Chapitre 30

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-J'ai mal au dos...

-Ouais c'est pas très confortable.

-Je n'ai pas envie de bouger, boude-t-il comme un gamin.

-Moi non plus.

-Je suis trop bien comme ça avec toi.

-Je croyais que tu avais mal au dos, je le taquine.

-Ouais mais on s'en fiche en fait puisque je te fais un énorme câlin...

-C'est moi qui devrait prendre soin de toi, dis-je au bout d'un petit temps de silence.

-Pourquoi ?

Malgré ma position, j'arrive à faire un petit mouvement d'épaule.

-Tu le mérites.

-Quand j'étais petit, c'est ce que tu faisais, me rappelle Parker. On peut échanger les rôles aujourd'hui. J'aime bien m'occuper de toi comme ça.

-Et qui le fait pour toi ?

-Tu ne t'en rends même pas compte mais quand on était à la maison, après la mort de ma mère, tu le faisais. Peut-être inconsciemment parce que c'est dans ta nature d'être doux, gentil et prévenant mais moi, ça m'a fait du bien. Je n'aurais jamais tenu sans toi. Je ne tiendrai pas si tu n'es pas là.

-Je... Waouh. Je ne sais pas quoi dire. J'ai pas l'habitude d'entendre ce genre de choses.

-Il va bien falloir. Est-ce que... Est-ce que cette fois on ne va vraiment plus se lâcher ?

-Je n'en ai pas envie.

-Moi non plus. Je veux qu'on soit ensemble. Pour de bon. Je t'ai attendu très longtemps Travis.

Je me sens fondre comme neige au soleil. Limite si je ne pousserais pas un petit cri aigu comme les adolescentes devant un film à l'eau de rose. Le genre de "Awwww trop mignon" avec les yeux en coeur. Mais si ça se trouve même si je n'ai rien dit, j'ai cette tête en ce moment ! Ridicule...

-T'es vraiment niais toi ! Je m'exclame pour masquer mes vraies pensées.

-Casseur d'ambiance ! M'accuse-t-il en riant.

-Baratineur ! Je réplique aussi sec.

-Mais tu m'aimes...

-Mais je t'aime.

Je n'ai pas peur de le dire. Je suis désormais certain que c'est réciproque. Il sait tout de moi et il est ici. Il m'accepte, il m'aime et me désire malgré tout. J'ai confiance. Enfin. Il m'aide à me débarrasser petit à petit de toutes ces sombres images de mon passé.

-T'as faim ?

Il hausse un sourcil.

-Pour une fois c'est toi qui prépare le repas ?

-Oui.

Nous nous levons et ne remettons que nos pantalons. Il me suit à la cuisine.

-C'était ta maison avant n'est-ce pas ?

-Oui. Comment tu as su ?

-Quand Connor a eu de tes nouvelles il a appelé Isaac qui m'a tout dit et moi j'ai appelé mon père. J'ai réussi à te retrouver à partir de là.

-Évidemment.

-Tu sais... J'ai même appelé Arley.

Je me tends quand il parle de lui.

-Tu l'as vu hein ?

Il doit le savoir s'il l'a appelé. Et puis je ne comptais pas lui mentir.

-Oui et d'ailleurs, pourquoi tu n'as pas jugé bon de me dire la vérité à son sujet ?

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