Chapitre 36

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Rod plante ses magnifiques yeux bleus dans les miens, un sourire charmant aux lèvres.

Je reste bouche bée, ne sachant comment réagir face à sa présence.

Il approche alors son couteau de mes poignets, et d'un coup sec tranche la corde qui nouait mes mains avec le haut de la douche.

Il encadre mon menton d'une main, fait pivoter doucement mon visage et passe son autre main sur la blessure de mon oreille, et l'examine attentivement.

— Il ne t'a pas loupée, finit-il par déclarer.

Je me laisse alors tombée par terre et m'adosse contre le mur, assise, les genoux collés à ma poitrine.

— Comment tu as su que...que...je bégaie.

— Que trois Drows étaient rentrés dans ta maison pour te soutirer des informations? Me coupe-t-il, en esquissant un petit sourire.

Je hoche doucement la tête.

— C'est ça...Je murmure.

Rod s'accroupit à mon niveau et sort un petit flacon de sa poche, après avoir attrapé la boîte de mouchoirs posée près du lavabo.

— Parce que je suis jamais loin, me sourit-il l'air mystérieux.

— C'était donc toi qui rôdait le soir où Astan est sorti dehors, parce que j'avais observé une silhouette dans le jardin...? Je murmure.

Rod sourit.

— Je ne vous ait jamais abandonné, Mia. Ni Astan, ni Riffin, ni Etna, ni toi, ni la mission.

Je comprends alors. Il avait été présent pendant tout ce temps. Il nous avait protégé dans le silence le plus marqué, mais il avait bien été là. Tout prêt, à veiller sur nous, comme il nous l'avait promis.

Il imbibe alors un mouchoir de produit et le passe délicatement sur mon oreille.

Je frisonne.

— Ça risque de brûler un peu, poursuit-il d'une voix infiniment douce.

Je serre les dents au moment où le produit rendre en contact avec la plaie.

— Ce n'était pas toi, l'assassin...

Rod plante à nouveau ses yeux océans dans les miens.

— Tu me crois assez stupide pour laisser l'arme du crime à côté du cadavre, sur une place publique?

— Bien-sûr que non. Je sais que tu étais autre part, le soir où la victime a été tuée.

Rod me dévisage alors du regard, adoptant un air davantage sérieux.

— Je te demande pardon ?

Sa voix est puissante, peut-être un peu sèche. Mais, au delà de ça, il est étrangement calme, comme si le ton qu'il emploie n'avait pas vraiment d'importance quant à l'impact de ses dires.

Rod est un homme mystérieux, tellement hypnotisant, que des milliers de questions fusent à chaque fois qu'une de mes pensées le concerne.

— Je t'ai vu avec Etna, le soir où les faits se sont passés.

L'elfe hoche doucement la tête, et soulève légèrement mon débardeur pour examiner la plaie que j'ai au ventre.

— Qui est au courant?

— Personne.

Rod imbibe d'autres mouchoirs et essuie ma blessure, le visage dénué d'expression.

Les Peuples des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant