Chapitre 4

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Après l'entretien avec le doyen, Amy me fait faire un petit tour des lieux. Elle m'explique un peu la vie universitaire ici. Et je la compare avec celle que j'ai connue en France. Les américains font vraiment tout en grand comparativement à nous. 

Nous finissons par ce qui est son bureau. Elle m'indique un coin de la pièce qu'elle a aménagé pour moi. Elle est vraiment trop sympa. C'est un petit bureau sans prétention, près d'une fenêtre et d'une grande bibliothèque pleine de romans français et anglais. Elle a mit un petit vase avec une petite rose rose à côté de mon ordinateur portable. 

Elle nous fait deux cafés, puis m'indique d'un signe de tête de m'installer sur un sofa en cuire marron dans le coin opposé de la pièce.

- Alors Kloé, parles moi de toi, de ton parcours. 

Elle m'interroge en français, alors je poursuit dans la langue de Molière. 

- Et bien j'ai 28 ans, je suis née en région parisienne. J'ai été fille au pair dans une famille en Angleterre pendant deux ans, et quand je suis rentrée je me suis lancée dans une licence en LEA.   

- OK, je n'ai pas comprit après ton retour d'Angleterre, mais c'est plutôt pas mal, et cela explique ton aisance à l'oral. Et comment as-tu atterrie ici? dit-elle dans un grand sourire.

Je baisse les yeux sur ma tasse de café. Dois-je lui parler de Kévin? Je ne peux pas cependant ignorer le rôle qu'a eu son décès sur ma décision de partir. Mais je voulais trouver ici une nouvelle vie, et ressasser sans cesse le passé ne me fera surement pas avancer. 

- Je ne voulais pas être indiscrète. me dit-elle en posant sa main sur mon genou, et en baissant la tête pour trouver mon regard. 

- Oh...non...tu ne l'es pas. Pardon. C'est juste que... je me mord la lèvre, comme si je voulais bloquer les mots qui veulent sortir de ma bouche. Bon après tout, nous allons être colocataire, autant tout te dire. 

- Colocataire ET amie. me coupe-t'elle avec un grand sourire en insistant sur le "et" ce qui me fait sourire à mon tour.

Je la regarde. Cette belle brune aux yeux bruns, bien plus jeune et jolie que moi, bien plus grande et sociable que moi également. Pourrions nous devenir de vraies amies? Je n'ai jamais été très copines, m'entendant plus généralement avec les mecs. Mais qu'ai-je à perdre à essayer...

- OK. Alors en fait, j'était amoureuse de l'homme le plus merveilleusement con du monde...

- Merveilleusement con?  m'interroge-t'elle en fronçant les sourcils, et même là elle est jolie. 

- Oui...humm...comment dire...avec lui, il n'y avait pas moyen d'être sérieux plus de deux minutes. Tout était sujet à la plaisanterie. Il faisait des conneries qui m'énervait à un point, mais il réussissait toujours à les tourner en dérision et à m'en faire rire. Bref...il était agaçant...mais je l'aimait tellement. dis-je dans un grand sourire nostalgique.

- Ok, je vois. Et que s'est-il passé alors? Vous avez rompu?

- Il est mort dans un accident de la route il y a un peu plus de 9 mois.

- Oh je suis désolée. Enfin ce n'est pas de ma faute donc je ne sait pas pourquoi je m'excuse mais...

Elle s'arrête quand elle me voit pincer des lèvres pour retenir un rire. Son regard passe de la tristesse à l'interrogation. Mes yeux se chargent de larmes, non pas de peine, mais de rire. Et soudain j'explose de rire. Amy est complètement déconcertée. 

- Excuse moi, dis-je entre deux rires, mais tu es la seule personne que je rencontre qui se rend compte d'elle même que d'être désolée est complètement illogique.

Et, comprenant enfin mon éclat de rire, Amy se mit à rire avec moi. Nous avons listés ensuite toutes ces choses illogiques que l'on dit parfois, par habitude, par coutume, et qui sont totalement débile.

Je crois que la Kloé américaine pourrait se faire une copine pour une fois. 

The American Dream...ou pas!!Donde viven las historias. Descúbrelo ahora