Chapitre XVI

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    « Ortie aime les tatouages maintenant ? se moqua Gabriel.

    - C'est pas drôle ! J'en ai jamais fait !

    - Alors tu étais bourrée et tu ne t'en souviens plus.

    - Mais non, enfin ! Tu sais bien que je déteste l'alcool », fis-je, en grinçant des dents.

    Gabriel me sourit en s'adossant au mur devant lequel nous étions. Il sortit un paquet de cigarettes de la poche de son blouson, l'ouvrit et alors que j'allais le réprimander comme avant, je vis avec perplexité que son paquet était rempli de cure-dents. Visiblement amusé par ma réaction, il en sortit un et le coinça dans ses dents. Quelle était l'utilité de faire ça ? Et d'où venait ce dessin, bon sang ?

    « J'ai besoin d'avoir quelque chose dans la bouche, se justifia-t-il.

    - Tu ne fumes plus ?

    - Non, ça ne me fait plus rien. Mais le geste me manque. »

    Je haussai des épaules, dubitative. Je l'étudiai attentivement et ne pus m'empêcher de me dire qu'il était encore plus beau et séduisant qu'avant. Et je ne saurais dire pourquoi mais cette nouvelle habitude qu'il avait prise pour remplacer la clope lui donnait un air ravageur.

    Ridicule à souhait.

    « Arrête de me mater, Ortie ou fais-le plus discrètement », fit-il, un sourire en coin.

    Je levais les yeux au ciel quand Gabriel se détacha du mur pour héler quelqu'un. Je détachai mon regard de mon meilleur ami qui mâchouillait son cure-dent pour pivoter vers l'interpellé qui s'avérait être Émile. Ce dernier nous salua de la main, en manquant de donner un coup à son voisin et trottina jusqu'à nous. Avec une profonde lassitude, je remarquai qu'il portait un t-shirt sur lequel apparaissait la fée clochette et que son sac était couvert de visages appartenant aux méchants des Disney's.

    Et il était dangereux, donc...

    « Gaby ! hurla Émile en se jetant dans les bras de mon ex-meilleur ami qui grogna. Comment tu vas, Prince Charmant ?

    - Prince Charmant ? » répétai-je, moqueuse.

    Si j'avais osé l'appeler comme ça, je me serai faite courser et plaquer au sol aussi violemment qu'au rugby.

    « Ça va, grommela Gabriel.

    - Qu'est-ce qui se passe ? Tu veux que je te prêtes un nouveau DVD ?

    - NON ! s'exclama Gab en soupirant, me lançant un regard en coin.

    - Pas besoin de réagir comme ça en présence d'une fille, Charmant, rit Émile, il n'y a pas de honte à...

    - On est pas venu pour ça », le coupa mon ancien ami en plaquant ses mains sur la bouche du manticore.

    Les yeux rieurs, Émile hocha la tête pour lui signifier qu'il allait nous écouter et loin d'être serein, Gabriel rendit à sa bouche sa liberté. Un sourcil arqué, je me demandais bien ce que Gab cachait comme ça. Mais ce n'était pas le plus important pour le moment.

    Nous emmenâmes Émile loin de la foule et lui expliquâmes que nous avions besoin de son aide. Je lui expliquais que le garçon dont je lui avais parlé dimanche soir s'avérait être mon cousin et qu'il était retenu par ses semblables. Émile parut très embêté et le fut encore plus lorsque je lui demandais s'il pouvait jouer "l'alpha puissant" pour le récupérer.

    « Non, je ne peux pas faire ça, fit-il, angoissé.

    - Émile, tu es le plus puissant, insista Gabriel.

AU-DELÀWhere stories live. Discover now