Chapitre 9 : Le toit

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Quand nous étions en voiture, c'était très silencieux

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Quand nous étions en voiture, c'était très silencieux. La seule question posée concernait mon frère. Je ne sais pas dans quel hôpital il sera transféré et s'il sera loin de moi, mais Matthew s'est gentiment proposé de m'y conduire. J'ai d'abord refusé, puis finalement je me suis dit que sa proposition était bien trop gentille pour l'ignorer, je suis donc revenue sur ma décision quelques minutes après. Alors que je fixe les bâtiments dans les hauteurs de Los Angeles, une idée me vient alors, je lui demande de s'arrêter.

La nuit promet d'être agréable et plutôt tranquille pour une fois, il y a très peu de monde dans les rues. Je lui ai demandé de m'attendre puis je suis rentrée dans un magasin pour ressortir avec une bouteille de rosé.

- Vous plaisantez ? - dit-il.

- Non. Venez.

Matthew a les mains dans les poches et marche à côté de moi en regardant un peu partout à l'affût du moindre photographe. Je vois bien qu'il ne semble pas tranquille, c'est pour ça que nous serons mieux en haut qu'en bas.

- Où m'emmenez-vous ?

- Auriez-vous peur ? - dis-je en lui tournant le dos.

Je n'ai pas de réponse, mais une fois qu'il me voit retirer mes chaussures pour monter sur un muret pour atteindre des escaliers qui mènent aux toits, il se met à rire.

- Je vous préviens, si vous ne montez pas je commencerai la bouteille sans vous ! - dis-je en remettant mes chaussures tout en montant les escaliers, deux exploits en un.

Je l'entends grimper plus facilement que moi, puis il passe à côté de moi avant de m'offrir sa main pour m'aider. Je connais cet endroit par coeur et je remercie Tom de me l'avoir fait découvrir. Une fois sur le toit, je vois qu'il est tout aussi surpris que moi. La vue est superbe d'ici, C'est le premier endroit où nous sommes venus en arrivant à Los Angeles. Tom avait sorti une bouteille de champagne et nous avions tous trinqué à notre nouvelle vie.

- Je comprends maintenant... C'est magnifique.

- Le nombre de fois où je suis venu danser ici à l'aube pendant que certains dormaient encore... - dis-je à voix haute.

- Vous dansez ?

- Oh... Eh bien. - dis-je en levant la bouteille. Il me faudra beaucoup de courage si je dois vous en parler.

- Et comment comptez-vous l'ouvrir ?

Il a déjà oublié que j'étais serveuse ? Je le défis du regard, puis je sors des clés de mon sac et en plante une dans la bouteille.

- Il faut utiliser une clé qu'on enfonce entièrement dans le bouchon, à quarante-cinq degrés environ avant de tourner en tirant vers le haut - dis-je en ouvrant la bouteille. Et le tour est joué !

Je lui tends alors, fière de moi, mais celui-ci ne bouge pas. Il me regarde en souriant d'une façon adorable. Je baisse alors le bras, mais il me désigne la bouteille pour que je commence la première.

- J'apprécie d'être en votre compagnie. - dit-il.

Je rougis à ses mots, ne trouvant pas le courage de lui avouer que moi aussi j'apprécie sa compagnie, je m'approche du rebord. Nous nous y asseyons et heureusement aucun de nous n'a le vertige. Nous fixons la ville et les quelques personnes qui passent en bas, il y a un sentiment de liberté et c'est ce que j'apprécie quand je viens ici. Alors que je tourne la tête vers lui, je le vois pensif et son regard triste ne le quitte toujours pas. Pourtant même si j'arrive à le faire rire, il est bloqué. Comme-ci il se retenait de ne pas être heureux un instant, que ça lui était interdit.

- Je ne sais pas ce qui vous rend aussi triste Matthew, mais j'espère vraiment qu'un jour vous aussi vous réussirez à sourire à nouveau.

Il tourne la tête vers moi d'un air surpris, ses yeux parcourent mon visage comme-ci il voulait se rassurer que ce c'était bien réel et que je venais bien de prononcer cette phrase.

