Chapitre 83

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|Point de vue omniscient|

Un sentiment lourd d'angoisse planait au dessus du clan des Drows.

Rod avait réuni ses alliés, après avoir été prévenu par Astan de la dangerosité de la situation. Maintenant que les Hauts-Elfes étaient en possession de l'arme, il fallait agir vite. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que les dirigeants du clan auquel il avait appartenu parviennent jusqu'au bout de la mission.

Riffin, Etna, Astan et Rod se trouvaient dans la tente de commandement de Damar, en compagnie des guerriers les plus influents du clan. Ils établissaient un plan pour agir le plus rapidement possible.

Une carte du territoire des Hauts-Elfes était étalée sur une table, indiquant tous les chemins possibles pour s'introduire sur le territoire. Rod, traçait des indications avec un compas.

— Elijah a l'habitude de poster ses troupes à toutes les entrées de la Cité, sans parler des patrouilles qui sont des allez-retours au niveau des frontières. S'introduire sur ce territoire n'est pas chose facile, commence-t-il en balayant du bout de ses doigts les entrées possibles.

— Alors, quels sont tes plans? Lui demande Damar, fixant attentivement la carte.

Astan fixe d'un œil la scène, un peu à l'égard, les bras croisé, en toisant son demi-frère d'un regard méprisant, alors que ce dernier n'y prête même pas attention. Voir Rod lui parler avec autant de familiarité commence à le mettre silencieusement hors de lui. Il ne pouvait accepter ce lien de confiance et presque d'amitié qui s'était tissé entre les deux guerriers.

— Des sous-terrains ont été construits il y a des centaines d'années. Ils relient la Cité avec l'extérieur du territoire. Je ne sais pas s'ils sont encore réellement praticables. Il y a un risque certains s'effondrent, ou qu'ils soient rebouchés, nous empêchant d'arriver jusqu'au territoire, réplique Rod.

— Nous devons essayer. Elijah ne s'attendra pas à ce qu'on s'introduise de cette manière, renchérit, Damar.

Rod alors hoche la tête.

— J'avais en effet penser que c'était la solution la plus appropriée à la situation. Donc, si tout le monde est d'accord, on s'en tient à ce plan, ajoute-t-il.

Tous les elfes acquiescent alors d'un hochement de tête.

— Il y a deux entrées différentes qui mènent aux sous-terrains. Je propose qu'on se sépare en deux groupes afin de maximiser nos chances de rejoindre la Cité, poursuit Rod.

Damar accorde alors à l'ancien lieutenant un regard approbateur.

— Tenons nous à ça, alors.

— Parfait. Je dirigerais l'une des équipes, et nous pénètrerons par l'entrée Est des sous-terrains. Riffin et Etna m'accompagneront ainsi qu'une partie de ton armée, et Astan ira donc avec toi et le reste des soldats pour rejoindre l'entrée Ouest. Nous essayerons de nous retrouver à la sortie, déclare Rod et scrutant ses guerriers du regards.

Astan virevolte alors vers l'ancien lieutenant, visiblement non content de sa décision.

— C'est une blague, Rod, j'espère? Je n'irai pas avec Damar, c'est hors de question, lâche le demi-Drow, sur un ton virulent, en arborant un air condescendant rempli de dédain et de reproche à l'égard du chef des Drows.

Sa réaction n'a pas l'air de plaire à l'Elfe de Lumière, qui commence alors à serrer les dents.

Damar, quant à lui, ne réagit pas, maintenant un visage fermé, dénué de toutes émotions comme à son habitude.

Astan ne s'est pas gêné pour révéler ce qu'il pense du chef des Drow. Il se trouve dans un état de tension si intense qu'il ne mesure plus ces paroles.

— Tu feras ce que je dis, Astan, un point c'est tout. L'armée des Drows est très puissante, donc estime toi fier de combattre à leur côté, réplique fermement  Rod, commençant progressivement à perdre patience.

Astan croise à nouveau ses bras et accorde un regard insolent à son interlocuteur.

— Ouais, c'est ça. Leur armée est si forte qu'on les a bien buté lors de la Guerre de...

Avant même qu'il ait pu continuer ses propos, Rod vrille. Il attrape brusquement son élève par le col de son teeshirt, le poussant brutalement hors de la tente, pour lui remonter les bretelles.

— Je suis à deux doigts de t'en coller une! S'exclame l'ancien lieutenant, une fois qu'ils se retrouvent seul.

Astan se calme alors, levant les yeux au ciel d'une façon assez désinvolte, après avoir repousser le guerrier.

— Je ne dis que la vérité, marmonne le jeune homme.

Rod le fixe alors d'un regard remplis de reproches.

— Tu t'en rends compte que sans Damar et son armée, on est rien? Tu cherches quoi, bon sang? Te le mettre à dos? Cette alliance est notre seul moyen de combattre les Hauts Elfes et pour toi de survivre! Ils ont l'arme, Astan! N'oublie pas que ta vie ne tient désormais plus qu'à un fil. Ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'ils l'activent et qu'ils éradiquent tous les Drows. Alors c'est ça ce que tu veux? Tu préfères continuer de tenir tête à Damar et de lui lancer des piques? Parce qu'en faisant ça tu vas droit dans le mur! S'exclame Rod, sur un ton virulent.

— Je suis en colère, c'est tout, lâche le demi-Drow, avec une pointe d'exaspération dans la voix.

L'ancien secoue alors la tête et fronce les sourcils.

— Moi aussi je suis en colère, Astan. Moi aussi je voudrais que tout ça s' arrête. Mais, pour ça il faut que tu mettes en retrait impérativement ta rancoeur envers Damar. Sans ça, on ne pourra y arriver, réplique-t-il, sur un ton plus calme.

Astan fait alors quelques pas, lâche un léger soupire et passe sa main sur son front.

Rod avait peut-être raison, après tout. Damar restait sûrement leur seule chance de s'en sortir.

— Je me suis un peu trop emporté c'est vrai, finit par reconnaître le jeune guerrier, en soufflant.

Le visage de Rod semble alors se détendre.

— Moi aussi je suis inquiet pour toi, pour Mia et pour les clans. Moi aussi j'ai envie de tout envoyer balader depuis qu'on m'a piégé. Mais, je garde mon self-control parce que sans ça, je sais que c'est perdu d'avance. Est-ce que tu comprends?

Astan hoche doucement la tête en lâchant un petit soupire.

— Je comprends, marmonne-t-il.

Rod pose alors son épaule sur l'épaule de son frère adoptif.

— On va agir vite. Dès qu'on a fini de bâtir le plan, on se met en route pour la Cité. On récupère Mia, on détruit l'arme et on fait payer à ces gens tous le mal qu'ils ont faits, ok?

Astan hoche la tête et un voile de tristesse se noie alors dans ses yeux. Il pense alors à tout ça, à ce qu'il s'était passé ces derniers jours, ce qu'il s'était passé lors de leur mission au lac. Il se sentait en partie responsable de la situation actuelle de Mia.

Un brin de colère commence alors à lui brûler les entailles, accompagné d'une montée d'adrénaline.

— Finissons-en une bonne fois pour toute.

Les Peuples des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant