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Amaye soupire et insère les clés dans la serrure de sa porte d'entrée. À peine rentrée, une femme de la cinquantaine se jette sur la journaliste et s'agrippe à ses vêtements, un visage déformé par la tristesse.
"Où étais-tu ?"

"Pourquoi as-tu disparu ! POURQUOI !"
La mère de la journaliste criait à en perdre la voix."

"Tu es partie sans me prévenir, pourquoi ?" Elle continue son monologue, avec cet air misérable.

"Maman."
Amaye laissait sa mère parler, le cœur serré de ne pas pouvoir lui dire la vérité.

"Suis-je ta mère maintenant ? POURQUOI TU ES PARTIE !"

Amaye pince sa lèvre pour éviter que ses larmes ne franchisse la barrière de ses joues.
"Maman arrête." supplie t-elle en chuchotant.

La mère se détache de sa fille et la regarde d'un air désemparé.

"Maman, oublions tout ça d'accord ? Je suis la maintenant." Continue-t-elle doucement.

Amaye ne lève jamais le ton sur sa mère, sa famille est la chose la plus précieuse que la vie ne lui ai jamais offerte, elle fera toujours passer sa famille avant tout le reste.

"Unnie !"
Une petite tête brune vient s'accrocher au pantalon d'Amaye.

"Unnie où tu étais ? Tu m'as manqué Unnie !" demande la petite en s'accrochant encore plus fort à l'hanche de sa grande sœur.

"Nao !"
Amaye s'agenouille et vient essuyer les larmes de sa petite soeur.

"Bien sûr, Unnie est de retour et elle va protéger sa petite soeur." Sourit-elle, ne voulant pas montrer de mauvais côté à sa petite sœur.

"Qu'est-ce que tu fais encore reveillé à cette heure ma chérie ?"
Demande la mère, surprise.

"Ce n'est rien, je vais aller avec elle, attend moi." Demande Amaye en poussant par le dos sa petite sœur dans leur chambre.

"Unnie, c'était dur sans toi, maman pleurait tous les soirs, tu sais ?"

"Je sais."
Amaye ne peut s'empêcher de culpabiliser.

Amaye vient mettre ses mains dans les cheveux de sa sœur, les secouant dans tous les sens. En levant sa mèche un peu trop haut, elle remarque une blessure encore bien récente.
"Qu'est-ce que c'est ?"

Nao descend sa mèche rapidement et se recroqueville sur elle-même, puis elle soupire. "Je dois vraiment dire la vérité ?"

"À ton avis."

"Des garçons m'ont frappé dans les toilettes du collège parce que je ne voulais pas les embrasser. Que faire Unnie ? Je suis traité de prostitué au collège et bien pire encore, honnêtement je ne vais pas bien Unnie, pourquoi devrais-je mentir pour le bien de la société, pourquoi est-ce moi qui est mal vue alors que je suis la victime ? Je n'ai pas voulu ça." Nao parle et fait ressortir tout ce qu'elle a enfouie au plus profond d'elle durant l'abscence de sa sœur.

"Pourquoi tu n'as rien dis à maman ?

- Parce qu'elle pleurait tous les jours, je ne voulais pas lui rajouter des problèmes.

- Nao, tu sais très bien que maman t'aurais écouté, tous les jours elle te demande si tu vas bien, et comment tu te sens. Si maman pleure, c'est parce qu'elle s'inquiète pour nous, pas parce qu'on lui rend la vie dificille, elle ne pense pas ainsi, et nous ne lui rendons pas la vie dificille. Petite soeur, nous sommes les trésors de nos parents, et nous les faisons sourire, alors ne t'en fais pas."

Amaye croyait à cent pour cent ce qu'elle disait, elle savait qu'elle avait raison.

"Tu as raison, Unnie."

Amaye la regarde tristement en écoutant le récit de sa petite soeur. Elle sentait une telle pression sur sa poitrine, sa sœur vivait les pires moments de sa vie, et elle n'a même pas pu être à ses côtés.

"Je suis si fière de toi Nao. J'ai eu peur, j'ai pensé que tu n'allais pas le surmonter, j'ai pensé que tu te laisserais tomber, que tu ne te défendrais jamais."

"Unnie, je suis traumatisée et j'ai peur, depuis deux mois je n'arrive plus à vivre convenablement, j'ai peur à chaques minutes, à chaques instants, je n'arrive plus à m'approcher des gens, et de la foule, mais tomber est une chose qui me fais bien plus peur."

Plus elle allait loin dans son récit, plus sa voix se cassait, des larmes de frustration prenaient place sur ses joues rosies. En voyant cette scène, Amaye ramène rapidement sa petite sœur contre sa poitrine, l'enlaçant plus fort.

"Pourtant tu as le droit de te sentir mal, tu sais."

"Je sais, mais je veux aller mieux."

Amaye sourit sincèrement à sa sœur.
"Maman a de la chance d'avoir des filles comme nous tu ne trouves pas ?"

Nao sourit doucement, et vient embrasser la joue de sa grande soeur, puis elle reprend un air sérieux.
"Unnie bat toi pour moi s'il te plaît, fait un reportage sur l'homme qui me fait sentir si mal. Je veux qu'il soit enfermé."

Le cœur d'Amaye rate un battement.
"Promet moi Unnie que tu ne laisseras pas ça passer !"

"Je- te le promets."
Elle a parlé sans réfléchir.

Amaye se trouve dans une impasse qu'elle ne peut pas franchir pour le moment, et son cœur lui fait si mal en ce moment.

_

"Maman."
Amaye referme la porte doucement après avoir vérifier que sa sœur était endormie.

Sa mère était assise, une bouteille de soju à la main.

"Maman, j'ai beaucoup réfléchis et tu devrais enlever la plainte sur Den Warren."
Une boule se forme dans sa gorge.

Là est la décision que la jeune journaliste a prise, elle ne peut pas laisser la SJ opprimer sa famille, la famille est plus grande que la force, et l'honneur, et si elle doit mentir pour protéger sa famille, elle emportera tout ses secrets dans sa tombe.

La mère lache sa bouteille de soju qui se casse sur le sol. "Qu'as-tu dis ?"

"Maman je t'en supplie, n'allons pas plus loin, on ne peut pas gagner ce procès." Amaye sert le poing, frustré d'être à la merci de ce genre de personne détestable.

"Est ce que tu me demande de laisser passer ce qu'on a fait subir à ma fille ?" Madame Nobu, se lève, énervée.

"Qu'as-tu dans la tête ? C-Comment tu peux dire ça ?" Madame Nobu ne comprenait pas, et les paroles de sa fille lui transperçait le coeur.

"Maman calme toi-"

"Comment veux tu que je me calme !"
S'enerve la mère.

"C'est pour vous que je fais ça !"
Se justifia d'un coup Amaye, n'en pouvant plus de retenir ses larmes depuis maintenant trois semaines.

"Pourquoi tu ne veux pas lui rendre justice !"

Le silence fait rage dans la pièce, puis fût coupé par la jeune japonaise.

"Bien."
Amaye saisit aussitôt son sac et s'en va de son appartement en claquant la porte.

"Si elle ne veut rien faire, je le ferais moi-même." Pense Amaye, enervée et attristée, mais elle comprenait l'incompréhension de sa mère.

À suivre-

The Last Memories [J.Jk] The Red LawyerWhere stories live. Discover now