Chapitre 15

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Parker se tient devant moi la bouche grande ouverte. Même avec cet air idiot, je le trouve mignon.

Il avance vers moi mais je recule en plaçant une main entre nous. Il la regarde, surpris, puis relève des yeux larmoyants sur mon visage. Il est bon comédien, je suis forcé de l'admettre. Le coup des larmes je pourrais presque y croire. Mais ça ne prend pas.

-J'arrive pas à croire que tu sois revenu.

-Dommage hein ? Toi qui voulais que je prenne cher...

-Je ne savais pas que c'était toi, dit-il pour se défendre.

-En quoi ça change quelque chose ? Tu dis ça chaque fois que quelqu'un se fait arrêter ? Sans savoir ce qui l'a amené ici ? Pourquoi il a dû faire ça ?

Il baisse les yeux. Je n'arrive pas à croire que je lui parle de cette façon. Il ne m'a jamais inspiré que douceur et tendresse voilà que je m'adresse à lui avec froideur et colère.

-Je suis désolé Travis.

-Pas autant que moi Parker.

-Je suis content que tu sois rentré et que tu ailles bien.

-Ce n'est pas parce que je suis revenu que je vais bien. Rien ne va. Rien n'a été depuis que j'ai été forcé de quitter ta maison, je réplique sentant la colère monter de plus en plus en moi.

-Est-ce qu'on pourrait se voir plus tard dans la journée ? Dans un autre endroit pour discuter ? Ose-t-il proposer.

-Tu ne manques pas de culot Parker Mayers. Après deux ans et demi à savoir où j'étais tu n'as pas eu le moindre geste envers moi. Et là, je devrais accepter de te voir pour discuter ? Non. Je ne suis pas prêt.

-C'est faux ! Et puis....Pas prêt, ça veut dire qu'il y a au moins une petite chance alors.

Je me sens fondre à l'intérieur. Ses yeux expriment un vrai chagrin. Il ne peut pas être si bon acteur... Je ne dois pas me laisser amadouer. Ça me fait toujours mal de ne pas avoir eu de ses nouvelles. Je ne sais pas si je m'en remettrai. Accepter si vite ce serait comme si rien ne c'était passé.

-Dix sept ans, je dis.

-Quoi ?

-Ça fait dix sept ans qu'on ne s'était pas parlé.

-Je sais oui. Crois-moi je ne t'ai jamais oublié. Quand j'ai su que c'était toi j'ai essayé de te parler ! Tu dois me croire !

Je n'y arrive pas. J'ai tellement souffert chez Edward et après. Je ne peux pas balayer tout ça d'un revers de la main. Je ne peux pas le croire sur parole alors que je ne le connais plus.

-Désolé. Je ne peux pas.

Il saisit mon poignet et je me recule prestement. Pourtant ce n'est que lui. Mon ami d'enfance. Celui pour qui j'aurais tout donné. Celui pour qui je donnerai tout aujourd'hui encore malgré la peine qu'il m'a infligée. Je le sais et pourtant, son contact m'est insupportable là de suite.

-Ne me touche pas !

C'est le moment que choisi Isaac pour débarquer. Il baragouine quelque chose à propos de Connor et de ses idées stupides en m'invitant à rejoindre le bureau de son père. Sans un regard pour Parker, je le laisse me guider.

-Désolé.

-T'excuse pas. C'est pas grave. Je ne peux juste pas le voir maintenant. Ça...

-Ça te fait trop mal ?

-Oui.

Il hoche la tête se montrant plutôt compréhensif, frappe à la porte et s'éclipse en me laissant avancer dans la pièce. Je ferme derrière moi et regarde monsieur Mendez. Il me tend la main et m'invite à m'asseoir.

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