Lexy est une ancienne danseuse de night-club au passé compliqué, elle devient serveuse en plein coeur de Los Angeles, non pas par choix, mais par nécessité. Un soir, elle va faire la connaissance d'une grande célébrité, un homme à l'apparence triste...
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
6 Octobre 2010 Dallas, Texas. 10.45 pm
- Lexy ta posture ! Si tu ne te tiens pas comme il faut, tu peux te blesser. Recommence et avec un peu plus de confiance en toi s'il te plaît.
Cette chère et adorable personne qui me réprimande comme une moins que rien n'est autre qu'une professionnelle de danse de Night-Clubs avec un parcours digne de ce nom. Mais son âge ne lui permet plus d'exercer, alors elle a ouvert cette petite enseigne au fin fond du Texas pour donner envie à des petites adolescentes de progresser dans le milieu. Le public recherché est en général les cas les plus désespérés. Je n'ai encore jamais rencontré une personne me disant qu'elle rêvait de faire ça depuis toute petite et qu'elle n'était pas dans le besoin. Je tourne une nouvelle fois autour de la barre avec une posture plus gracieuse cette fois-ci. Elle tape dans ses mains pour que je tienne pendant le rythme de la musique, les autres filles me regardent sans le moindre jugement dans le regard. Elles le savent, ici c'est pareil pour tout le monde. Tu fais ce que tu dois faire et ensuite tu reprends ta misérable petite vie. À cause de la fatigue, mes bras ne tiennent plus et je trébuche du haut de mes talons.
- Si tu ne prends pas ce cours au sérieux, la porte est grande ouverte. - dit-elle froidement.
- J'ai passé une mauvaise journée. - dis-je en me massant les chevilles.
- Ce n'est pas mon problème, tu dois être prête pour le grand jour.
Je ne veux pas en faire mon métier, ma tante aimerait bien pourtant. C'est une affaire de famille, elle veut me voir dans les clubs comme elle, mais ce n'est pas dans mes projets d'avenir. Partir d'ici et quitter le Texas, ça oui. J'adore danser, j'ai ça dans le sang et puis ça m'occupe l'esprit, mais me trémousser devant des hommes de tout âges ne m'emballe pas plus que ça. Elles me répètent toutes que je finirai bien par en avoir l'habitude. La sonnerie du téléphone de notre pro de la danse se met à résonner dans la salle, les filles prennent leurs affaires rapidement pour partir dans les vestiaires se remaquiller, deux miroirs seulement sont disponibles, premier arrivé premier servi.
Je me penche pour ramasser mon sac et enfile mon long manteau noir, je sais très bien que mes talons rouges et mes bas ne passent pas inaperçu dehors et que sous ce vêtement quelque chose de plus extravagant si cache, mais je n'ai pas le temps de me changer dans le vestiaire. Je m'engage vers la sortie et pousse les portes du hall, encore une nuit désespérante qui s'annonce. Sur le chemin du retour, je ne fais pas attention aux sifflements ni aux gestes déplacés et aux animaux affamés que sont certains hommes.
J'ouvre le vieux portail vert bouteille à moitié rouillé puis j'écrase ma cigarette contre le mur du taudis qui nous sert de maison. À l'intérieur une odeur s'en dégage, mais ce n'est certainement pas que du tabac. Je pose mon sac sur le sol et monte à l'étage à travers la fumée qui me pique les yeux. Soudain, la voix grave et tiraillée de ma tante résonne dans toute la maison.
