Chapitre 21

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« Qu'est-ce que c'est que cette tenue? » vient se s'exclamer la mère d'Etna à la jeune fille, en manquant de s'étrangler.

Etna pivote alors sur elle même, l'air provocateur.

— Tu me trouves pas jolie? Sourit-elle d'une façon très espiègle.

— Tu es vulgaire. Tu as l'apparence d'une fille aux mœurs légères, va te changer IMMÉDIATEMENT.

Ok. Autrement dit, tu ressembles à une prostituée.

Cette femme m'écœure déjà, rien que par le ton méprisant qu'elle employait envers sa propre fille.

Etna hausse les épaules.

— Je suis en âge de revêtir la tenue qui me plaît.

— Vas-y, immédiatement, et sans discuter! S'exclame sa mère, en s'efforçant de vérifier que personne n'assiste à cette scène peu glorieuse pour la famille.

— Je ne changerais pas de tenue. Alors, si tu veux me sermonner devant tout le monde, vas-y, mais je ne suis pas sure que cela montre une bonne image de notre famille, et je sais que tu ne voudrais pas ça, n'est-ce pas? Réplique Etna, sur un ton insolent et provocateur.

Sa mère attrape brutalement mais discrètement son poignet qu'elle serre fortement en plantant ses ongles longs et pointus.

Puis elle remarque qu'une personne regarde la scène:

moi.

Elle se tourne alors vers moi et esquisse un sourire de façade largement hypocrite.

— Tu ne présentes pas ton amie, Etna chérie? Ajoute-t-elle son un ton faussement gai.

— Bonjour, je m'appelle Jenna Thornes, j'invente, en lui tendant ma main, poliment, pour qu'elle la serre.

Ça fait pas très Elfe comme nom, mais c'est le premier qui m'est venu à l'esprit. Je regarde peut-être un peu trop de série américaine.

Sauf que j'ai le malheur de remettre une mèche de cheveux derrière l'oreille, dissimulant l'objet principal qui peut révéler mes origines humaines.

Asidis s'en rend compte immédiatement, et décline ma main, me fixant de haut en bas, d'un regard méprisant agrémenté d'un sourire de façade.

— Bonsoir, lâche-t-elle d'une voix remplie de dédain, à mon égard, et à mes origines, plus particulièrement.

Un long blanc s'installe entre nous trois, nous plongeant alors dans un malaise palpable.

Enfin, pas pour Etna.

Elle avait réussi son coup: montrer à sa mère qu'elle avait encore le contrôle de sa propre vie, et qu'elle ne suivrait pas le sien.

— Les invités m'attendent. Etna, on aura une conversation, demain matin, lance-t-elle sur un ton sec, avant de nous laisser en plan.

Je me tourne alors vers la jeune fille.

— Charmante ta mère, j'ironise.

— N'aie pas peur d'elle, elle ne te fera rien tant que tu es avec moi. Mais, oui: ma mère déteste les humains, réplique Etna.

Alors qu'on s'apprête à se mêler à nouveau à la foule, un homme d'une cinquantaine d'année s'interpose devant mon amie.

— Etna! Les Doreth sont arrivés! Il faut que tu ailles les accueillir! Lui lance-t-il.

Je comprends rien qu'à l'air de famille qu'ils ont en commun que c'est son père.

Il est assez petit, les cheveux grisonnant, une tenue assez exubérante et luxueuse.

Les Peuples des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant