28 - Onde de choc

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Après l'annonce d'Élise, le silence s'était éternisé dans la pièce, lourd, s'épaississant tellement qu'il en devenait presque consistant, palpable. Maddie avait eu du mal à reprendre ses esprits. Le mot « coma » tournait en boucle dans sa tête. Elle détestait Sally, vraiment, mais ça, c'était trop. Trop triste. Trop grave. Trop sérieux. Trop dramatique pour qu'elle puisse se réjouir.

Maddie et Élise avaient quitté la pièce en hâte, laissant Anthony rejoindre son université. Avant d'accepter de partir, il avait demandé une dizaine de fois à Maddie si elle était sûre. Voir le visage de sa petite amie se décomposer avait plutôt tendance à le pousser à rester mais Maddie n'en avait pas démordu. Elle était choquée par ce qu'elle venait d'apprendre, certes, mais ce qui lui importait était d'être avec ses amies, de pouvoir soutenir celles qui avaient assisté à la scène.

Anthony avait compris, il savait combien Maddie pouvait faire preuve d'empathie. C'était l'une des choses qui faisait qu'il l'aimait tant. Il l'avait embrassé longuement avant de reprendre la route, reportant à un prochain jour son récit de sa propre soirée d'Halloween. Raconter ce qu'il avait vécu la veille semblait bien moins important maintenant, voire même indécent, compte tenu des circonstances.

En arrivant dans la salle d'entraînement des Lions, les deux amies y trouvèrent une partie de l'équipe, tournant en rond, les visages graves. Les autres étaient dehors, assises sur la pelouse, malgré le froid.

En quelques jours, la température avait brutalement chuté et il faisait de plus en plus souvent gris. Le soleil avait disparu depuis quelques minutes derrière un épais voile, comme pour rendre le moment encore plus sombre, plus sinistre.

Élise et Maddie se précipitèrent sur Meredith et Kristen qui se levèrent d'un bond en les apercevant. Elles s'enlacèrent longuement. Meredith n'arrivait pas à calmer ses pleurs.

— C'est de ma faute, bafouilla-t-elle d'une voix blanche.

Maddie fronça le visage en secouant la tête.

— Mais non ! Qu'est-ce-que tu racontes !

Meredith inspira profondément et expliqua entre deux hoquets.

— J'avais vu que quelque chose n'allait pas. J'avais remarqué qu'elle n'était pas bien et je l'ai laissé faire toutes ces figures.

Élise la serra contre elle en lui caressant les cheveux.

— Mere, tu n'aurais pas pu anticiper ce qui allait se passer. Et Sally est une grande fille, si elle ne se sentait pas bien, elle aurait dû s'arrêter d'elle-même.

— Ce n'est pas comme si Sally aimait écouter les conseils qu'on lui donne, surtout quand il s'agit de cheerleading, ajouta Maddie.

Ses amies sourirent, repensant au fait qu'effectivement, personne n'aurait pu empêcher Sally de faire ce dont elle avait envie.

Les jours passèrent et les nouvelles n'étaient pas bonnes. Sally ne se réveillait pas. L'émotion était vive chez les Lions. Même si la plupart des membres de l'équipe ne portait pas Sally dans leur cœur, elles étaient toutes sensibles à ce qui lui était arrivé. Elles s'étaient toutes s'étaient succédé à son chevet et Maddie s'était plusieurs fois posé la question de s'y rendre ou pas.

En se réveillant, un beau matin, elle était enfin décidée. N'ayant cours que l'après midi et ne travaillant pas à la bibliothèque ce jour-là, elle avait toute la matinée pour elle. Elle irait voir Sally. Maddie n'avait pas de voiture, alors avant d'aller prendre son petit-déjeuner, elle se renseigna sur les horaires de passage des bus.

Ainsi, une heure et demie plus tard, elle faisait face à l'entrée de l'hôpital. Le bâtiment moderne se dressait devant elle, impressionnant. Elle inspira un bon coup et se dirigea droit vers les portes coulissantes. Elle les passa et se rendit à l'accueil. L'hôtesse lui indiqua le numéro de chambre et l'étage à rejoindre.

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