Chapitre 33

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Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Je ne pensais qu'à ce soir. Au moment où j'irai chercher leur putain de colis. Je sais que je dois être confiant. Le père d'Isaac s'est arrangé pour qu'une voiture surveille les lieux discrètement. Ils me suivront de loin jusqu'à l'adresse que les types me fileront. Des renforts viendront ensuite pour tous les embarquer. Je doute que ce soit véritablement fini après ça mais peut-être qu'au moins j'aurais la paix. Des réseaux comme ça sont immenses. Et puis il y en a toujours un pour reprendre le flambeau. J'espère simplement qu'après, ils comprendront qu'ils doivent me laisser tranquille. Si toutefois ce n'est pas un putain de piège pour me flinguer et se venger.

Je soupire en remarquant que je n'ai pas avancé d'un pouce dans mon boulot. La pause déjeuner est pour bientôt alors je me dépêche. Je n'arrête pas de me poser mille questions. Quand vient l'heure de sortir pour manger je suis soulagé même si je n'ai pas faim du tout. J'ai l'estomac noué. Je pousse la porte pour respirer un peu d'air frais. Je suis surpris de trouver Parker devant sa voiture.

-Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne dors pas ?

-On ne se voit pas beaucoup à cause de mes heures de boulot. Ça craint de bosser de nuit. Avant ça ne me dérangeait pas mais maintenant...

Je souris doucement en m'approchant pour lui voler un baiser.

-Tu veux qu'on aille manger quelque part ?

-J'aimerais bien qu'on aille juste chez toi ou chez moi, dis-je presque dans un murmure.

-Ça va ?

-Je suis fatigué. T'as raison c'est nul que tu doives bosser de nuit. Je me suis habitué à dormir avec toi et là...

-Oh. Encore deux jours à tenir. On peut aller chez moi. C'est plus près.

Je n'ai pas complétement menti. C'est vrai que ça fait bizarre de ne pas l'avoir à mes côtés mais toute cette histoire me retourne le cerveau. Le principal c'est qu'il ne sache rien. Qu'il soit en sécurité. Je ne suis pas seul. Isaac et son père sont avec moi sur ce coup-là.

-On prend un truc en route ?

-Si tu veux oui.

Il s'arrête juste deux minutes pour prendre des sandwichs que nous mangeons dans sa petite cuisine. Je n'étais pas revenu ici depuis cette fameuse nuit où il était parti en courant.

-Ça me manque que tu ne sois plus ici, dit-il tout à coup.

-Je... J'aimais bien vivre ici. Mais j'ai retrouvé ma maison et même si je l'ai envisagé je n'ai pas envie de m'en séparer.

-Je comprends. C'est normal. Je m'étais juste habitué à vivre avec toi et à avoir de la compagnie.

-Peut-être que... Qu'un jour... Pas maintenant mais quand...

-Vas-y. Tu peux dire ce que tu as sur le coeur. C'est moi, sourit-il pour me rassurer.

-On pourrait habiter ensemble. Pour de vrai. Partager une maison. Notre maison. Quand on sera prêt.

Je n'arrive pas à interpréter les émotions qui se lisent sur son visage. J'ai peur d'avoir dit n'importe quoi. D'avoir brûler des étapes importantes. Je n'y connais rien. Je suis vraiment nul. Je ne sais pas au bout de combien de temps on est censé faire ce genre de proposition. Son silence ne fait que confirmer que j'ai fait une énorme boulette. Je repousse mon repas à peine entamé et me dirige dans la salle de bain pour me rafraîchir. Quand j'en ressors il est là à m'attendre debout devant son lit. Je n'ose même pas le regarder.

-Travis ?

-Hmm ?

-Ce que tu as dit... T'en as vraiment envie ? C'est pas juste sur un coup de tête ?

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