Chapitre 40

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Je me suis dirigée seule jusqu'à la Cité des Hauts Elfes, enfin libérée de ce fichu filet et surtout du zigoto qui me sert de coéquipier.

Cependant, un léger problème pointait le bout de son nez. Je ne savais pas vraiment où me rendre. J'avais besoin d'Astan pour travailler sur la mission mais il était parti en patrouille. Je n'avais nul part où aller. Je décide alors d'attendre le jeune homme devant sa cabane. Je m'assois alors au bord du lac qui avoisine la maison, enlève mes chaussures et me trempe les pieds dans l'eau claire, me plongeant dans mes pensées les plus profondes.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, mais j'ai fini par m'habituer aux heures qui passent.

Alors que j'étais tranquillement en train de rêver, quelqu'un me pousse brusquement dans l'eau, me rendant trempée instantanément jusqu'à la taille.

Je pousse un cri de surprise avant de me retourner, furieuse, et d'assassiner le connard qui m'a fait cette blague de très mauvais goût.

C'est Astan, forcément.

Qui ça pourrait être d'autre?

— Tu trouves ça drôle, imbécile? Je m'exclame, d'un ton agressif.

Astan hausse les sourcils et esquisse immense un sourire béat.

— Oui, ça l'est.

— Va te faire foutre.

Je m'extirpe de l'eau, d'une façon assez laborieuse, secouant mes jambes trempées, alourdies par le tissu du jean gorgé d'eau.

— La tentation était bien trop forte, réplique-t-il d'un air provocant.

— Et bien si t'es pas capable de garder tes foutues mains en dehors de la surface de mon corps, c'est qu'il faut vraiment que tu te fasses soigner.

— Pfffff...Tout de suite les grands mots! S'exclame Astan, en levant les yeux au ciel.

— Est-ce que tu peux m'ouvrir la porte de chez toi? J'avais laissé quelques affaires et j'aimerais me changer, maintenant que je suis trempée, je lui demande sèchement.

Astan fronce alors les sourcils et reprend son air sérieux.

— Attends, tu m'as m'attendu pendant trois heures, ici?

— Tu voulais que je fasse quoi? Que je cueille des pâquerettes? Tu savais très bien que toute seule je pourrais aller nul part, je réplique sur un ton virulent.

— C'est bon, l'humaine on se calme.

Il me tend alors ses clés de maison que je saisis un peu brusquement, et ouvre la porte.

Je me mets alors à chercher mes vêtements dans son séjour. Forcément, mes affaires ne sont plus en évidence. Exaspérée par mon colocataire, je décide de ne plus lui adresser la parole et de laisser tomber mes recherches, m'asseyant sur le canapé.

Astan, de son côté, pose son arc sur la table et détache ses longs cheveux noirs qu'il avait remontés en chignon.

— Vire tes fesses trempées de mon canapé, tu vas l'abîmer, me lance-t-il, sur un ton pas très agréable.

La faute à qui?

Ne voulant l'écouter, je décide de l'ignorer, encore contrariée de l'humiliation qu'il m'a fait subir devant une bonne partie de son armée, tout à l'heure.

Oui, je suis susceptible.

Gamine, aussi? Possible.

— Eh, tu m'écoutes?

Les Peuples des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant