Chapitre XIV

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Allez, je vous publie un chapitre avant d'aller me plonger dans un texte de Sartre... comme j'ai hâte ! (Notez l'ironie)
Enfin, bref ! Ness a encore eu l'une de ses idées stupides mais qui vont lentement lui faire comprendre le statut qu'elle occupe dans cette nouvelle société.
Bonne lecture, mes petites créatures ! 🧚🏼‍♀️

Ayélé ♥️

🌙

>NESS

      Un cauchemar.

      Un film d'horreur.

      Ou les deux combinés.

       J'étais bien loin de l'atmosphère enfantine des Disney. Les éléments se déchaînaient comme s'ils avaient décidé de rendre ce dimanche encore plus terrifiant qu'il ne l'était déjà. Même si j'avais abattu la capuche du manteau que j'avais volé sur mon visage, j'étais tout de même trempée de la tête au pieds. Je nageais dans mes bottes empruntées à Athénaïs, je sentais l'eau ruisseler sur mon corps alors que j'étais censée être protégée et le vent anéantissait toute volonté de marcher droit si bien que j'avais l'air totalement bourrée.

      Le soleil avait également foutu le camp, comme s'il était lui-même terrifié face à ce qui se passait en contrebas. De sorte que le Secteur était plongé dans une obscurité très peu rassurante. Et ça faisait sans doute plusieurs heures que j'étais dans les rues pour retrouver mon cousin. Aucune idée, je n'avais pas pensé à prendre de montre.

     À quel moment m'étais-je dit que sortir était une bonne idée ?

      Je finis par courir sous l'avancement d'un toit en croyant que cela allait m'aider à échapper à la pluie mais ces foutues trombes d'eau tombaient dans tous les sens. Grelotant de froid, je croisai les bras et me les frictionnai pour avoir plus chaud. Plus qu'inutile. Je posai ma tête contre le mur mouillé et fermai les yeux.

     En plus d'avoir des idées de merde, je m'étais complètement perdue.

     Et bien, on te félicite Ness.

     Soudain, de drôles de grognements s'élevèrent à quelques pas de moi. Un frisson remonta le long de mon échine et, interloquée, j'ouvris lentement les yeux et regardai à ma gauche. Je ne voyais personne mais les « Pitié » et les « Je vous en prie » me signifièrent très clairement qu'il y avait quelqu'un.

      Devrais-je courir ? Sans doute.

      Mais au lieu de cela, je demeurai immobile, le regard rivé à la ruelle. Et ce que je craignais finit par se produire.

       « Par pitié, épargnez-moi. Je serai... Ah ! Je serai exemplaire ! »

       Je me raidis au moment où un homme apparut au bout de la rue puis s'écrasa de tout son long sur le bitume, une main difforme sur sa cheville. Il se mit à hurler, ramper pour échapper à son prédateur puis bascula sur le dos. Quelques instants plus tard, une bête énorme surgit et s'approcha du visage de l'homme. Trop loin pour voir net et la météo ne m'aidant pas trop à discerner les expressions et les formes, je ne vis qu'une masse poilue extrêmement imposante.

      « S'il... s'il vous plaît », sanglota l'homme alors que la pluie battait et le vent sifflait.

      Et sans aucune once de pitié, le monstre s'attaqua à son cou. Les bruits qu'il émettait quand il mangeait me donnèrent envie de vomir. Je ne restai pas plus longtemps et m'enfuis sans savoir où j'allais. La seule chose dont j'étais sûre était que je devais m'éloigner le plus possible de ce prédateur car, comme l'homme, j'étais une proie. J'étais persuadée qu'il ne faisait pas partie des surnaturels. C'était donc un humain. Comme moi.

AU-DELÀWhere stories live. Discover now