Chapitre 11

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-Mon offre tient toujours. Lui assura Ramsey lorsqu'il monta en selle sur son grand étalon noir qu'elle avais jadis baptisé Démon. Même quelque jours, Mira serait contente de te voir.

Elle aussi, mais elle ne pouvait pas faire cela. Si l'on venait à apprendre qu'elle séjournait chez son frère, Berkeley en serait informé sans aucun doute. Et puis que penserait le clan? Qu'elle fuyait, comme ils l'avaient espéré. Et ça il n'en était pas question. Elle leur prouverait à tous qu'elle n'était pas celle qu'ils croyaient. Le fiasco de la veille ne se répéterait pas.

Ramsey avait effectivement passé la nuit au château. Il avait d'abord refusé, arguant qu'il préférait voyager seul de nuit plutôt que de rester sous le toit d'un MacBain, ce qui avait provoqué chez le concerné un grognement digne d'un sanglier, mais elle avait fini par le convaincre de rester.

Après que Ramsey avait finalement révélé le nom de son agresseur, elle s'était murée dans le silence, assez longtemps pour le faire paniquer. Elle-même ne s'était pas attendue à ce qu'entendre son nom prononcé à voix haute après tant de temps soit encore aussi douloureux, mais elle en avait eu la nausée, et la peur l'avait presque étouffée.

Ensuite, elle avait exigé qu'on appelle Bree pour soigner les blessures qu'ils s'étaient infligées. Par respect pour Iain, elle avait laissé son amie s'occuper de son frère de coeur et s'était elle-même occupée de lui, sans jamais croiser son regard.

Depuis qu'il était au courant, elle craignait, ou plutôt attendait l'inévitable instant où il lui dirait de s'en aller. Car ça allait forcément arriver. Il ne pouvait pas vouloir la garder alors qu'il savait qu'elle les mettait tous en danger, lui et les siens.

Heureusement, elle n'avait pas encore eu à se retrouver seule avec lui. Elle avait veillé toute la nuit devant la cheminée de la grande salle avec son frère, confortablement installés dans les fauteuils, et ils avaient rattrapé le temps perdu.

-Je ne peux pas, répondit-elle finalement. Ne te tracasse pas, tout ira bien pour moi. Dis à Mira qu'elle me manque. Son frère acquiesça et repartit, les traits plus détendus.

Elle tourna le dos et se précipita à l'intérieur. C'était lâche, mais tant qu'elle n'aurait pas trouvé le moyen de gérer les émotions inconnues qui lui serraient la poitrine, elle n'affronterait pas Iain.

Elle l'évitait. Le premier jour, il s'était dit que c'était son imagination qui lui jouait des tours, mais cela faisait maintenant trois jours qu'elle ne lui avait pas adressé un mot, pas même un regard. Elle avait même cessé de l'attendre le soir et se couchait avant qu'il ne la rejoigne. Il la retrouvait roulée en boule à l'extrémité de son côté du lit et il n'avait pas encore eu le coeur de la réveiller.

Elle n'avait pas non plus réessayé de sortir du château et encore moins de son enceinte et il s'en sentait coupable. Il avait littéralement mis fin à ses progrès en matière d'adaptation.

Mais ce qui lui pesait le plus, c'était qu'elle fuyait presque désespérément tôt contact physique et, pire encore, évitait constamment de croiser son regard. Il y avait quelque chose qui clochait depuis les révélations de l'autre soir, et il était temps qu'il découvre ce dont il s'agissait. Il agirait donc le soir même.

Le moment venu cependant, Iain se trouva complètement harassé. Il avait du prêter main forte pour la moisson lorsqu'il s'était avéré indispensable de rattraper le retard qu'ils avaient pris en recherchant Roxanne au lieu de récolter le blé trois jours plus tôt. Heureusement, il avait pu régler le problème en obligeant ses hommes à travailler d'arrache pied sans s'arrêter du matin jusqu'au soir. Ils pourraient se reposer le lendemain. Et lui aussi.

La rage de vivreWhere stories live. Discover now