Chapitre 86

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C'est sous une atmosphère tendue et glaciale que se déroule le reste du chemin.

Pourtant, je savais qu'on ne devait pas laisser nos émotions et nos hostilités compromettre la mission. Une seule fragilité pouvait nous amener tout droit au cimetière.

On déambule alors dans les longs-sous terrains, jusqu'à arriver devant le portail où Elijah m'a laissée, il y a quelques heures.

Un pincement au cœur me fait frémir quand l'image de son départ me revient en tête.

— La porte est fermée à clé, déclare Astan en vérifiant son état.

Rod s'approche du portail et l'examine attentivement.

— On peut aisément le forcer si on s'y met a plusieurs. Le verrou devrait facilement lâcher: c'est pas loin de partir en miette, affirme-t-il.

Les guerriers hochent la tête et se positionnent en rangées devant le portail, avant de charger.

Jusqu'à ce que, comme prévu, le portail lâche...

On laisse échapper alors des cris de satisfaction quand la façade en metal rouillé s'explose sur le sol rocailleux et sablonneux du sous-terrain, formant un nuage conséquent de poussière.

Rod se tourne devant « ses » hommes, qui étaient avant cela ceux de Damar, avant de les autoriser pénétrer dans les locaux du bâtiment directionnel des Hauts-Elfes.

— Ce bâtiment est relié au Palais Royal. Si l'arme est quelque part, c'est Neimehna qui la garde. Je vous donne quelques dernières instructions à ne surtout pas négliger. On attaque que si on est menacé. On ne touche pas aux civils et encore moins aux enfants. Notre guerre est dirigée contre les institutions, pas contre le peuple. Est-ce que je me suis bien fait comprendre? Lance-t-il, avec autorité, aux guerriers qui se tiennent devant lui.

Damar accorde alors à l'ancien lieutenant un regard d'approbation, et les Drows acquiescent.

C'est le moment.

Le moment de récupérer nos droits.

Astan me lance alors un regard mêlé d'inquiétude et d'appréhension. Je lui fais alors comprendre silencieusement que je veux continuer la marche. Il ne réagit pas vraiment, me laissant suivre le groupe, pinçant les lèvres et vibrant ses mains de façon nerveuse.

On est rapidement parvenu jusqu'au Palais Royal. Les couloirs étaient tous étrangement vides, comme si quelque chose se préparait. Les guerriers déambulaient si rapidement que je peinais à suivre le rythme de leur marche. A plusieurs reprise je me suis tournée vers mes amis pour analyser leur attitude, et le manque de sentiment et d'émotion sur leur visage m'a presque glacé le sang. Même Etna qui avait l'habitude de paraître très émotive et souriante arborait une attitude froide, défiante, telle une vraie guerrière. Dans les yeux de Riffin se noyait une lueur folle de pugnacité faisant tomber son sourire autrefois pourtant si jovial et charmeur. Ils avaient tous changer d'attitude. Sur le terrain, ils étaient tous devenu d'autres personnes, laissant de côté toute leur faiblesse. Ils faisaient même presque peur, dans leur allure si défiante et affirmée. Ils étaient différents. Ils avaient laissé au placard leur fragilité pour arborer une âme de véritables combattants. Rod les avait bien entraîné. Si bien, que sur le terrain, ils avaient l'apparence de véritables machines. Je me sentais tellement.......humaine face à eux.

Alors qu'on pénètre par les sous-sol dans le Palais Royal, on n'a plus qu'une idée en tête: rejoindre la salle du trône où Neimehna devait en ce moment se trouver pour préparer avec ses sujets son infâme plan.

Les portes immenses dorées qui barrent l'entrée de la salle sont visuellement fermées. Rod s'en approche alors d'un pas décidé, suivi de très près par Astan et Damar, et ensuite par Riffin et Etna, qui se tenaient tout près de moi, au cas où il devait se passer quelque chose.

Les Peuples des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant