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La rousse se trouvait assise en cours, elle s'ennuyait et dessinait quelques gribouillis sur son cahier. Plus rien ne lui semblait intéressant. Son téléphone vibra dans sa poche. Sans se préoccuper que qui que ce soit le remarque elle sortit son téléphone qu'elle posa sur son téléphone. Shakespeare avait appris à créer un double d'elle-même qui n'était qu'un reflet n'effectuant que des actions mécaniques. Personne ne pouvait la remarquer. Le message qu'elle venait de recevoir la prévenait d'un braquage de banque, toutefois le signalement était bizarre. Les hommes seraient sortis de nulle part et seraient des hommes affluents de la ville, sûrement déjà bourrés de frics. Shakespeare disparu de la salle de classe laissant son ombre laisser paraître aux autres qu'elle était encore là.
Elle grimaça en atterrissant sentant son genou la tirailler. Vingt quatre heures et un genou totalement consolidé en apparence ne suffisait visiblement pas pour effacer la douleur. Un des braqueurs se tourna vers elle en jurant, Shakespeare aperçu tout de suite les yeux noirs de l'homme. Les m^mes que les siens. Ce qu'elle ne comprenait pas c'était le semi-automatique qu'il avait en main. Pourquoi ne se servait-il pas de ses pouvoirs ? La jeune femme observea l'aura du démon qui était très faible autour de son receptacle. Ce n'était donc qu'un emprunt. Elle avait compris ce qu'il était mais l'inverse était faux. C'est sûrement pour cela qu'il braqua son arme sur la rousse sans savoir qu'elle n'était pas une humaine normale.

"A terre ou tu es morte !" menaça le braqueur

Cette voix fit ricaner le démon de Shakespeare. S'il pensait qu'une telle arme était capable de la tuer , il se fourrait le doigt dans l'œil. La rousse essaya de retenir son démon mais celui-ci parla pour elle.

"Essaye pour voir. J'aimerais bien que tu me montres ce que tu sais faire avec ton joujou." provoqua la jeune femme un grand sourire sur les lèvres.

L'homme n'hésita pas une seconde avant d'envoyer une rafale sur Shakespeare. Cependant, les balles ne touchèrent pas la jeune femme. Comme déviée par une force invisible. Toutes s'écrasèrent dans le mur derrière elle, sans toucher aucun otage. Plus il s'acharnait plus le sourire de Shakespeare s'agrandissait. Le bruit ne passa pas inaperçu attirant les complices du braqueur. A leur tour, ils imitèrent leur ami pensant probablement pouvoir faire mieux que lui. Le mur était maintenant criblé de balle, Shakespeare n'avait toujours aucune blessure. Un des hommes décida de s'en prendre aux otages, s'ils ne pouvaient pas atteindre cette gêneuse, ils allaient se servir d'innocents pour la mettre au pli. La rage monta à l'intérieur de Shakespeare qui ne parvenait plus à réfléchir distinctement. Un bouclier sauva la vie sur l'homme en costume déjà face contre terre mais au lieu de simplement dévier la trajectoire de la balle, celle-ci ricocha et se logea directement dans l'épaule du braqueur. Dans un sursaut de lucidité, Shakespeare avait réussi à ne pas le tuer. Elle pouvait encore sauver le réceptacle de l'âme démoniaque.
Le blessé hurla de douleur en lâchant son arme se tenant la blessure. La balle avait touché un nerf, ça n'allait pas le tuer mais sacrément l'amocher. Shakespeare souffla pendant une demi seconde reprenant son calme.

"Posez vos armes." ordonna-t-elle "Le prochain qui tire est mort."

Sa menace ne sembla pas les impressionner puisqu'ils braquaient à nouveau son arme sur elle. Mais avant qu'ils n'aient pu appuyer sur la gâchette, leur arme se plia en deux. Shakespeare les envoya sur le sol face contre terre. Sans jeter un regard aux otages, elle leur ordonna de sortir. Une fois sûre qu'aucun humain était dans les parages, elle ferma les portes pour être certaine que personne n'assiste à la scène. Elle ne pourrait pas gérer un humain hystérique. Shakespeare tendit une main vers elle, attirant vers elle, les ombres démoniaques les obligeant à quitter leurs hôtes. Puis elle les détruisit ne laissant derrière eux qu'un tas de poussières. Ensuite, elle relâcha la pression sur les corps humains et sortit par la porte d'entrée, se fichant bien qu'on puisse la voir. Personne ne pourrait la reconnaître. Les policiers lui ordonnèrent de lever les mains en l'air, la jeune femme soupira et se téléporta face à une journaliste qui faisait un compte-rendu en direct de l'événement. Celle-ci était choquée que la rousse puisse être en un clin d'œil face à elle. Shakespeare se posa face à la caméra un sourire mauvais aux lèvres.

"Tremblez monstres, vous ne pourrez plus vivre en paix. Je serais là pour tous vous traquer jusqu'au dernier."

Sans dire un mot de plus, la rousse se téléporta à nouveau et se retrouva assise sur sa chaise, pile au moment où la sonnerie annonçait la fin du cours. Elle rangea ses affaires tranquillement, il ne lui restait plus que quelques mois avant d'obtenir son diplôme. Après, elle se l'était juré, Shakespeare allait disparaître pour chasser les créatures qui n'avaient rien à faire sur la Terre. Puis elle mettra fin à sa vie. Jamais elle ne connaîtra ce monde, où aucun démon n'agissait. Un monde sans magie et sans peur. Elle se l'était juré. Peu importe ce qu'elle allait devoir sacrifier. Mais le premier qu'elle allait retrouver était le démon qui l'avait obligé à assassiner un homme.

Shakespeare [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant