Les Peuples des Ombres

Chapitre 2

« Nous sommes des Elfes, Mia, comme toi. »

Je me fige alors, et j'éclate de rire.

Peut-être un peu trop nerveusement.

Je me stoppe net quand je remarque que je suis la seule à rire et que mes interlocuteur me regardent bizarrement, les sourcils froncés.

Je me calme et me racle la gorge.

— Je vous demande pardon?

— Elle n'est pas une elfe, c'est une demi-elfe, renchérit, Astan, avec un énorme pointe de mépris dans la voix.

Je décide d'ignorer son arrogance, accordant mon seul regard à Rod et Riffin.

— Scoop les gars : ma mère est normale, une humaine quoi. Désolée, mais si vous cherchez des elfes, ce n'est pas ici que vous en trouverez. Vous pouvez passer votre chemin, j'ironise alors.

— Mais ton père, non, renchérit Rod.

Je me fige.

Je n'en crois pas mes oreilles. (C'est le cas de le dire...)

— Vous avez connu mon père ?

— Ta mère ne t'as jamais rien dit? Me demande Riffin.

Je secoue la tête.

— Me dire quoi ?

— Qu'il était un elfe, renchérit-il.

J'ai l'impression d'halluciner. Ce doit être sûrement la fatigue. Je me réveillerai sans doute demain dans un monde absolument normal, et reprendrai ma vie banale et sans saveur.

— Nous sommes de la même race d'Elfe, Mia. On appartient à ce qu'on appelle des « Hauts Elfes » ou « Elfe de Lumière ». Ton père faisait partie des nôtres. Il était un grand expérimentateur. Il avait créé une arme secrète surpuissante. On l'a mystérieusement retrouvé mort, un jour. Personne n'a réussi à mettre la main dessus, mais on est sûr d'une seule chose, c'est qu'il t'a légué cette arme. Aujourd'hui, les deux autres races d'elfes, les « elfes sombre » ou « Drows » et les « elfes gris » ou « elfe de lune, veulent s'en emparer. Notre reine nous a donné la mission de te retrouver pour que tu puisses nous aider à mettre en sécurité cet objet qui pourrait, en tombant dans de mauvaises mains, détruire le monde elfique, explique Rod.

Je suis partagée entre le fait de rentrer dans leur jeu ou bien de fuir cette conversation délirante. Je me demande quelle substance hallucinogène ils consomment. En tout cas, c'est efficace.

— Il ne me reste rien de mon père. Ma mère ne m'a jamais vraiment parlé de lui et je n'ai jamais rien reçu comme venant de sa part. Je ne peux pas vous aider.

Quelque part, c'est vrai. Je leur dit la vérité. Je n'ai rien gardé de mon père. Même si ce qu'ils disaient était véridique, je ne pourrais pas les aider.

— Si cette arme était autant recherchée, ton père l'a sûrement cachée, de donnant forcément des indices subtils. Mettre la main sur une arme aussi puissante, convoitée ne doit pas être aussi facile, renchérit Riffin.

Plus ils me parlent et plus je me rends compte qu'ils n'ont aucun stigmates de drogués. Leurs pupilles sont normales, leur éloquence n'est pas altérée, et ils semblent avoir les pieds sur Terre, malgré leur discours et à l'apparence délirante. Je commence alors à me poser des questions. C'est vrai que la forme de mes oreilles est assez particulière. Elles pourraient ressembler à celles d'elfe, mais ce n'est pas assez pour être suffisant à convaincre d'une chose aussi farfelue.

— Il faut que tu rencontres notre Reine, Mia. Mais, je ne t'y forcerai pas. C'est à toi que revient ce choix, déclare Rod. Mais, si tu veux en apprendre un plus sur tes origines, nous serons ravis de t'aider.