Au-revoir

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**corrigé** Dites-moi si vous voyez d'autres fautes ;)

BOOM!

Je relevais brusquement la tête en sursautant.

-Mademoiselle De Lucas, voudriez-vous nous faire l'honneur de rester avec nous je vous pris.

Mon professeur de philosophie, Monsieur Ray, venait de laisser tomber un énorme livre sur mon bureau pour me faire revenir à son cours. Cela avait parfaitement fonctionné et maintenant je levais la tête vers lui alors qu'il me parlait froidement et qu'il me fixait de ses petits yeux froids aussi foncés que son âme. Je me contentai de me retourner vers les autres qui n'avaient pas raté cette occasion pour se moquer de quelqu'un. Il faut croire qu'aujourd'hui, c'était moi. J'étais certaine que ça aurait pu être le début d'une série de mauvais traitement à mon égard, mais pas de chance, ils allaient devoir se trouver quelqu'un d'autre.

-Vous trouvez ça drôle? Vous n'en avez pas fini de rejeter votre mal-être sur tout le monde? lançais-je en me retournant vers la classe. Grandir ne vous ferait pas de mal.

Mon propre ton me surprit, jamais je n'avais osé répondre avant aujourd'hui.

-De Lucas ça suffit! Concentrez-vous sur mon cours ou sortez!

Je regardais le philosophe en ayant l'aire de réellement réfléchir à sa question. Puis, d'un haussement d'épaules, je pris mon sac à dos et me levais.

-Si vous sortez de cette classe, vous n'y mettrez plus jamais les pieds!

Je me retournais vers mon professeur pour lui offrir mon plus beau sourire.

-Quel dommage... Dis-je en faisant une mine triste. Je ne planifiais pas de revenir.

Je levais mes deux doigts d'honneur en me dirigeant vers la sortie.

En sortant dans le couloir, j'entendais Monsieur Ray fulminer contre mon comportement plusieurs mètres plus loin, ainsi que les exclamations des élèves. J'avançais lentement en regardant pour une dernière fois ce qui m'entourait. Les murs étaient de couleurs beige délavé  et contenaient plusieurs affiches sur les différentes équipes sportives de l'université. Les certains casiers qui se trouvaient dans cette partie de l'établissement étaient d'un vieux bleu marin. En y réfléchissant bien, ça ne faisait qu'un an que je fréquentais cet établissement, mais mon choix de partir avait été planifié bien avant que je n'intègre cette école. J'avais donc mélangée le travail et les études. J'allais en cours le jour, faisais mes devoirs pendant mes temps libres et travaillais le soir. Au début, c'était plus qu'épuisant, mais je me suis vite habituée. En passant devant la vitrine qui contenait tous  les trophées  gagnés par les différentes équipes sportives, je croisais mon reflet à travers la vitre. Mes cheveux auburn tombaient en cascade jusqu'à mes hanches. Ils ne possédaient plus la brillance et la douceur d'autrefois. Ma peau blanche ne contrastait pas bien avec mes yeux gris. Ils avaient perdu de leurs étincelles et des cernes bleus ne rendaient pas la chose beaucoup plus attrayante, au contraire. Je ne cessais de fixer mon reflet en pensant à ce que ma mère m'aurait dit. Elle m'aurait sans doute fait remarquer le manque de joie et de vie qui émanait de moi par le passé. Que je ne ressemblais plus à sa petite rouquine. Elle ajouterait même qu'une jeune femme au début de la vingtaine ne devait pas se laisser aller de cette manière. Ou encore que je n'étais plus la belle jeune fille d'avant et que je devais changer cela si je désirais que l'on me remarque.  Cette pensée me fit sourire, car c'était plus elle qui désirait que je sois remarquée par la gent masculine et non le contraire. J'avais des objectifs en vue et l'amour me ferait changer de cap. Il ne fallait pas que ça arrive. De toute façon, le seul garçon que j'avais ramené à la maison avait rapidement sorti la tête la première. Ah ma mère. Je décidais de poursuivre mon chemin et de cesser de me regarder dans la glace. Peu importe, ce qu'elle avait pu pouvait croire, je m'étais toujours préféré au naturel. Savoir qu'aujourd'hui, ma mère ne remarquerait rien chez moi et qu'elle ne s'inquiéterait  plus pour moi me fendait le cœur. Encore plus en sachant que c'était par choix qu'elle le faisait. S'était l'équivalent de m'abandonner, comme mon père l'avait fait avant elle.

Alpha - Âmes-sœursWhere stories live. Discover now