Chapitre 26

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J'attends une heure. Puis deux... Puis toute la soirée. Et la nuit entière. Je n'ai pas bougé du lit incapable de faire le moindre mouvement. Je suis juste anéanti. Vide.

Le soleil se lève alors que j'espère encore qu'il va revenir. Qu'il va me dire qu'il avait juste besoin d'encaisser mais ça ne sert à rien d'espérer. C'est terminé. La petite bulle de bonheur dans laquelle je m'étais enfermé avec lui vient d'éclater. Par ma faute. Je suis tout engourdi quand je me décide enfin à me relever.

Je passe par la cuisine boire un verre d'eau. Le repas qu'il avait préparé hier soir est intact. Comment ça a pu basculer à ce point ? C'est le cœur lourd que je me rends dans la chambre que je n'occupe plus depuis un moment déjà. Les cartons sont encore dans un coin. Je les ramasse. Je récupère le reste de mes affaires, ne résiste pas à prendre la boîte qui contient toutes les lettres de Parker même si ça me fera plus de mal qu'autre chose, puis je sors de la maison. Je verrouille la porte et mets la clé dans la boîte aux lettres.

Je monte dans ma voiture et démarre. Je pars d'ici. Je dis adieu à un bonheur trop court. Je passe devant mon lieu de travail sans m'arrêter. Plus rien n'a d'importance. Tout est fichu maintenant. Mes gestes m'ont conduit au cimetière. Je vais voir mon père. Je ne sais pas quoi faire d'autre. Vers qui me tourner ?

Comme si quelqu'un avait entendu ma demande silencieuse, mon téléphone sonne. J'ai l'espoir fou que ce soit lui mais c'est Arley. Je ne sais pas pourquoi je décroche mais je le fais. Je n'ai pas le temps de dire un seul mot que déjà, il prend la parole.

-Dis-moi que tu vas bien.

-Je ne veux pas te mentir, je réponds. Qu'est-ce qui se passe ?

-Le pote d'Oliver l'a appelé parce que tu n'es pas venu bosser. On a flippé.

-C'est rien de grave. Pourquoi il m'a pas juste appelé moi ?

-Ouais c'est vrai c'est con. Aucune idée. Mais où tu es ? Pourquoi t'es pas parti bosser ?

-Parce que... Ça n'a plus de sens. Plus rien n'a de sens. Ça n'a plus aucune importance...

-Qu'est-ce qu'il t'a fait ? Demande-t-il d'une voix dure.

-Rien. C'est moi. J'ai tout gâché.

-Ça m'étonnerait. Écoute, je vais dire à Oli de te couvrir avec son pote. Est-ce que... Je sais pas, tu veux me rejoindre quelque part ?

J'ai envie de dire non mais je réalise une chose. Lui il sait. Il a eu du mal à encaisser mais il ne m'a pas lâché pour autant même si pendant un moment ça été difficile. Alors j'accepte de le retrouver à l'adresse qu'il m'a donné. J'ai besoin d'un ami qui me connait et que je ne dégoute pas. Je me gare devant une petite maison qui se situe dans la ville d'à côté. Je n'ai pas le temps de sortir de l'habitacle qu'il est déjà à l'extérieur. Je vois qu'il est inquiet. Ça me fait du bien de voir qu'on se soucie véritablement de moi. Je m'extirpe difficilement de la voiture et il vient directement me serrer contre lui. Je n'ai absolument aucune réaction. Rien de rien. Il a des traces de coups sur le visage.

-Qu'est-ce qui t'es arrivé ?

-C'est rien. Viens.

Il me fait entrer chez lui. Je doute que ce soit rien comme il dit mais je n'insiste pas. Je sursaute quand une énorme boule de poils me saute dessus.

-C'est Diabolo. On n'a pas souvent de visites alors excuse le s'il est collant.

Je souris doucement et plonge les doigts dans le pelage du chien. Arley m'invite à m'asseoir pendant qu'il prépare le café. J'en profite pour regarder autour de moi. C'est cool ici. Une vraie maison de mec.

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