Chapitre 11

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-Travis...

Ce n'était qu'un murmure. J'ai levé les yeux et même si j'étais d'une part content de le voir, d'un autre côté, j'étais déçu. Ce n'était pas le Mayers que je voulais. Mais au moins j'avais de la visite.

-Bonjour docteur.

Il a rit doucement avant de m'étreindre brièvement. Les contacts physiques n'étaient pas les bienvenus durant les visites au parloir.

-Comment ça va depuis la dernière fois ?

-Mieux. J'ai été placé en isolement pour ma sécurité. On me donne des tranquillisants avant de dormir pour ne pas que je fasse de crise mais la plupart du temps ça va.

-Bien. Tant mieux. Je suis soulagé même si t'abrutir avec des médocs n'est pas la meilleure des solutions. Je suis ici pour deux raisons.

-Lesquelles ?

-Premièrement pour te montrer que tu n'es plus seul. Et aussi parce que...

-Allez-y, l'ai-je encouragé.

-J'ai peut-être une solution pour que tu sortes d'ici plus vite. Bien sûr, ça risque de prendre un peu de temps quand même et ce n'est pas fiable à cent pour cent mais si ça peut marcher, on doit le faire.

-Faire quoi ?

Cette fois, mon cœur tambourinait contre ma cage thoracique mais par espoir. L'espoir de peut-être quitter ces lieux plus tôt. Je ne devais pas m'enflammer aussi vite mais c'était plus fort que moi.

-Comment ?

-J'ai contacté un avocat. Il s'est renseigné sur toute ton affaire. Il a vu ton dossier médical et je lui ai dit tout ce que tu m'as dit à l'hôpital. Ne m'en veut pas s'il te plaît !

Comment lui en vouloir ? Il voulait m'aider ! Même si je n'étais pas fier qu'une personne de plus soit dans la confidence, il avait juste fait ça dans mon intérêt. Seulement, est-ce que ça allait servir à quelque chose ?

-Qu'est-ce qu'il a dit ?

-On pourrait demander un vrai procès. Tu as marchandé avec les autorités mais tu n'as pas parlé de tout ça. Ils n'ont rien pris en compte à part les noms que tu as donné. Tu pourrais avoir des circonstances atténuantes...

-Me servir de ce que j'ai vécu pour être libéré plus tôt... C'est... Mal non ?

-En quoi c'est mal Travis ?

-Je... Bien sûr que je faisais ça parce qu'il me l'ordonnait mais j'aurais dû être plus fort aussi. J'ai... J'ai été lâche. J'aurais pu tenté de m'enfuir mais j'étais paralysé par la peur qu'il me retrouve. Qu'il me le fasse payer. C'était facile parce que tant que je suivais ses ordres je savais que je ne craignais rien.

Une larme solitaire s'est écrasée sur ma joue. Au diable les interdictions, il s'est levé et m'a serré très fort. Longtemps. Arley, avec une mine désolée, a ouvert la porte en nous demandant de nous écarter.

-Pardon, a murmuré le docteur Mayers.

-Désolé, je peux faire quelques exceptions mais là, je suis obligé d'intervenir. Si quelqu'un passe par là, nous allons tous avoir des soucis.

Nous avons attendu qu'il referme avant de poursuivre notre conversation.

-En tant que médecin, je suis témoin de ce que tu as vécu ici ainsi que des mauvais traitements que tu as subi par le passé et qu'on a noté à l'hôpital. L'infirmier d'ici pourra témoigner aussi si il est d'accord. Peut-être même un gardien même si j'en doute. Ça leur donnerait une mauvaise image que de dire qu'ils ont mis trop de temps à interrompre un passage à tabac.

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