- J'ai l'air si malheureux que ça ?

- Excusez-moi.. Non ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.

Je crois que j'ai à nouveau fait une gaffe et je me maudis moi-même en portant la bouteille à mes lèvres. Je bois un peu plus qu'il ne faut, d'un coup, celui-ci me la retire des mains et la dépose derrière lui. Je déglutis en évitant son regard, je crois que j'ai fais une nouvelle gaffe.

- Vous avez raison. Je ne suis pas heureux et j'aimerai vraiment que ma vie redevienne comme avant... Je ne crois pas au hasard, mais je pense que nous avons un énorme point en commun vous et moi. - dit-il en soutenant mon regard.

- Lequel ? - dis-je d'un souffle.

- Vous avez envie de m'aider parce que vous aussi, vous avez connu l'enfer et maintenant vous avez envie de vivre plus heureuse que jamais.

Je n'arrive plus à respirer convenablement, il a entièrement raison. Ses pupilles se dilatent et mon coeur fait un bon dans ma poitrine, la ville semble n'éclairer que nous. La panique me submerge et je me recule du rebord précipitamment.

- Pouvez-vous me ramener ? Je travaille tôt demain... - dis-je rapidement.

C'est faux. Sans un mot, il se lève à son tour et passe devant moi comme un courant d'air et je ressens une douleur à la poitrine. Il n'a pas aimé mon silence... Pendant que nous redescendons, nous nous tenons un peu éloignés l'un de l'autre, comme-ci une barrière venait subitement de s'installer entre nous. Il ne m'aide pas comme tout à l'heure mais je le sens tout de même regarder où je mets les pieds et cela me rassure un peu.

Dans sa voiture, l'ambiance est en revanche de plus en plus oppressante. J'aurais tellement voulu qu'il allume la radio pour au moins ne pas nous faire subir ce moment très gênant. Heureusement le trajet est plutôt court, il s'arrête en bas de mon bâtiment.

- Merci d'avoir passé un peu de temps avec moi ce soir. - dis-je pour essayer de me rattraper.

Il ne me répond pas, je suis vraiment une gourde. Quand je parle je suis trop froide et directe et quand je ne réponds pas c'est encore pire. Alors que ma poitrine est sur le point d'exploser, il se penche sur moi pour atteindre la portière. Son parfum m'envahit les narines, ses cheveux me frôlent et me chatouillent au passage. Une fois à moitié ouverte, il se redresse et arrête son visage près du mien. Je fixe ses lèvres puis monte jusqu'à ses yeux, son souffle se mêle au mien. Je n'arrive pas à me détacher de son regard rempli d'une tension que je n'ai jamais vue jusqu'à maintenant. D'une main il déplace une mèche de mes cheveux à mon oreille puis il se penche jusqu'à ma joue pour y déposer un baiser d'une infinie douceur. Une fraction de seconde c'est tout ce qu'il faut pour me faire perdre l'esprit à cet instant.

- Bonne nuit. - murmura-t-il en reprenant sa place.

Je ne sais même plus si je respire ou si je deviens bleue, rouge peu importe. Ma conscience intérieure est en pleine euphorie avec mon coeur. Je suis complètement chamboulée, les mains tremblantes j'ouvre la portière et sors de sa voiture. Sur le point de la claquer, je me ravise et me penche à son niveau.

- Vous avez raison, moi aussi j'ai envie d'être heureuse, comme sept autres milliards d'habitants sur cette planète. Nous y arriverons, un jour.

Je me redresse et rejoins mon bâtiment, au loin j'entends le moteur de sa voiture rugir avant de partir en trombe. La main bloquée sur la porte du hall, je m'arrête et me tourne face à la route. Une fois hors de ma vue, je baisse les yeux. Toujours plantée devant l'entrée, je prends conscience de ce qu'il s'est passé et une partie de moi qui était malheureuse s'est évaporée à l'instant. Les choses commencent à rentrer dans l'ordre, peut-être même qu'elles s'améliorent.

Dangerous Love - Tome 1Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum