Chapitre 22

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Je ravale mes larmes. Si je craque maintenant, Parker qui ne semble pas prendre conscience de tout ça, comprendra que quelque chose ne va pas. Je ne veux pas lui gâcher les derniers moments avec sa mère.

-Il ne le réalise pas. Ne lui dis rien Travis. Il faut qu'il profite de cet instant.

Je hoche la tête. Quand Ashley m'appelle pour que j'aille à ses côtés, je le fais sans attendre. Elle embrasse ma joue et prend mes doigts entre les siens.

-J'ai vu grandir mon fils avec un vide en lui. Je l'ai vu devenir un homme. Je l'ai vu être mal. Il allait tellement mal ces deux dernières années. Puis tu es revenu. Il est heureux maintenant. Vous n'étiez que des enfants mais j'ai vu à quel point le lien qui vous unissait était fort. Je sais qu'il y a plus aujourd'hui.

Elle attrape de sa main libre les doigts de son fils et les noue aux miens.

-Tous les deux, vous êtes faits pour être ensemble. Je suis comblée aujourd'hui. Je vous aime très fort.

Nous nous regardons lui et moi. Larmoyants. Souriants mais infiniment tristes. Parce qu'il sait qu'il va la perdre un jour mais il n'a pas idée que ça va venir plus vite qu'il ne le pense. Moi, parce que cette femme a été une véritable mère durant mon séjour ici. Je n'ai jamais su ce que c'était que d'avoir une maman et ça ne m'a jamais vraiment manqué parce que mon père m'apportait tout ce dont j'avais besoin mais c'est quelqu'un comme elle que j'aurais aimé avoir si j'avais pu choisir. Elle est géniale.

-Promettez-moi de ne plus jamais être loin l'un de l'autre.

-Promis, nous répondons en chœur.

Cette visite m'a épuisé moralement parlant. Parker lui, ne fait que parler de sa mère qui souriait, qui était belle aujourd'hui. Pour lui c'est un miracle. Je ne peux qu'imaginer le choc qu'il aura quand il apprendra que ce n'était que le sursaut de vie de la fin. La dernière ligne droite. J'en suis malade. Je n'arrive pas à participer à la conversation. Je n'avale quasiment rien du repas qu'il a préparé et qui sent merveilleusement bon. Il est déçu mais comme toujours ne dit rien. C'est une vraie perle ce garçon. Beaucoup à sa place ne serait pas resté aussi calme.

-Je me sens un peu fatigué et barbouillé. Je suis désolé. Je ne dois pas être de très bonne compagnie.

-C'est pas grave. J'espère quand même que tu as aimé la journée .

-Bien sûr. C'était génial. J'espère qu'on refera ça bientôt.

Il retrouve un peu de sa gaité. Mais pour combien de temps ?

-Va te coucher. Je vais ranger.

-Je vais t'aider. J'ai encore envie d'être avec toi.

-Ok.

Il détourne le regard en s'empourprant. Je le trouve attendrissant. Nous débarrassons tous les deux puis il part se préparer pour la nuit. Je passe à mon tour dans la salle de bain. Nous ne nous sommes pas embrassés aujourd'hui. Il a l'air perdu quand je repasse dans sa chambre et qu'il est assis sur le lit.

-Bonne nuit, dit-il doucement.

-J'ai pas le droit à un baiser avant ? J'ose demander.

-Bordel ! J'osais plus espérer.

Il m'attire contre lui. Je me retrouve à califourchon sur ses genoux. Je ne me sens pas mal parce que, même si on m'a dit qu'en amour il n'y avait pas de "dominance" j'ai quand même un peu l'impression d'être en position de force et ça me rassure. Notre échange est plus passionné que la veille. Il y a plus d'urgence quand sa langue vient chercher la mienne. Je pense qu'il a besoin d'être rassuré. Je fais de mon mieux pour lui faire sentir que j'ai envie d'être avec lui aussi. Que j'ai besoin de cette proximité autant que lui. Je me colle un peu plus contre son corps. Ses mains glissent sous mon t-shirt pour caresser la peau de mon dos. S'il ne tente rien de plus ça ira. Si jamais il veut autre chose, je ne suis pas prêt. Mais un rejet lui fera du mal. Je ne sais pas quoi faire.

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