Alpha - Âmes-sœurs

Flash back

Dahlia

J'actionnais la paume de douche. Je retirais lentement les vêtements trempés suite à ma subite envie de pleine air, et les laissais tomber au sol. Je me lavais rapidement et m'empressais d'enrouler une serviette épaisse autour de moi.

S'était la première fois depuis je ne sais plus combien de temps que j'étais seule avec moi-même  sans danger et bien vite, je me retrouvais à fixer mon reflet dans le miroir. Je devins soudainement consciente de chaque petites parcelles de mon apparence. Chaque ecchymoses avait l'aire 10 fois plus prononcés dut à ma peaux porcelaine.J'étais vraiment amochés J'enfilais mes sous-vêtements et la paire de jogging qui était censé m'appartenir. Lorsque je levais mes bras pour enfiler le chandail, une douleur m'élançait au niveau des cotes.  Je levais le tissus et fixais la longue cicatrice qui se rendait un peu plus loin derrière mon dos.

Toc. Toc.

- Dahlia? Est-ce que ça va? Entendis-je de l'autre côté de la porte en sursautant.

Je ramassa mes vêtements trempés à la va vite et les mis dans un panier. Je me regardais une dernière fois en fronçant des sourcils et ouvris la porte.

Kaiden était là et me regardais en souriant.

- J-Je veux juste une brosse à cheveux. Dis-je nerveusement sans savoir quoi lui dire d'autre.

Idiote.

Il décroisait ses bras de sa poitrine et entrait. Il restait devant moi de façon à ce que son corps frôle le mien alors qu'il s'étirait le bras et attrapait ce que j'avais demandée. Une fois la brosse en main il me la tendit. Prise d'un sentiment nouveau  provoqué par sa présence tout près de moi, je ne pus faire un seul mouvement. Mon pouls s'accéléra et ma respiration se coupa lorsque je levais la tête vers son visage à quelque centimètre du mien. Se n'était pas de la peur. Malgré sa ressemblance avec son frère qui m'avait tant fais souffert, tout ce que je voyais dans ses yeux à lui, s'était de la douceur et... sans doute de l'amour. L'espace qui nous séparait semblait se rétrécirent à chaque seconde.Différente vagues d'émotions me submergeaient les unes après les autres et je ne savais pas si s'était une bonne chose ou une mauvaise. Son visage tout près du mien, son souffle sur mon visage et ses lèvres à portée des miennes. Je fermais les yeux malgré moi. Sauf que lorsque je senti ses doigts effleuré la courbe de mon visage, mon esprit me transporta ailleurs.

J'étais de nouveau dans cette pièce humide, enchainée et blessée. Des mains répugnantes se baladaient sur mon corps alors que je me débattais. Des lèvres m'embrassais la bouche avec férocité. Lorsque mon agresseur trouvait que je me débattait trop, il me mordit la lèvre inférieure et me libéra de son emprise en me giflant.

Et soudainement, j'étais de retour dans la salle de bain là où le temps s'était arrêté. Mes mains tremblaient et mes yeux étaient rempli de larmes. J'étouffais un sanglot et bousculait Kaiden en sortant de cette endroit.

- Dahlia!

Entendis-je crier derrière moi.

Sans lui laisser la moindre chance de parole, je me retournais vers lui en laissant les larmes coulées.

- Je ne peux pas!

Lui criais-je en jetant la brosse par terre.

- Je ne peux pas te laisser m'aimer parce que je ne me souviendrais pas. Jamais. M'exclamais-je hors de moi.

Ses yeux me transpercèrent tellement ils étaient rempli d'émotions.

- C'est normal que tu dises sa maintenant, tu viens tout juste d'arriver et...

Je le coupais.

- Non. Je le sais, au fond. Dis-je en posant une main sur ma poitrine.

- Comment peux-tu dire une telle chose alors que tu ne sais même plus qui tu es?

Demanda-t-il en serrant des poings.

Sa remarque me blessa. Parce que justement, je n'avais plus aucun repère et j'étais perdu au milieu de moi-même. Tout ce qu'il me restait était une version abimé, non détruite, de ce que j'avais été. Mais au lieu de lui dire cela, je préférais lui refouler toute la haine et la colère qui faisait rage en moi.

- Je peux pas parce que TU es lui! Je ne veux pas toujours être obligés de revivre ce que ton frère m'as fais à chaque fois que tu vas essayer de t'approcher de moi. Je veux l'oublier.

Et voilà s'était sorti. Il était trop tard maintenant, plus de retour en arrière.

- Je ne suis pas comme lui..

Dit-il plus calmement, presque tristement.

- Ah non? Criais-je hors de moi. Alors qu'est-ce qui me garantis que tu ne vas pas me faire de mal à la seconde que je te contredirais? Qu'est-ce qui me garantis que tu ne me forcera pas à faire des choses que je ne veux pas faire? Et qu'est-ce qui me garantis que tu ne vas pas te transformer en je ne sais quoi et puis je finirais morte?

Son regard passais de la colère à la surprise.

Il fit un pas dans ma direction.

- Je pourrais pas.

Dit-il simplement en hochant nonchalamment les épaules.

- Je ne pourrais jamais faire aucune des ses choses, surtout pas à toi.

Il fit un autre pas mais je reculais.

- Je veux partir.

Dis-je en croisant les bras sur ma poitrine.

La peine que je vis dans ses yeux me fit presque aussi mal qu'un coup de poignard dans l'abdomen mais je tins bon, s'était pour le mieux.

- Je crois que tu as besoin de repos..

Commença-t-il en se pinçant le nez.

- J'ai besoin de me retrouver...

Chuchotais-je pour moi-même en regardant mes pieds.

Lorsque je relevais la tête ses yeux cherchèrent les miens mais je regardais partout sauf vers lui.

- Je suis sérieuse.

Dis-je plus fermement.

Il laissait échapper un long soupire.

- Je te laisse la chambre pour se soir.

Dit-il en se retournant, en se dirigeant à l'extérieur.

Cette fois, je ne le suivis pas. Sa avait été une mauvaise idée, il me fallait garder mes distances. Je ne savais plus où j'en étais. J'étais en partie consciente que pour lui, nous avions une histoire tout les deux mais pour moi, il était toujours un inconnu. Un inconnu qui apparemment avait le pouvoir de me faire revivre les pires moments de mon existence, également les seuls dont je pouvais me souvenir. Je montais rapidement les marches furieuse et me rendit à sa chambre. Qu'est-ce que je suis censé faire? Je me laissais tomber sur le grand lit en ignorant que ses couvertures avaient son odeur et toutes les pensées qui tournaient en boucle dans ma tête. Tranquillement, je sombra dans un sommeil agité.

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