Il est neuf heures du matin.
Alors que Riffin prend une douche dans la salle de bain du bas, je me rends au salon pour couper ce sentiment insupportable de faim qui me brûle le creux du ventre.
Je suis terriblement fatiguée. Cette nuit avait été épuisante, mais je ne pouvais pas dormir maintenant.
J'arrive alors à la cuisine, et remarque qu'Astan est là, appuyé contre le plan de travail, l'air pensif. Il m'adresse un regard silencieux, pour une fois dénuée d'arrogance et de mépris. Un regard d'une simplicité presque touchante, révélant par ailleurs une fatigue de sa part évidente.
J'ouvre le placard et attrape deux biscottes dans un paquet déjà entamé et lui tends l'une des deux.
Astan ne décline pas mon offre pour une fois, et commence à croquer dans la biscotte.
— Merci, déclare-t-il.
— Si tu en veux d'autres, tu peux te servir dans le placard, je réplique.
— Non, je voulais dire « merci » pour cette nuit. Merci d'avoir empêché cette foutue flèche de m'empaler. Si tu ne l'avais pas vue, je ne serais sûrement plus là, à l'heure qu'il est, renchérit-il.
Je suis alors un peu déconcertée. Je ne suis pas habituée à recevoir des remerciements de sa part. Je détourne mon regard un peu mal à l'aise, et fais quelques pas.
— J'espère juste que tu ne t'es pas fait mal en tombant.
Astan laisse échapper un petit rire..
— Il m'en faut un peu plus pour ressentir de la douleur.
Il a l'air étrangement apaisé. J'apprécie le voir comme ça, le voir tel qu'il est, sans contrôle d'apparence, sans prétention. Juste lui et sa sincérité qui me certifiait de jour en jour qu'il n'était pas un mauvais garçon.
— C'est donc ça tes journées? Pourchasser les méchants avec tes flèches?
Astan rit à nouveau.
— Habituellement c'est plus calme. On patrouille surtout autour des frontières, on s'entraîne, on forme les plus jeunes et pour les plus hauts-placés, on établit des stratégies.
— Tu feras un bon lieutenant.
Astan me regarde, surpris.
— Pourquoi?
— Je ne sais pas, tu es motivé et directif comme il faut. Elijah aura besoin quelqu'un comme toi à ses côtés.
Astan avait beau avoir un nombre exorbitant de défaut, il n'en était pas moins que n'importe qui l'aurait trouvé talentueux dans son domaine pour son âge. Il a le charisme d'un chef et l'âme d'un guerrier.
— Et toi? Qu'est-ce que veux faire plus tard? Me demande-t-il.
— Je fais actuellement des études de droit. Mais, je pense que cela ne me correspond pas vraiment. En réalité, je fais ça un peu pour ma mère: c'est elle qui m'a poussée.
— ...Mais, tu ne vois pas exercer un métier dans ce domaine...Devine Astan.
— En fait, je crois que je rêve secrètement d'aventure. Un métier qui me ferait découvrir chaque jour de nouvelles choses, une activité remplie d'adrénaline et de rencontre de différentes cultures...Quelque chose où je me sentirais pleinement utile et épanouie, et qui me permettrait de continuer de rêver. Mais, dans ce monde, quand tu grandis, il n'y a pas de place pour les rêves. Tu es condamné à rentrer dans la machine infernale de la consommation et de la production...Il n'y a peu de place pour l'évasion.
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Les Peuples des Ombres
ParanormalLors d'une rencontre brusque et inattendue avec trois jeunes hommes étranges à l'apparence surhumaine, Mia Tons, une jeune parisienne, apprend qu'elle est une demi-elfe. Son père décédé qu'elle ne connaît pas, lui aurait légué une arme très dangere...