Chapitre 72

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|Point de vue externe|

Astan avait du mal à rester endormi.

Son sommeil n'était pas forcément plus mauvais que les autres, mais son esprit était encombré par de trop nombreuses préoccupations. Parmi l'une d'elle: la Mission.

Il le savait, l'étape suivante se déroulerait sûrement dans le fameux lac qui trônait entre les trois territoires. Il fallait qu'il trouve rapidement une solution pour pouvoir respirer dans l'eau auquel cas, ils ne pourront pas faire perdurer la mission.

Astan avait besoin de réfléchir hors de la maison. Marcher était pour lui la meilleure solution pour éclaircir ses idées.

Le jeune homme se relève et pose les yeux sur l'humaine.

Elle est était juste là, à côté de lui, et semblait dormir à poings fermés. Son visage semblait manifester de la sérénité et l'apaisement, ce qui rassurait le jeune guerrier. Ces derniers jours avaient été difficiles pour lui mais encore plus pour elle qui n'avait jusque là jamais vécu ce genre de situation. Malgré toutes ces horreurs, elle ne s'était jamais vraiment plainte, s'efforçant de remplir la mission tant bien que mal, avec toujours un minimum d'enthousiasme.

Finalement, elle n'était pas si incapable que ça, la petite...

Astan observe la jeune fille dans son sommeil pendant quelques secondes, et remonte délicatement la couverture sur son épaule pour qu'elle n'ai pas froid, avant de se lever sans faire de bruit.

Il enfile un pull et une veste, avant de refermer à clé la porte derrière lui.

Il faisait froid. Un vent glacial balayait ses longs cheveux noirs, alors que la pleine lune illuminait intensément la forêt.

Astan était bien.

Seul dans la nature, sans rien d'autre. Il se demandait parfois s'il ne serait pas plus heureux isolé qu'avec les Hauts-Elfes.

Mais, malgré tout, il n'était pas prêt à renoncer à son désir de vengeance et de pouvoir, qui lui donnait encore la force de se battre au côté des seuls personnes qu'il aimait.

*

Au fur et à mesure qu'il marche dans la forêt, l'aube pointe doucement le bout de son nez.

Puis, au pied d'un vieux chêne qui se noie parmi les autres arbres, c'est la qu'il l'a trouvé.

Riffin était là, seul, une bouteille à la main, dans un état pitoyable.

Astan, surpris de le trouver dehors à cet heure là, est alors pris d'un semblant de pitié malgré toute la rancoeur qu'il ressentait envers lui. Il s'assoit à côté de son ami, lui retirant délicatement des mains la bouteille d'alcool.

— Il faut toujours que tu fasses des conneries quand je ne suis pas là, a-t-il doucement déclaré.

Riffin plonge son visage dans ses mains tremblantes, détournant son regard de son ami.

Le demi-Drow pose alors doucement sa main sur son épaule, commençant à s'en vouloir de ne l'avoir pas soutenu ces derniers jours.

C'est vrai qu'il lui en avait voulu d'avoir eu ce poste à sa place, et même s'il n'était pas responsable, il eut fallu qu'il trouve un coupable à toute cette histoire. À tord.

— J'y arrive plus, Astan...Réussit-il seulement à articuler, le regard vitreux.

Astan ne répond pas. Il se contente juste d'observer et d'écouter son ami, sans jugement.

Les Peuples des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant