Chapitre 48

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08.05.2016

Comment aurais-je pu imaginer que cette histoire n'était pas encore terminée ? Derek était sain et sauf, la guerre et le sang avaient été évité, Vereiya ne commettrait plus jamais de crimes et Thomas, tout autant que Gregory, avait pu faire le deuil de Rafael.

Allongée sur le dos dans mon lit, les jambes dans le vide, j'observais le plafond, essayant de réaliser tout ce qui venait de se passer. J'étais encore sous le choc, les événements s'étaient tellement précipités que ça ne pouvait pas être terminé. J'étais en pleine réflexion lorsqu'un terrible vacarme retentit dans le salon.

Ni une ni deux, je me levai et courus hors de la chambre. Ça ne pouvait pas être Derek, celui-ci était à l'infirmerie avec Alexis et Ric, qui s'était reconverti en infirmier pour l'occasion. Je restai les bras ballants en voyant Thomas, un énorme sac de voyage posé à ses pieds, vérifiant quelque chose dans son sac.

— Thomas ? Qu'est-ce que tu fais ?

— Je prépare mon sac, répondit-il comme si c'était évident.

— Tu pars ?

— Oui.

Je ne bougeai pas et je sentis ma poitrine se comprimer. Il ne pouvait pas partir comme ça, j'avais besoin de lui ! Sans réfléchir, j'enjambai les deux ou trois pas qui me séparait de l'Altéra et me jetai dans ses bras, en larmes.

— Ne pars pas ! S'il te plaît !

— Amandine enfin, je n'ai plus ma place ici. Je n'ai aucun partenaire, et toi tu as retrouvé le tien.

— Si tu ne restes pas pour ça, reste au moins pour Ric.

Thomas se raidit un peu et finit par soupirer.

— Nous ne pourrons pas vivre au grand jour, je ne peux pas rester emprisonné dans une telle relation, lui non plus d'ailleurs.

— Partir n'arrangera rien !

— Je sais.

Il détourna les yeux et soupira à nouveau.

— Allons retrouver le boss au réfectoire.

Il coupait court à n'importe quelle argumentation. J'étais désespérée, mon coeur était lourd et je sentais comme un poids dans ma gorge, comme si j'allais me remettre à pleurer d'un instant à l'autre. Je finis par le suivre, résolue à son départ.

— Thomas, Amandine, enfin.

— Bonjour Adolphe, le salua Thomas. Comment va Alexis ?

— Étonnamment bien, Vereiya lui avait sûrement donné l'antidote.

Je remerciai secrètement la Citadellis de ne pas l'avoir laissé mourir. Mais une chose m'inquiétait encore plus : l'état de Derek. Que lui avait-elle fait subir ?

— Il va bien, ses blessures avaient déjà été soignées. Il n'a subi aucun sévice de « second » degré.

Ces paroles me rassurèrent immédiatement. Le jeune homme allait bien, et j'en étais reconnaissante à Asten. M'asseyant près de James je remarquai qu'il semblait réfléchir et sans que je ne m'y attende, il se tourna vers Thomas et dit :

— Je vais couper les ponts avec mon père et grand-père s'occupera de moi.

— C'est une sage décision.

Le sourire qu'échangèrent les cousins me fit chaud au coeur et lorsque Thomas proposa une collocation, James accepta immédiatement. Tout aurait pu se finir là, mais Thomas posa une question qui contraria visiblement le boss.

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