ami et comptait presque les minutes avant leurs retrouvailles.

Elle faisait les cent pas dans sa chambre quand elle reçut un texto d'Anthony ; il était à l'entrée du campus et serait devant son dortoir d'ici peu.

Elle se mit à danser avec une énergie inépuisable face à la mine amusée de sa colocataire, affalée sur son lit.

— C'est trop mignon, soupira Élise.

Maddie attrapa son sac de voyage contenant les affaires qu'elle avait minutieusement préparé pour ce week-end à deux et se dirigea vers la porte.

— Je crois que j'ai tout ce qu'il me faut, dit-elle en adressant un petit salut de la main à Élise.

Celle-ci lui souhaita un bon week-end en souriant. Maddie était resplendissante et semblait si amoureuse qu'Élise en ressentit un pincement au cœur. C'était tellement beau !

Élise se renversa contre ses oreillers en poussant un gémissement de désespoir.

— Moi aussi, je veux avoir des petites étoiles dans les yeux comme toi, dit-elle dans un soupir.

— Je t'aiderai à trouver l'homme de ta vie sur le campus si tu veux ! proposa Maddie en souriant.

— On aura du boulot alors, répondit Élise.

Maddie lui envoya un bisou avant de trottiner vers la porte et de dévaler l'escalier de la résidence. Elle ouvrit avec force la porte d'entrée qui se referma bruyamment derrière elle et courut vers le 4x4 qui se garait sur le parking.

Anthony en sortit et sa bouche épaisse s'étira dans un grand sourire, révélant ses deux fossettes. Son beau visage fin rayonnait et ses yeux noirs en amande pétillaient. Il était aussi excité que sa petite amie par ces retrouvailles.

Maddie se hissa sur la pointe des pieds et embrassa Anthony, les mains sur ses épaules. Anthony passa son bras autour d'elle et la serra fortement. Ils restèrent enlacés pendant de longues minutes.

Après ces embrassades, Maddie grimpa sur le siège passager tandis qu'Anthony se glissait derrière le volant. Ils quittèrent l'université et traversèrent la ville.

La circulation dense du vendredi contraignait les véhicules à rouler lentement, le couple en profita pour discuter de cette première semaine sur leurs campus respectifs.

Anthony parla avec enthousiasme de toutes les activités que proposait son université et se demandait auxquelles s'inscrire. De son côté, Maddie n'avait pas encore fait son choix. Elle savait que de nombreuses ouvertures d'inscriptions auraient lieu à Felice lors des prochaines semaines mais elle se laissait encore le temps de la réflexion.

Anthony profita d'une percée dans la file de véhicule et appuya sur l'accélérateur.

— Tu vas t'inscrire dans une équipe de sport ? demanda-t-il en regardant Maddie du coin de l'œil.

Il pensait notamment à celle de cheerleading. Maddie avait fait partie de celle de son lycée lors de son année de terminale. Même si la vie avec les membres de son équipe avait été vraiment difficile, Maddie avait adoré pratiquer ce sport.

— Je ne sais pas, murmura Maddie en regardant au loin par la vitre. Les clubs sportifs font leurs auditions durant les prochaines semaines, je verrai à moment-là.

Un silence pesa quelques instants. Maddie se tourna vers Anthony.

— Et je sais à quoi tu penses ! Non, je n'intégrerai pas les Lions.

Anthony fronça le visage sans comprendre. Les Lions ?

— C'est le nom de l'équipe de cheerleading de Felice, continua Maddie en esquissant un sourire. Je peux t'assurer une chose, si je choisis un sport, ce ne sera pas celui-là. Je ne suis pas maso, après mon expérience avec les cheerleaders l'année dernière, je n'approcherai plus un pompon.

Anthony posa délicatement sa main sur la cuisse de Maddie.

— Tu es douée, Mad, tu pourras choisir le sport que tu veux.

Il le pensait vraiment, Maddie était une jeune fille très sportive et talentueuse. Elle avait pratiqué la danse et la natation à un haut niveau, et pourrait s'investir dans un nouveau sport sans difficulté.

— Si j'en choisis un, s'exclama Maddie.

Elle avait été si marquée par le harcèlement qu'elle avait subi pendant sa terminale qu'elle n'était même pas sûre de vouloir intégrer quelle qu'équipe que ce soit.

Le trafic se fluidifia, Anthony en profita pour accélérer et se fraya un chemin entre les véhicules. Maddie s'abîma dans le silence pendant le reste du trajet. Ils roulèrent plusieurs dizaines de kilomètres et finirent par pénétrer sur le campus de Stanfild.

Maddie vit défiler derrière la vitre d'imposants bâtiments de pierre grise et fut surprise de voir le nom de Stanfild s'afficher absolument partout ; sur les tee-shirts, les casquettes, les bâtiments, les poubelles et même les voitures.
Les gens étaient fiers d'appartenir à cette université, sans aucun doute !

Anthony se gara devant une construction haute de cinq étages. Il récupéra le sac de voyage de Maddie et invita sa petite amie à le suivre. Il expliqua que son dortoir n'était pas mixte et désigna du menton le bâtiment à leur droite ; c'était celui des filles. En voilà une bonne nouvelle ! Maddie était ravie.

Ils grimpèrent l'escalier jusqu'au dernier étage et rejoignirent la porte numérotée 506. En cherchant sa clé dans le tréfonds de sa poche, Anthony expliqua qu'il profitait du fait que son compagnon de chambre ne soit pas encore arrivé pour la faire venir ici tout le week-end. Maddie acquiesça en silence et préféra ne pas penser à après, quand le colocataire serait là. Comment pourraient-ils passer du temps et surtout des nuits tous les deux ?

La chambre accueillait deux lits jumeaux ainsi que deux petits bureaux avec leurs chaises et deux bibliothèques identiques. Maddie se fit intérieurement la réflexion que peu importait l'université finalement, les chambres ne différeraient pas les unes des autres.

Un matelas était nu et un autre couvert d'une couette et de multiples oreillers. Maddie remarqua une porte dans un coin de la chambre. Anthony sembla lire dans ses pensées car il lui signifia de suite qu'il s'agissait de la salle de bain. Maddie revit instantanément les douches communes de Reggio Hall et envia son petit ami quelques secondes. Cette pointe de jalousie fut rapidement remplacée par du soulagement et de la satisfaction ; Anthony était bien installé, dans de bonnes conditions, c'était ce qui importait.

Le couple passa le week-end enfermé dans la chambre, à profiter de se retrouver tous les deux, ne sortant que pour manger – quand il ne se faisait pas livrer.

Le dimanche soir, c'est à regret qu'ils reprirent la route en direction de Felice. Quand Anthony se gara sur le parking goudronné de Reggio Hall, Maddie réalisa combien le campus était désert. La rentrée officielle avait lieu le lendemain, tous les étudiants étaient certainement cloîtrés dans leurs chambres, occupés à la préparer studieusement.

Anthony et Maddie sortirent du 4x4 et s'assirent sur le capot de la voiture. Anthony glissa sa main dans celle de sa petite amie et noua leurs doigts. Pendant quelques instants ils restèrent en silence, collés l'un contre l'autre, le regard vers le lac. Le soleil commençait à baisser, laissant une traînée flamboyante dans le ciel. Ils profitèrent de la vue, du calme et du silence.




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