Chapitre 46

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06.05.2016

Passer la frontière pour entrer sur le territoire des Citadellis fut presque trop simple, j'avais un mauvais pressentiment. Mon instinct me dictait de ne pas m'aventurer là-bas, mais mes pas me guidaient malgré tout vers une mort certaine.

Plescia se dressait devant nous, plus impressionnante que jamais. Ses murs faits de marbre blanc rehaussaient la hauteur des tours et la brillance des pierres précieuses qui composaient le sol. Une aura de puissance émanait de ces lieux et je compris immédiatement que les Citadellis étaient des adversaires redoutables.

— Sais-tu au moins où nous devons aller ? questionnai-je.

— Oui, suis-moi.

Thomas me semblait drôlement bien informé. Pouvais-je réellement lui faire confiance ? Et si finalement je m'étais trompée ? Que c'était lui le traitre ? Non, j'aurais eu des vision si c'était le cas.

Repoussant les pensées morbides qui menaçaient de surgir, je suivis Thomas alors qu'il me faisait entrer dans le palais de Plescia. Nous nous aventurâmes dans les couloirs et aussitôt, ce sentiment d'erreur m'assaillit. Tout se passait trop vite et trop simplement, il y avait un problème même si tout se déroulait comme prévu.

— Comment connais-tu aussi bien cet endroit ? Finis-je par dire.

— De nombreuses descriptions du palais sont écrites dans des ouvrages de la bibliothèque. J'en ai étudié bon nombre avant ma première signature des accords.

— Oh.

Ceci expliquait cela. Thomas s'était renseigné au sujet des Citadellis, je trouvais ça étrange mais lorsque j'essayais d'en savoir plus, Thomas me dit froidement :

— Tu penses vraiment que ce soit le moment adapté pour parler de ça ?

— Non, mais tout va trop vite ! Je me pose des questions !

Thomas soupira et, sans me laisser le temps de réagir, il ouvrit une porte, vérifia qu'il n'y avait personne et me fit entrer. Je voyais une certaine inquiétude dans ses yeux et je ne me l'expliquais pas.

— Tu veux savoir ? Très bien.

Finalement, je n'étais pas sûre de vouloir tout savoir...Thomas passa une main dans ses cheveux avant de me cracher :

— J'étais amoureux d'Ambria, je voulais lui parler et je me suis renseigné sur ce lieu pour y venir. C'est illégal je sais, rajouta-t-il en me voyant ouvrir la bouche.

Ainsi donc Thomas n'avait pas toujours été gay. Je ne savais pas quoi en penser, mais je comprenais mieux sa connaissance du terrain. Je vis un sourire éclairer le visage de mon partenaire alors qu'il concluait :

— Cependant, je ne m'étais jamais rendu compte que mon âme soeur était à côté de moi.

— Tu parles de...

— De Ric oui.

J'eus un petit sourire, ils étaient vraiment mignons. Les lois de ce pays étaient tellement injustes. J'étais certaine que les modifier pouvait éviter un certain nombre de problèmes.

Thomas me tendit la main et me fit sortir de la pièce tout en murmurant :

— Dépêchons-nous, il ne faudrait pas se faire attraper maintenant.

Je hochai de la tête et tentai de ne pas glisser sur le sol lisse. Je n'étais pas pour autant rassurée par les propos de Thomas, quelque chose clochait, mais je ne saurais dire quoi,  c'était un mauvais pressentiment, un avertissement.

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